Mine de rien, les Jeux Olympiques de Sotchi auront lieu dans 18 mois et pour les athlètes qui y visent une participation, le compte à rebours est déjà commencé.

Lors de ces Jeux, un athlète québécois tentera de passer à l’histoire en devenant le plus grand médaillé canadien des Jeux. En fait, Francois-Louis Tremblay est probablement l’olympien le plus sous-estimé qu’il m’ait été permis de connaître. Avec ses 5 médailles olympiques, « Flou » est à égalité avec un autre patineur de vitesse : Marc Gagnon.

À 31 ans, bientôt 32 (le 13 novembre), Francois-Louis vient d’encaisser un coup dans les flancs dans sa route vers une 4e participation aux Jeux Olympiques. Lors des sélections nationales à Calgary, il n’a pu faire mieux que le 12e rang au classement général. Résultat : il ne pourra participer aux 4 premières Coupe du Monde dont celle qui aura lieu à Montréal en octobre.

« Ce n’est pas une catastrophe mais c’est sûr que je suis déçu », lance Tremblay au bout du fil. « C’est toutefois une sonnette d’alarme. Je dois faire quelques ajustements. Le calibre est tellement relevé », ajoute-t-il. Difficile de le contredire avec la présence des frères Charles et François Hamelin, Olivier Jean et quelques jeunes vétérans qui frappent à la porte.

Il en a vu d’autres

Qu’à cela ne tienne, François-Louis est toujours actif même s’il a passé la trentaine. Des grands patineurs comme Marc Gagnon, Éric Bédard, Jonathan Guilmettte, ont tous tiré leur révérence avant de souffler 30 bougies.

«Si je continue de patiner, c’est tout simplement parce que j’ai toujours du plaisir à le faire », mentionne-t-il. « Tout le monde me parle de mon âge mais je ne sens pas le poids des années. »

Après les Jeux Olympiques de Vancouver où il a mis la main sur 2 médailles, François-Louis a décidé d’y aller une année à la fois. Le voilà maintenant à 18 mois des Jeux Olympiques. « Tu sais, c’est rare qu’on peut avoir la chance d’être parmi les meilleurs au monde dans ce que l’on fait de mieux. Je veux profiter d’une dernière chance car je ne pense pas revivre ce genre de sentiment dans un autre domaine », explique-t-il. « J’aurais eu beaucoup de regrets si je n’avais pas poursuivi ma carrière après Vancouver. »

Oui il est le doyen mais ce statut lui a permis de réaliser un exploit unique la saison dernière, devant ses partisans à Saguenay lors d’une Coupe du Monde. Une médaille d’or au 500 mètres qui avait une signification bien particulière. « Jamais un patineur en haut de 30 ans n’avait remporté de médaille d’or au 500m en Coupe du Monde », relate-t-il avec fierté.



_François-Louis Tremblay_

Pas un moine mais…

« Ma prochaine semaine de congé, ça risque d’être en avril 2013 » Ca vous donne une petite idée de l’engagement de ces athlètes qui doivent suivre un horaire rigoureux d’entrainement. La discipline de vie est tout aussi importante. « Je n’ai pas une vie de moine mais disons qu’on ne sort pas beaucoup. Pour moi ce ne sont pas des sacrifices. J’aime ce que je fais. », explique Francois-Louis. « La seule chose, c’est que je ne peux pas me permettre trop d’écarts de conduite côté alimentation car je vais en payer le prix le lendemain. »

Pas des moines, mais les patineurs sont à l’entrainement 6 jours sur 7 de la fin juin au mois d’avril. Chaque jour, François-Louis se présente à 9h30 à l’aréna Maurice-Richard.

S’ensuit la routine quotidienne :

10h30 à 12h00 entrainement sur glace.

12h30 diner

13h30 retour à la maison pour une sieste

15h00 retour à l’aréna

16h00 à 18h00 entrainement sur glace

Cet horaire, c’est celui de Francois-Louis depuis une quinzaine d’années. Dans moins de 2 ans, tout cela sera bel et bien terminé pour lui. Après Vancouver, il est retourné sur les bancs d’école dans le domaine de la finance. « Trop longtemps, j’ai mis mes études de côté. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve mais au moins j’aurai quelque chose en poche au terme de ma carrière. »

Pour l’instant, François-Louis va tout mettre ses énergies à se rebâtir une confiance en vue du dernier droit de sa carrière. Un dernier droit qui s’annonce exigeant pour cet athlète qui a déjà marqué l’histoire de son sport.