(ESPN.com) - Nick Adenhart et Mark Fidrych nous ont quittés pendant un mois d'avril difficile. Gary Sheffield et Randy Johnson ont atteint des plateaux importants tandis que Matt Wieters et Tommy Hanson sont arrivés des mineures pour débuter ce qui devrait être de longues et productives carrières.

Quoi d'autre avons-nous appris depuis le premier jour de la saison? Les jours se suivent et se ressemblent pour Milton Bradley. Il n'y en aura pas de facile pour les releveurs des Pirates de Pittsburgh et les Indians de Cleveland. Et il faudra peut-être attendre encore un peu avant de décrire Jonathan Sanchez comme un releveur à San Francisco.

Maintenant que la première moitié de la saison 2009 du baseball majeur est complétée, il est temps de regarder ce qu'il y aura bientôt au menu. Voici ce qui devrait faire les manchettes jusqu'au mois d'octobre.

1. La course dans l'Est de l'Américaine

L'opinion générale en mars : New York, Boston et Tampa Bay sont les trois meilleures équipes des majeures. Tout laissait croire que le meilleur deuxième allait émerger de l'Est de l'Américaine et qu'une pauvre équipe était destinée à retourner à la maison en octobre malgré une saison de 93 victoires.

La réalité en juillet : aussi bons puissent-être les Dodgers, nous avons probablement misé en plein dans le mille au camp d'entraînement.

Les Red Sox, les Yankees et les Rays sont arrivés à la pause du match des étoiles avec un pourcentage de victoires combiné de ,577. Les trois équipes montrent respectivement les deuxième, troisième et quatrième différentiels point marqués/points accordés des majeures.

David Ortiz, que les plus alarmistes étaient prêts à enterrer vivant en mai, a cogné onze circuits depuis le 6 juin, un sommet qu'il partage avec Juan Rivera au cours de cette période. Les deux grosses acquisitions des Yankees au monticule, CC Sabathia et A.J. Burnett, montrent un dossier de 16-10 et une moyenne de points mérités de 3,82. Tout n'est pas si rose au sein du personnel de lanceurs des Rays, mais la recrue David Price a quand même retiré 47 frappeurs sur des prises en 44 manches et pourrait devenir dominant lorsqu'il saura mieux contrôler sa balle rapide.

Le gérant des Rays, Joe Maddon, voit son équipe traîner à 6,5 matchs des Red Sox et du sommet de la division, mais il aura plusieurs opportunités d'orchestrer la remontée de sa troupe. Les Rays joueront 13 fois contre Boston et New York en septembre. Ils termineront l'année avec une série de trois matchs à domicile contre les Yankees et montrent une fiche de 87-39 au Tropicana Field depuis une saison et demie.

2. Sa majesté le Roi Albert

Le joueur de premier but des Cards de St. Louis, Albert Pujols, domine la Ligue nationale avec 32 circuits et 87 points produits. Il vient également au quatrième rang avec une moyenne au bâton de ,332 - 17 points de moins que le meneur à ce chapitre, Hanley Ramirez.

C'est seulement la cinquième fois en 60 ans qu'un joueur mène dans la colonne des circuits et des points produits tout en frappant pour plus de ,330 à la pause du match des étoiles. Mickey Mantle a fini par remporter la triple couronne en 1956, mais Hank Aaron (1957), Tony Perez (1970) et Barry Bonds (1993) n'ont pu accomplir l'exploit.

Quelles sont les chances de Pujols de devenir le premier frappeur à remporter la triple couronne depuis Carl Yastrzemski, des Red Sox, en 1967? Une chose est certaine, vous ne trouverez pas un seul lanceur de la Nationale qui osera parier contre lui.

"Il frappe la balle tellement fort, peu importe où on le défie, dit Matt Cain, des Giants de San Francisco. Il va s'élancer sur un lancer bas et à l'extérieur et tirer la balle dans le centre ou au champ droit. Il reçoit une tonne de buts sur balles, mais ça ne lui fait pas perdre sa concentration. Il n'est pourtant pas évident d'aller frapper quand vous ne profitez pas toujours de "vraies" présences."

