Il n'y a pas 56 000 façons d'analyser la victoire des Yankees de New York sur les Phillies de Philadelphie en Série mondiale : la meilleure équipe du baseball majeur a gagné.

Les Yankees ont terminé la saison régulière avec 103 victoires et 915 points marqués. Ils comptaient dans leurs rangs sept frappeurs d'au moins 20 circuits. Ils ont connu autant de succès sur la route qu'à domicile. Et tout au long des séries, ils n'ont perdu qu'une seule fois devant leurs partisans. Il faut le faire!

Cette 27e conquête en a été une d'équipe. Dans les deux premières rondes, Alex Rodriguez a vaincu ses démons et a été le joueur dominant que les partisans des Yankees attendaient de voir en séries depuis six ans. Derek Jeter a frappé un total de 22 coups sûrs et a montré une moyenne de présence sur les buts de ,432. Johnny Damon, le fin renard, est allé chercher le gros coup sûr au moment opportun. Nick Swisher a élevé son jeu d'un cran lorsqu'il a reçu un vote de confiance de son gérant. Jorge Posada a produit cinq gros points en Série mondiale.

Et que dire de Hideki Matsui dans le match ultime! En fait, jeudi matin, les joueurs des Phillies se sont réveillés et se sont tous posés la même question. Comment se fait-il que nous ayons perdu le match d'hier. La réponse, c'est qu'ils ont été battus par un seul homme : Matsui.

Il ne faut pas oublier le vieux Andy Pettitte. C'est peut-être le joueur qui a été le plus constant du début à la fin des séries. Le vétéran gaucher est devenu le premier lanceur partant à remporter la victoire dans les matchs décisifs de chacune des séries.

On avait l'embarras du choix pour désigner un joueur par excellence chez les Yankees au terme de leur triomphe. Matsui a été l'élu parce qu'il a établi une nouvelle marque des majeures dans le match le plus important, mais plusieurs de ses coéquipiers auraient pu recevoir le même honneur.

Chez les Phillies, c'était beaucoup plus évident : Chase Utley a été le meilleur. Mais c'est peut-être ça le problème : il était tout seul.

La stratégie de Girardi

Je ne me suis jamais caché pour dire que je n'étais pas le plus grand fan de Joe Girardi. Mais au cours des derniers jours, j'ai trouvé les médias new-yorkais injustes à son endroit.

La décision du gérant d'y aller avec une rotation à trois partants tout au long des séries a été remise en question avec véhémence dans les journaux de la Grosse Pomme. Mais je vais me porter à la défense de Girardi : il était prêt!

Ceux qui l'ont critiqué d'avoir envoyé A.J. Burnett et Andy Pettitte sur le monticule pour les cinquième et sixième matchs auraient sans doute préféré voir le grand Chad Gaudin en action pour la rencontre numéro 5, avec Burnett et Pettitte pour les deux parties suivantes. Pendant ce temps, CC Sabathia, ton homme de 160 M$, sera fin prêt pour le tout premier match du camp d'entraînement... C'est vraiment ça, la logique?

Girardi a préparé sa formation pour son plan des mois à l'avance. Pendant tout le mois de septembre, il a géré en conséquence et quand octobre s'est pointé le nez, tout le monde était prêt et bien reposé.

Dans le cinquième match, Burnett a simplement lancé comme Burnett. Aurait-il vraiment été meilleur avec une journée de repos de plus? Et Pettitte? Il a été mauvais dans le match ultime?

Rivera, le meilleur de sa profession

Quand on parle des athlètes qui ont excellé sous la pression au cours des 25 dernières années, pour moi, Mariano Rivera est le meilleur. Nommez-moi en d'autres, dans n'importe quel sport, qui ont performé sous les feux de la rampe avec autant de régularité, qui ont aidé leur équipe à remporter 14 championnats consécutifs.

Rivera, même s'il est l'un des meilleurs de tous les temps à sa position, est sous-estimé. Et c'est facile à comprendre pourquoi. Il ne fait pas de bruit, il n'est pas coloré. Bref, il est plate. Il se présente sur le terrain, fait ce qu'on lui demande de faire et s'en va chez lui sans dire un mot.

Rivera a fait un commentaire que j'ai adoré. Il commande à ses voltigeurs de jouer rapproché et leur dit : "si la balle tombe devant vous, elle vous appartient. Si elle vous passe par-dessus la tête, c'est mon erreur."

Ce sont là les paroles d'un gars qui n'a pas oublié comment les Diamondbacks de l'Arizona lui ont volé une bague de la Série mondiale en 2001.

Champions à répétition?

Il est peut-être un peu tôt pour poser la question, mais les Yankees jetteront-ils les bases d'une nouvelle dynastie l'an prochain? Moi, je dis non.

Au baseball, la saison est tellement longue et ce n'est pas facile de défendre son titre. Personne ne l'a fait depuis les Yankees au tournant du siècle.

Je crois donc que nous aurons un nouveau champion l'an prochain. Mais d'ici là, bien des choses peuvent se passer. La saison morte n'a de « morte » que le nom au baseball.

Jusqu'à la saison prochaine... bonsoir, je suis parti!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.