Le Russe Andrey Rublev, no 8 mondial, a estimé jeudi que l'exclusion des joueurs russes et bélarusses du prochain tournoi de Wimbledon en raison du conflit en Ukraine était « totalement discriminatoire ».

« Les raisons qu'ils (Wimbledon, NDLR) nous ont données n'avaient, comment dire, aucun sens, elles n'étaient pas logiques », a-t-il déclaré en marge du tournoi ATP 250 de Belgrade. « Ce qui se passe actuellement est totalement discriminatoire à notre encontre », a-t-il poursuivi : « Cela ne va rien changer », a aussi assuré le joueur, qui avait écrit « Pas de guerre s'il vous plaît » sur une caméra de télévision lors d'une compétition à Dubaï juste après l'invasion.

« Donner les dotations du tournoi à l'aide humanitaire, aux familles qui souffrent, aux enfants qui souffrent, ça, c'est quelque chose qui aurait un peu d'impact », a-t-il poursuivi : « Dans ce cas, le tennis serait le seul sport à donner un tel montant, et ce serait grâce à Wimbledon, qui en tirerait toute la gloire. »

Les organisateurs du Majeur sur gazon ont annoncé mercredi l'exclusion de l'édition 2022 du tournoi des joueurs russes et bélarusses en raison de la guerre en Ukraine, une décision vivement contestée par l'ATP et la WTA.

« Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou bélarusses », a justifié le tournoi du Grand Chelem britannique.

Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) sont indépendants des circuits hommes et femmes, où Russes et Bélarusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre.

Du reste, l'ATP a qualifié d'« injuste » la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, qui sont sous l'égide de l'ATP. La WTA s'est elle aussi déclarée « très déçue » de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime « ni juste, ni justifiée ».

De son côté, le no 1 mondial Novak Djokovic a qualifié la décision du tournoi de Wimbledon de « folle », tout en déclarant qu'il « condamnerait toujours la guerre, étant lui même un enfant de la guerre » à l'issue de son premier match mercredi au tournoi de Belgrade.