Seul le temps dira si Pujols continuera à être défié plus la saison avancera. Des 71 passes gratuites qu'il a soutirées, 32 ont été intentionnelles. Chipper Jones et Adrian Gonzalez le suivent à ce chapitre avec chacun 13.

"De la façon dont il frappe, il ne laisse d'autres choix à ses adversaires que de le placer sur les buts et de forcer ses coéquipiers à faire le travail", constate Cain.

3. Un autre frappeur en or

Il est temps de commencer les discussions quant aux possibilités de voir Joe Mauer, le receveur des Twins du Minnesota, terminer la saison avec une moyenne au bâton supérieure à ,400. À son dernier match avant la pause, Mauer a été blanchi en cinq présences au bâton et a été retiré sur des prises quatre fois contre les White Sox de Chicago. C'est trois fois de plus que pendant toute sa carrière au niveau secondaire.

Mauer entame néanmoins la deuxième moitié de la saison avec une moyenne de ,373 et est déterminé à remporter son troisième championnat des frappeurs. Sa plus forte opposition viendra d'Ichiro Suzuki qui, comme lui, a déjà remporté ce titre à deux reprises et qui domine les majeures avec 128 coups sûrs. Ichiro frappe présentement pour ,362.

Ichiro possède un avantage en ce sens qu'il peut aller chercher plus de coups sûrs que Mauer avec sa vitesse. Les receveurs ont aussi l'habitude, pour des raisons évidentes, de perdre un peu d'énergie dans les derniers mois de la saison. Mais Mauer a dû s'absenter pendant tout le mois d'avril en raison de problèmes de dos et pourrait donc être plus frais qu'à l'habitude pour le dernier droit.

Mauer compte certainement sur sa part de supporteurs.

"Je crois que Joe Mauer est présentement le meilleur frappeur de tout le baseball, a vanté Kevin Youkilis, des Red Sox, qui n'a pas souvent l'occasion de voir Pujols à l'œuvre dans la Ligue américaine. Je l'ai vu monter les échelons, nous avons été repêchés la même année. Et je trouve fascinante la vitesse à laquelle il a pris de la maturité et il continue de s'améliorer."

4. Halladay et Holliday

L'année dernière, le directeur général des Brewers, Doug Melvin, a ramené la plus grosse prise assez tôt en faisant l'acquisition de Sabathia des Indians de Cleveland le 7 juillet.

Cette année, le gros poisson restera probablement dans l'eau un peu plus longtemps. Tout le monde aime l'as des Blue Jays de Toronto, Roy Halladay, mais les équipes intéressées devront dégarnir leur réseau de filiales tout en devant le payer 7 M$ cette saison, 15,75 M$ la saison prochaine et au moins considérer lui offrir une prolongation de contrat.

Matt Holliday, des A's d'Oakland, pourrait lui aussi changer d'équipe au cours des prochaines semaines, mais il n'est plus le menaçant producteur de points que tout le monde voyait à ce stade de la saison. L'ancien des Rockies du Colorado n'a que huit circuits en 315 présences au marbre et une moyenne de puissance (,419) inférieure à celle de Marco Scutaro. Vous croyez qu'il regrette de ne pas avoir signé le contrat de cinq ans d'une valeur de 84 M$ que les Rockies lui avaient offert au printemps 2008?

Parmi les autres noms qui pourraient changer d'adresse : Freddy Sanchez, Jack Wilson, Orlando Cabrera, Garrett Atkins, Nick Johnson, Adam LaRoche, Kevin Kouzmanoff, Jarrod Washburn, Erik Bedard, Doug Davis, Jon Garland, Kerry Wood, Carl Pavano, George Sherrill, Danys Baez, Cla Meredith, John Grabow, Rafael Betancourt, Matt Capps, Aubrey Huff et Chad Tracy.

