« Quelques cartes de mon château ont été soufflées mais mon château n’est pas tombé. » Au bout du fil, Olivier Rochon ne donne pas l’impression d’un jeune homme dévasté. Pourtant il aurait toutes les raisons de l’être. Son rêve olympique pour 2014 n’est plus.

Ça se passait lundi le 2 décembre au centre d’entraînement de l’équipe nationale de ski acrobatique à Apex en Colombie-Britannique. Entre deux entraînements de sauts, Olivier Rochon profite de l’accumulation de neige tombée pour aller faire un peu de ski libre dans la poudreuse sur la seule piste ouverte. « Je n’avais pas de ski de poudreuse, j’avais gardé mes skis de saut. Je suis quand même un bon skieur », lance-t-il. Puis, une malchance. Il frappe une bosse, tombe sur le côté. En se relevant, son ski demeure coincé et Olivier entend « pop » dans son genou. La douleur s’estompe après 2–3 minutes et Olivier redescend la piste mais prévient son entraîneur qu’il vient de se faire mal à un genou.

Deux jours plus tard, après un test d’imagerie par résonance magnétique, le verdict tombe et est sans appel : section complète du ligament croisé antérieur. Intervention chirurgicale et réadaptation pour les six prochains mois. L’espoir de médailles qu’est Olivier Rochon n’ira pas aux Jeux olympiques de Sotchi.

« Ç‘a été tout un choc. J’ai tout de suite appelé mes parents et disons que la conversation a été assez émotive » , relate Olivier. « Par la suite, j’ai annoncé la nouvelle sur Facebook et j’ai reçu plusieurs messages d’encouragement et disons que ça aide à faire passer la pilule. J’ai également reçu un appel de Jean-Luc Brassard. J’ai été vraiment touché. »

Pas de risques à prendre

Olivier Rochon aurait pu être à Sotchi mais le risque était énorme. « J’aurais pu sauter sans ce ligament mais je courais de gros risques. J’aurais pu déboîter le genou ce qui aurait nécessité une reconstruction complète et la réadaptation aurait été beaucoup plus longue. Disons que je n’ai pas réfléchi longtemps à cette possibilité. J’ai encore beaucoup de choses à accomplir. »

Oui, il sera absent pour le rendez-vous olympique de 2014, mais ce jeune ambitieux veut remettre ça dans quatre ans en Corée. « C’est certain que je serai là en 2018 et je prévois y être également en 2022. »

En son absence, tous les réflecteurs seront donc sur Travis Gerrits. « C’est un coup dur pour lui aussi car on s’entraînait ensemble. J’ai hâte de le voir performer à Sotchi. Il y a également Jean-Christophe André qui se voit offrir une belle opportunité. Il a le talent qu’il faut pour se qualifier. »

N’empêche, en Rochon le Canada avait un bel espoir de médaille. C’était également le moment pour Rochon de remettre le Québec Air Force à l’avant-plan olympique.

Le plus important maintenant, c’est sa réadaptation. Une réadaptation qui commencera au lendemain de l’intervention chirurgicale qu’il doit subir dans les prochains jours. Il espère être en mesure d‘aller encourager ses coéquipiers lors de la Coupe du monde de ski acrobatique à Val St-Côme en janvier prochain.

D’ici là, c’est le repos total tout en profitant « de la bonne bouffe de maman. « Je vais me gâter! », comme il le dit si bien.



_Olivier Rochon compte bien participer aux Jeux de 2018 et 2022._