Le rêve était à portée de main. Puis à la dernière minute, il a sombré au fond de la piscine. La défaite de l’équipe canadienne féminine de water-polo en finale des Jeux Panaméricains est passé sous les radars dans plusieurs médias, comme les Jeux Panaméricains en tant que tel, mais ça vaut la peine que vous preniez quelques minutes pour lire ce qui suit.

L’équipe canadienne pouvait obtenir son billet pour les Jeux Olympiques de Londres en battant ses rivales de toujours, les Américaines, en finale du tournoi de water-polo.

La formation canadienne était à 41 secondes d’une participation olympique lorsque les Américaines ont réussi à créer l’égalité 8–8. Le tir a touché la barre transversale avant de ricocher sur la tête de la gardienne canadienne.

L’espoir est revenu avec 18 secondes au cadran. Tir de pénalité pour le Canada. Le tir touche le bout de la main de la gardienne avant de terminer sa course sur le poteau.

« On a eu toutes les malchances du monde. Les dieux du water-polo semblaient contre nous », relate l’entraineur Pat Oaten au bout du fil, 4 jours après la défaite.

Séance de tirs de barrages complètement folle!

Tout comme au hockey, le water-polo utilise les tirs de barrages pour départager la victoire. Pas moins de 19 rondes ont été nécessaires pour trouver un gagnant.

«Habituellement après 5 lancers, l’issue du match est connue. Avec l’enjeu de cette rencontre, la tension était tellement grande. Je n’avais jamais vu ça. », explique Oaten.

Les 37 premiers tirs se sont soldés par un but. Tous les lancers s’étaient retrouvés au fond du filet. À 19–18, Joelle Bekhazi a vu son tir toucher la barre transversale avant de s’arrêter sur la ligne des buts. Fin des émissions. Défaite du Canada. Le rêve olympique disparaissait… pour le moment.

« Évidemment, toutes les filles étaient déçues après avoir tout donné dans ce match. Mais ce qui m’a surpris, c’est que 30 minutes après la rencontre les filles parlaient déjà du retour à l’entrainement et du prochain défi qui nous attend. », de dire Oaten.

Cette défaite fait mal mais le milieu du water-polo a reconnu la performance des Canadiennes. « Le président de Water-Polo USA est venu me voir pour me dire que nous méritions de gagner. J’ai reçu des courriels du Brésil, de la Grèce me disant qu’on méritait de gagner », précise Oaten.

Je vais à Londres…

L’équipe canadienne aura une ultime chance de mériter sa place aux Jeux Olympiques. Un tournoi de qualifications aura lieu en Italie en avril 2012. Les 3 premières formations au classement obtiendront un laissez-passer pour Londres. L’équipe canadienne devra toutefois composer avec les puissances mondiales que sont la Russie, les Pays-Bas, l’Italie et d’autres pays comme la Hongrie, l’Espagne et l’Allemagne seront aussi à surveiller.

« Avec cette équipe, je crois que si on réussit à se qualifier pour les Jeux, nous serons sur le podium. »

Le scénario de 2008 se répète donc pour l’équipe canadienne. À l’époque, elle n’avait pas été en mesure de se qualifier pour les Jeux lors du tournoi de sélection en Italie. Un résultat qui avait eu pour conséquences de couper les vivres à l’équipe nationale au niveau du financement.

La reconstruction a été longue et exigeante mais aujourd’hui, l’équipe actuelle a toutes les ressources pour briller à Londres. « Je suis plus confiant avec l’équipe de 2012 que celle de 2008. Les filles ont plus d’expérience et je sais que cette défaite au Mexique va donner confiance à notre équipe. On peut battre les meilleures. »

Elles étaient si près du but. Le chemin vers les Jeux Olympiques sera plus ardu. Si l’ardeur au travail et la persévérance démontrée par cette équipe se transpose en résultat, nul doute que les filles toucheront à leur rêve.

Rugby et Jeux Panaméricains

Je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement entre les deux événements non pas par leur importance mais bien par le pouvoir d’une télédiffusion efficace.

La télédiffusion de la Coupe du Monde de Rugby a offert une visibilité inégalée à ce sport encore bien méconnu dans notre coin de pays. L’intérêt a été sans cesse grandissant à la télé et sur le site web de RDS, 288 000 pages été vues dans la section Rugby lors du mois de septembre et 223 000 en octobre. Pour vous donner un ordre de grandeur, en juin dernier, le nombre de pages vues dans la section rugby était de 1555. En juillet? 1695.

Les Jeux Panaméricains? Mince. Très mince par le télédiffuseur officiel (SRC et CBC). Webdiffusion et résumés quotidiens disponibles sur le web; voilà l’offre pour ces Jeux qui regroupaient plusieurs athlètes qui vont nous représenter dans un an lors des Jeux Olympiques de Londres.

Pour paraphraser Yvon Deschamps : « On veut pas le savoir, on veut le voir.»