5. La saga des stéroïdes

Récapitulons. En février, une nouvelle éclate selon laquelle Alex Rodriguez aurait testé positif pour un produit interdit en 2003. Il confesse ensuite ses péchés au journaliste Peter Gammons sur les ondes d'ESPN, met son erreur sur le dos de la naïveté et rate deux mois en raison d'une opération à la hanche.

En mai, Manny Ramirez reçoit une suspension de 50 matchs pour avoir violé la politique antidopage du baseball majeur. Ramirez va se refaire une santé dans les mineures et les Dodgers montrent une fiche de 6-3 depuis son retour dans leur formation.

Maintenant que les choses sont revenues au calme, il ne faudrait pas se surprendre d'assister à une autre révélation monstre. Peut-être que ce sera un autre gros nom qui refera surface parmi les 104 qui auraient été pincés en 2003. Peut-être que ce sera un membre du Temple de la renommée qui dénoncera l'usage de stéroïdes lors de la cérémonie d'intronisation à la fin du mois.

Même les joueurs dont la réputation n'a pas été entachée sont maintenant conscients que leurs accomplissements le seront inévitablement. Albert Pujols a fait une sortie publique lors d'une entrevue en espagnol cette semaine. "Ma maison est toujours ouverte, a-t-il dit. Ils peuvent venir quand ils veulent et me faire subir tous les tests possibles durant la saison morte."

6. L.A. Story

Les Dodgers du gérant Joe Torre sont arrivés à la pause du match des étoiles avec la meilleure fiche des majeures, 56-32. C'est le meilleur dossier de la concession aussi loin dans la saison depuis que les Steve Garvey, Ron Cey, Dusty Baker et cie avaient montré une fiche de 59-33 à la pause en 1977. Cette édition des Dodgers avait perdu la Série mondiale en six matchs aux mains des Yankees.

Les Dodgers n'ont pas encore perdu trois matchs de suite cette saison et ils ont trouvé le tour de gagner les parties serrées : ils ont une fiche de 18-9 dans les matchs qui se terminent par un point et de 9-2 en manches supplémentaires.

"Nous savions au camp d'entraînement que nous avions une chance de créer quelque chose de spécial. Mais il y a une différence entre vouloir gagner chaque match et s'attendre de gagner chaque match. Nous avons changé notre attitude et c'est ce qui fait toute la différence", explique le lanceur Chad Billingsley.

Orlando Hudson et Casey Blake ont été superbes et Juan Pierre a pris la place de Ramirez avec brio pendant sa suspension. James Loney tentera de prolonger une série de onze matchs avec au moins un coup sûr à la reprise des activités et Matt Kemp frappe pour ,432 (16-en-37) en juillet.

Le directeur général Ned Colletti tentera de solidifier son personnel de lanceurs à la date limite des transactions. Le stoppeur Jonathan Broxton a récemment dû recevoir une injection de cortisone dans le pied droit et son collègue Ronald Belisario a dû être laissé de côté en raison d'une blessure au coude droit. Les releveurs des Dodgers ont déjà accumulé 302 manches de travail, le deuxième plus haut total des majeures.

7. Le cas Strasburg

Le repêchage demeure la meilleure occasion pour les équipes du baseball majeur de tenter de démontrer un peu de discipline fiscale. Les 30 équipes veulent tenir la ligne dure depuis que le commissaire Bud Selig a recommandé une réduction de 10% des bonus accordés aux joueurs repêchés.

Jusqu'à maintenant? Bof... Onze choix de première ronde ont déjà signé leur contrat, mais ils ont été sélectionnés par des équipes aux ambitions modestes qui les avaient justement repêchés parce qu'elles savaient qu'ils ne feraient pas sauter la banque. Le gros test arrivera lorsque la date limite du 17 août approchera et que les gros morceaux tenteront d'assurer leur avenir.

