Félix Auger-Aliassime a subi une défaite crève-cœur au bout de plus de quatre heures de jeu face à Rafael Nadal en 8es de finale à Roland-Garros.

Le Québécois a tout de même réussi un rare fait d’armes dimanche. C’était seulement la troisième fois de sa carrière que Nadal était poussé à la limite des cinq sets en 112 matchs à la Porte d'Auteuil, où il a gagné 13 de ses 21 titres du Grand Chelem.

« Il y a eu des choses positives dans ce match si long. Il y a de bonnes choses sur lesquelles je peux construire pour la suite », a indiqué FAA. « Ça amène une certaine confiance, mais c’est difficile malgré tout. Quand tu sors et qu’il y a un bruit comme ça dans le stade, il y a des émotions qui viennent parce que tu aurais aimé sortir vainqueur de ce match. Je sens que je m’approche de plus en plus mais au final il a joué un mieux que moi. Malgré tout le positif ça reste difficile à avaler, mais le fait de savoir que j’ai ça en moi, c’est très bien. »

« J'envoie tout mon respect à Félix », a par ailleurs souligné Nadal. « Il s'améliore de jour en jour. Si tu n'es pas capable de répondre à ses attaques, il est très difficile à contrôler. Il a un excellent service et il est très agressif. »

Même alors qu’il tirait de l’arrière 5-3 au dernier set, Auger-Aliassime affirme qu’il a cru en ses chances jusqu’au bout. Et pourquoi pas, avec le niveau de jeu spectaculaire qu’il a offert sur la surface de prédilection de l’Espagnol.

« Jusqu’au milieu du deuxième set je sentais que j’étais en bonne position. Mais ça s’est compliqué pour moi à un certain moment. Je me suis fait breaker sur un jeu accroché où j’avais une balle de jeu (au troisième set, NDLR), si j’avais été au bout de ce set et que je l’avais gagné, ça aurait pu être différent. Mais le fait de perdre celui-là, j’ai senti qu’il a pris le dessus et qu’il jouait de mieux en mieux. Il était très agressif avec son coup droit et moi mon niveau de concentration et mon physique ont un peu descendus. En commençant le quatrième set, je me disais que ça allait être compliqué, mais il m’a donné un peu une chance de revenir et je suis arrivé à la saisir. Lors des deux derniers sets, j’ai cru en mes chances jusqu’au bout, mais il a montré pourquoi il est un champion. Il a bien joué quand il le fallait. »

Il a fallu toute la détermination distinctive de l'Espagnol pour venir à bout du protégé de son oncle Toni Nadal, à l'image de sa défense acharnée pour forcer le bris à 2-1 dans le troisième set, aidé par un smash trop long de FAA. C'était un des nombreux points d'anthologie de ce choc des générations entre l'étoile montante de Montréal, 21 ans, et le vieillissant roi de l'ocre qui fêtera ses 36 ans vendredi.

« Je n'ai pas bien commencé le match, a livré Rafa. Dans le premier set je n'ai pas réussi à convertir les occasions que je me suis créées. Dans le troisième, j'ai mieux joué, mais le début du quatrième a été difficile. Il a un gros service (194 km/h de vitesse moyenne au premier service, NDLR) et je n'arrivais pas à le repousser. Mais en fin de match j'ai réussi à être plus agressif, à monter au filet, et ça a fait la différence. »

Rafael Nadal, 13 fois titré à Roland-Garros, retrouvera mardi en quarts de finale le no 1 mondial Novak Djokovic.

Tenant du titre et tombeur de Nadal en demi-finales l'an passé, le Serbe est lancé à la poursuite du Majorquin dans la chasse au record de titres en Grand Chelem que se livrent les deux monstres (20 contre 21).

Les deux géants ne se sont plus affrontés aussi tôt dans un des quatre tournois majeurs depuis 2015. C'était déjà à Roland-Garros et le Serbe s'était imposé en trois sets. Le seul autre précédent était déjà Porte d'Auteuil : c'était en 2006, lors de leur première confrontation. Elle avait tourné à l'avantage de Nadal.

Nadal remporte un marathon face à FAA