Après de brefs passages à la Coupe Rogers au cours des dernières années, dont une élimination au premier tour l’été passé à Toronto, Eugenie Bouchard est prête à renouer avec les partisans montréalais cette semaine, en espérant changer la donne.

 

« On ne sait jamais ce qui peut arriver quand le tournoi commence, disait-elle avec raison samedi. Je pense que dernièrement j’ai joué plusieurs matchs et j’ai plus de confiance à cause de ça. »

 

Si elle a effectivement connu de bons moments récemment en atteignant le carré d’as à Gstaad, en Suisse, elle a toutefois été victime d’une blessure à la cuisse droite et a même dû déclarer forfait en plein match de demi-finale. Une fin abrupte alors qu’elle semblait sur une lancée. Cela faisait d'ailleurs environ un an et demi qu'elle n'avait pas atteint cette étape d'une compétition.

 

« C’était malheureux de subir une blessure, parce que je sentais vraiment que je jouais de mieux en mieux au fil des matchs. Maintenant je me sens bien, je n’ai pas de douleur. Je m’habitue encore à jouer des points, mais en termes de santé, ça va. Le plus important, c’est de garder une mentalité de battante. »

 

Bouchard n’a pas dépassé le deuxième tour à aucun des tournois du Grand Chelem jusqu’à présent en 2018, alors que le quatrième et dernier, les Internationaux des États-Unis, pointe à l’horizon. Ayant chuté jusqu’au 193e rang cette saison, en juin, elle a gagné un peu de terrain depuis. Aujourd’hui 123e au monde, elle laisse le négatif derrière elle.

 

« Mon classement témoigne bien de ma situation. Je n’ai pas tellement envie de retourner en arrière et de m’évaluer. C’est la vie. J’essaie de regarder vers l’avant. »

 

En quête de stabilité

 

Bouchard reçoit désormais les conseils d’un nouvel entraîneur, Robert Lansdorp, depuis le mois d’avril. Ce dernier a déjà travaillé aux côtés de Maria Sharapova et Lindsay Davenport. La Québécoise a côtoyé de nombreux entraîneurs dans les dernières années avec l’espoir de trouver une formule gagnante.

 

 « Je pense qu’il est un très bon coach , a-t-elle déclaré au sujet de celui qui n’est curieusement pas sur place à Montréal. Il a beaucoup d’expérience et j’apprécie le temps qu’on passe ensemble. »

 

De gros défis pour les Canadiennes dès le 1er tour

« Il faut essayer plusieurs choses pour savoir ce qui marche pour toi, ajoute-t-elle. C’est ce que j’essaie de faire constamment, pour savoir si ça va bien avec cette personne ou si ça ne marche pas. »

 

Lors de son premier match du tournoi, Bouchard affrontera la Belge Elise Mertens. Bien qu’elle soit la Canadienne la mieux classée des trois qui sont pour l’instant assurées d’être du tableau principal (avec Carol Zhao et Françoise Abanda), Bouchard n’a pas été la plus gâtée, se retrouvant face à la 14e tête de série et 15e raquette mondiale.

 

« Elle est une très bonne joueuse donc ça va être un match difficile, analyse Bouchard. Elle a beaucoup de puissance et je dois être prête pour ça. »

 

Non seulement elle fait face à une adversaire de taille, mais Genie doit également composer avec une pression plus élevée et un horaire plus chargé puisqu’elle se retrouve à la maison, devant un public qui fonde beaucoup d’attentes en elle et avec encore plus d’engagements médiatiques. Elle admet d’ailleurs que cela lui demande plus d’énergie qu’à l’habitude, mais qu’elle doit trouver le moyen de garder la tête froide.

 

« J’ai beaucoup à faire chaque fois à ce tournoi. Le niveau de stress est un peu plus haut mais j’essaie de prendre ça comme un autre tournoi, un autre match de tennis. »

 

Mertens a remporté trois de ses quatre titres en carrière cette année, soit à Hobart, à Lugano et au Maroc. Elle a de plus pris part à sa toute première demi-finale d’un tournoi majeur en janvier aux Internationaux d’Australie, s’inclinant devant Caroline Wozniacki, l’éventuelle championne. Si Genie devait franchir la première ronde, elle affronterait la Chinoise Shuai Zhang ou une joueuse qualifiée.

 

Eugenie toujours aussi populaire à Montréal