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Leylah Fernandez avait « perdu son identité » sur les courts

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MONTRÉAL – Pour toute joueuse du circuit WTA, même pour celles appartenant à l'élite, la saison n'est que rarement un long fleuve tranquille.

La Lavalloise Leylah Fernandez est une jeune membre du circuit professionnel à seulement 21 ans, mais elle a emmagasiné suffisamment d'expérience lors des quatre dernières années pour savoir qu'on ne peut rien prendre pour acquis dans un sport aussi impitoyable que le tennis.

La jeune gauchère était de passage à L'Antichambre mardi afin de dresser le bilan de son année tennistique, qui s'est terminée le mois dernier dans l'euphorie de la conquête de la Coupe Billie Jean King, la première de l'histoire du Canada.

En état de grâce durant cette compétition, Fernandez a remporté chacun de ses huit matchs de simple, jouant un rôle colossal pour aider les Canadiennes à soulever le trophée, le 12 novembre, résultat d'une victoire en finale contre l'Italie.

« C'était une semaine incroyable. Beaucoup d'émotions. On est allées à Séville avec l'objectif de gagner le tournoi, en sachant qu'on avait une très bonne équipe. (...) Heidi [El Tabakh] est tellement une bonne coach pour nous. Elle m'a encouragée et donné des points-clés dans les matchs importants. Je suis tellement contente d'avoir eu cette expérience avec les filles et l'équipe de soutien. »

Si ce triomphe en sol espagnol représentait un fait d'armes inédit pour la délégation canadienne, il a aussi agi en quelque sorte comme une libération pour Fernandez, dont le jeu avait été pour le moins inégal sur le circuit WTA durant les mois précédents.

Finaliste aux Internationaux des États-Unis en 2021 – aisément le fait marquant de son parcours jusqu'ici –, Fernandez a dégringolé au classement mondial en 2023 plutôt que de continuer son ascension.

« Ce n'était pas une saison très bonne pour moi. Je me donne 4 sur 10 si je peux être bien honnête. (…) Ça m'a donné beaucoup de confiance pour la pré-saison, pour recommencer à m'entraîner et bien jouer, je l'espère, en 2024 », a-t-elle confié.

« J'ai perdu mon identité sur le court de tennis, a analysé Fernandez avec une franchise étonnante. J'ai voulu changer mon tennis, et ça ne m'a pas aidée. J'ai perdu beaucoup en première et deuxième rondes. Mais j'ai beaucoup de chances d'avoir des parents qui sont honnêtes avec moi. Mon père Jorge [également son entraîneur, ndlr] m'a dit que j'étais perdue sur les courts, que je n'avais pas l'air de m'amuser comme avant.

Une pause a été une avenue envisagée par le clan Fernandez, tout comme celle de mettre une fin hâtive au calendrier 2023 afin de recharger les batteries.

Ces possibilités ne faisaient pas son bonheur – « Je voulais persévérer pour le reste de l'année », affirme-t-elle – et justement, après son élimination rapide à Wimbledon, une page s'est tournée.

La Québécoise reconnaît que ce n'est qu'à ce moment, après avoir essuyé maintes déceptions, qu'un déclic s'est produit, à commencer par son état d'esprit à l'entraînement.

« Durant mes entraînements avec mon père, je me suis mise à retrouver le plaisir de jouer du beau tennis. À ne pas penser seulement à frapper la balle avec force. À m'amuser à jouer des volées, des amortis, des slices. Je pense que ça s'est vu en fin d'année avec un titre en simple [à Hong Kong, à la mi-octobre].

Fernandez prévoit maintenant passer quelques semaines à Montréal afin de peaufiner sa préparation en vue du calendrier 2024.  

« J'ai eu une semaine de vrai repos, si on peut dire. Je suis allée à Walt Disney World avec mes sœurs et mes cousines. Lorsque je suis retournée à Miami, on a recommencé l'entraînement physique », a-t-elle exposé, un rappel que les pauses prolongées se font rares au calendrier des meilleures raquettes au monde.