Le gros de l'attention sera tourné vers le produit de San Diego State Stephen Strasburg, récemment élu le meilleur joueur universitaire aux États-Unis. Les Nationals de Washington, qui l'ont repêché avec le tout premier choix, doivent absolument le mettre sous contrat pour espérer allumer une petite étincelle parmi leur très mince base de partisans. Les Nats ont une fiche de 26-61, en route vers une saison de 110 défaites, ils sont au 24e rang des majeures au niveau des assistances et presque tout le monde qui pouvait être congédié l'a été. On n'exagère donc pas quand on dit que cette organisation a besoin d'un rayon de soleil.

Il y a toutefois loin de la coupe aux lèvres. Les négociations entre le président des Nationals, Stan Kasten, et l'agent de Strasburg, Scott Boras, s'annoncent ardues. Reste à voir si nous aurons droit à une reprise du dossier Pedro Alvarez à Pittsburgh l'été dernier.

Boras représente également le joueur de premier but Dustin Ackley, le choix des Mariners de Seattle au deuxième échelon, et plusieurs autres espoirs. En voilà un qui sera occupé au mois d'août.

8. Ceux qu'on n'attendait pas

Les Rangers du Texas pourront-ils déloger les Angels de Los Angeles et participer aux séries pour la première fois depuis 1999? La réponse dépend, comme d'habitude, de leurs lanceurs. Les Rangers se classent au neuvième rang de la Ligue américaine pour la moyenne de points mérités et attendent maintenant l'arrivée du jeune Neftali Feliz, qui devrait faire le saut du niveau AAA avec sa balle rapide de feu.

"Les gens ici commencent à attraper la fièvre, observe le joueur de troisième but des Rangers, Michael Young. Les Texans sont fous de sports et il n'y a que nous durant l'été. Terrell Owens est parti, donc il ne devrait pas y avoir grand-chose à dire sur le camp d'entraînement des Cowboys."

Les Rangers ne sont pas la seule équipe qui dépasse les attentes. Les Mariners sont toujours dans la course pour le sommet de la même division même s'ils ont la 13e attaque de l'Américaine. Detroit, que plusieurs voyaient au troisième ou quatrième rang dans la Centrale, est en tête grâce au coup de bâton de Miguel Cabrera, une défensive améliorée et le brio des lanceurs Justin Verlander et Edwin Jackson.

Pendant ce temps, on prévoit une course folle au classement du meilleur deuxième dans la Nationale. Les Mets et les Cubs ont joué en-deçà des attentes en raison des blessures tandis que les Giants et les Rockies ont débuté une ascension intéressante au cours des dernières semaines.

9. Le chant du cygne pour certaines légendes

Greg Maddux, Mike Mussina et Jeff Kent ont dit leurs adieux au baseball l'hiver dernier. Frank Thomas, Luis Gonzalez, Jim Edmonds et Tom Glavine n'ont jamais officiellement pris leur retraite, mais la décision ne leur appartiendra probablement pas.

Cette saison, quatre autres joueurs qui pourraient un jour être admis au Temple de la renommée voient la fin approcher : Randy Johnson, Pedro Martinez, John Smoltz et Ken Griffey Jr.

Johnson, 45 ans, a mérité la 300e victoire de sa carrière en juin, mais a récemment dû effectuer un séjour sur la liste des blessés en raison d'une blessure à l'épaule. Martinez tentera d'utiliser ses quelques mois à Philadelphie comme un tremplin pour 2010, mais il devra prouver qu'il peut s'en sortir dans le difficile Citizens Bank Park malgré une perte de vélocité.

Quant à Smoltz, il doit encore se demander si la douleur et tous les sacrifices personnels en valent la chandelle. Il a effectué quatre départs pour les Red Sox et montre une fiche de 1-2 et une moyenne de points mérités de 5,40.

Finalement, il y a Griffey, qui aura 40 ans en novembre. Junior a une faible moyenne au bâton de ,222, mais il a quand même frappé dix circuits et semble s'amuser à son retour à Seattle. S'il décide d'accrocher ses crampons, la direction des Mariners aussi aura beaucoup de plaisir... lorsqu'elle comptera ses recettes après le dernier séjour à domicile de l'équipe.