À Winnipeg, je couvrirai mes 9es Jeux du Canada, une façon agréable et stimulante de découvrir le pays à travers ses paysages diversifiés et ses athlètes qui composent sa mosaïque sportive hivernale ou estivale. Mes huit premières éditions m'ont séduites à tel point que j'attends toujours avec impatience ce rendez-vous bisannuel. Winnipeg célébrera les 50 ans de cette rencontre charnière dans la vie de bien des athlètes. Pour certains, ce sera un aboutissement, le point culminant d’une carrière amateur avant de passer à autre chose, pour d’autres, le tremplin vers une carrière internationale prometteuse. Et parlant de tremplin…

Brandon 1997. Une voix haute perchée dans mes écouteurs, alors que Sylvain Pedneault interviewe un jeune plongeur de 13 ans qui allait bientôt faire la gloire du pays. Alexandre Despaties survolait déjà les Jeux, y prenant son élan pour atteindre des sommets alors insoupçonnés.

Corner Brook 1999. Terre-Neuve à son meilleur. Encore aujourd'hui, malgré les Jeux olympiques et les Jeux panaméricains de plus grande envergure, cela restera parmi mes rendez-vous sportifs préférés. Cela tient à la découverte de cette terre à la fois sauvage et accueillante, de ses paysages grandioses et d'une couverture différente, axée sur le côté humain, plus que sur la présentation d’événements en direct. Et pour l’aventureuse que je suis, l’occasion de découvrir le kayak d’hiver, l’escalade de glace, le cat skiing dans des reportages que je chéris encore aujourd’hui.

London 2001. Une compétition de volleyball de plage sur un site qui ferait mourir d'envie bien des villes en bordure de mer. Le seul point qui détonne, ce sont les sapins et les feuillus qui longent la plage, alors qu'on y imaginerait certainement des palmiers. Une équipe de basketball du Québec qui balaie tout sur son passage sous la gouverne de Nevio Marzinotto, et qui en profite pour faire un vibrant témoignage d’amour à Olga Hrikack, coach d’exception avec qui j’ai eu le privilège de décrire ces matchs enivrants.

Entrevue avec Martin Cléroult

Bathurst-Campbelton 2003. L'équipe de RDS est scindée entre les deux villes. La distance de 100 km accentuée par les sautes d'humeur de la météo qui nous réservera d’ailleurs un embâcle spectaculaire à Bathurst. Mais la véritable tempête, c’est au hockey qu’elle s’abat, où un certain Sydney Crosby, porte-couleurs de la Nouvelle-Écosse fait courir les foules et remplit les arénas longtemps avant le début des matchs où il est impliqué. Un avant-goût de ce qui l’attendait dans sa carrière professionnelle.

Regina 2005. Nous n’y étions pas...

Whitehorse 2007. Une découverte à tous les points de vue où un froid mordant (-52 Celcius à Faro où on était allés tourner!) rendra difficile la vie des fondeurs et des patineurs de longue piste. Un paysage blanc, immaculé même dans les rues où la « sloche » n’a pas son emprise, une communauté francophone dynamique, un hôtel où un impressionnant grizzly empaillé nous accueillait dans le hall. Whitehorse a tenu des Jeux où la chaleur humaine a largement compensé pour le froid sibérien qui régnait à l’extérieur. Mais un coin de pays où je voudrais retourner.

Charlottetown-Summerside 2009. Une ambiance de vacances sur une île paradisiaque. Là encore, les Jeux sont partagés entre deux villes, baignées de soleil et de vapeurs de mer. Au soccer, le Québec est divisé entre les larmes et les rires, avec la défaite des filles devant la Colombie-Britannique et la victoire des garçons sur l’Alberta. Et au tennis, on découvre une jeune athlète qui domine les courts et remporte l’or : Eugénie Bouchard.

Halifax 2011. La vielle côtière par excellence qui se met au service de l’hiver. Le hockey fait parler de lui avec le jeune frère de P.K. Subban, Jordan, qui joue pour l’équipe de l’Ontario. Mais je me souviens surtout des frères Dubreuil, Daniel et Laurent, en patinage longue piste, qui ont fait vivre bien des émotions à leur père Robert, analyste à mes côtés. Pour Laurent, ses deux médailles de bronze ont été un prélude à ses succès internationaux.

Sherbrooke 2013. Un retour au Québec après les Jeux inauguraux en 1967 et ceux du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 1983. La rivière Saint-François offre un plan d’eau extraordinaire au centre-ville, où le Québec cumulera les succès spectaculaires en canoë-kayak. Mais l’athlétisme retient aussi l’attention avec un André De Grasse qui se révèle au monde et Katherine Surin, oui, oui, la fille de Bruny, qui a rendu son père plus nerveux qu’il ne l’a jamais été sur les blocs de départ! Il fallait le voir trépigner dans les estrades alors qu’elle a fait une remontée sensationnelle pour prendre la troisième place à la finale du 400 m.

Prince-George 2015. Une météo printanière qui, si elle ravit les participants, cause bien des problèmes aux organisateurs, alors que l’anneau de glace longue piste devra être déménagé à quelques centaines de kilomètres au nord de la ville pendant que le Québec balayait tout à la courte piste. Cette ville un peu glauque, construite autour de l’industrie des pâtes et papiers, cache un centre de ski de fond magnifique, un petit bijou où certaines pistes permettent aux usagers d’y aller avec leur chien, un centre qui fut le théâtre de compétitions épiques où le Québec a récolté une bonne part de médailles.

Winnipeg 2017. Tout à voir, tout à découvrir. L’histoire sportive du Canada qui continuera de s’écrire, les athlètes de demain qui feront leur marque aujourd’hui. À suivre!