Éric Gagné s'est protégé
Baseball lundi, 18 févr. 2008. 22:31 dimanche, 15 déc. 2024. 08:32
Éric Gagné a bien fait les choses lundi pour se protéger en n'avouant pas qu'il avait consommé des produits interdits. De cette façon, il évite de se faire accuser de parjure, ce qui pourrait lui coûter son permis de travail aux États-Unis.
Puis au niveau des relations publiques, s'excuser auprès des siens, ça soigne l'image. On lui a conseillé de parler de sa famille et de ses coéquipiers, ça aide à passer pour un bon être humain.
S'il avait avoué qu'il s'était dopé, la justice américaine aurait pu le traîner devant les tribunaux pour parjure comme c'est le cas pour Roger Clemens.
Ses déclarations de lundi ne lui nuiront pas et de toute façon, ça ne semble pas susciter beaucoup d'intérêt auprès des médias américains qui étaient peu nombreux au moment de sa déclaration. Si ça n'avait été de la présence de nombreux médias québécois, la déclaration de Gagné aurait pu se faire dans les toilettes!
Au même point qu'il y a dix ans
En matière de dopage, la politique du baseball majeur n'est toujours pas claire, même quelques années après son entrée en vigueur. Le baseball est au même point qu'il y a dix ans car il n'y a personne pour appliquer la politique. Vous savez, si je roule à 142 km/h mais qu'il n'y a pas de policier, je ne me ferai pas pincer.
Mais le baseball n'est pas le seul à blâmer dans cette histoire. J'estime que les médias n'ont pas fait leur travail et je m'inclus dans le lot. Tous les médias avaient des doutes mais aucun d'entre eux n'a osé enquêter et quand Jose Canseco a publié un livre il y a quelques années, on a entendu un concert de protestation. Canseco, qui avait sorti son livre pour faire de l'argent et non pour le bien du baseball, avait été traité de tous les noms.
Un jour, deux journalistes de San Francisco ont parlé de dopage et ils ont eu des ennuis avec la loi. Le tout a finalement conduit à l'affaire Balco.
On n'a pas vu de supervedettes devant la commission Mitchell. Ce sont principalement des joueurs en fin de carrière qui ont témoigné. Mais on sait qu'il y a d'autres joueurs qui en ont pris.
Le lanceur Andy Pettitte s'est excusé mais s'il avait pu, il n'aurait jamais parlé de sa consommation parce qu'il avait d'abord nié avant de dire qu'il en avait pris une fois à la suite d'une recherche du Daily News. Devant le Congrès, il avait soutenu qu'il en avait consommé qu'une seule fois jusqu'à ce que le Daily News revienne à la charge. Pettitte a été obligé de dire qu'il en avait pris au moins deux fois quand le journal a appris qu'un ancien collègue de classe lui en avait fourni. Dans le fond, Pettitte n'est pas si courageux.
Les amateurs de baseball n'en tiendront pas rigueur au baseball car ce qu'ils veulent eux, c'est un spectacle. Pour les joueurs pointés du doigt, ce sera différent quand ils accrocheront leurs crampons. Leur réputation sera souillée. Il y en aura plusieurs qui voudront mettre un astérisque à côté des statistiques de Roger Clemens par exemple. Mais là les astérisques, on arrêtera d'en mettre à quel moment.
Le gars le plus heureux doit être Barry Bonds, qui n'est maintenant plus seul dans sa gang. Il avait raison quand il nous disait d'attendre.
Moi, je pense que le baseball majeur devrait dire qu'à compter de cette date, un joueur pris en défaut est suspendu une année et que le club est mis à l'amende pour un million de dollars. Si deux joueurs sont trouvés coupables, l'amende devrait être de deux millions. Vous allez voir que ça va cesser rapidement.
*propos recueillis par Robert Latendresse
Puis au niveau des relations publiques, s'excuser auprès des siens, ça soigne l'image. On lui a conseillé de parler de sa famille et de ses coéquipiers, ça aide à passer pour un bon être humain.
S'il avait avoué qu'il s'était dopé, la justice américaine aurait pu le traîner devant les tribunaux pour parjure comme c'est le cas pour Roger Clemens.
Ses déclarations de lundi ne lui nuiront pas et de toute façon, ça ne semble pas susciter beaucoup d'intérêt auprès des médias américains qui étaient peu nombreux au moment de sa déclaration. Si ça n'avait été de la présence de nombreux médias québécois, la déclaration de Gagné aurait pu se faire dans les toilettes!
Au même point qu'il y a dix ans
En matière de dopage, la politique du baseball majeur n'est toujours pas claire, même quelques années après son entrée en vigueur. Le baseball est au même point qu'il y a dix ans car il n'y a personne pour appliquer la politique. Vous savez, si je roule à 142 km/h mais qu'il n'y a pas de policier, je ne me ferai pas pincer.
Mais le baseball n'est pas le seul à blâmer dans cette histoire. J'estime que les médias n'ont pas fait leur travail et je m'inclus dans le lot. Tous les médias avaient des doutes mais aucun d'entre eux n'a osé enquêter et quand Jose Canseco a publié un livre il y a quelques années, on a entendu un concert de protestation. Canseco, qui avait sorti son livre pour faire de l'argent et non pour le bien du baseball, avait été traité de tous les noms.
Un jour, deux journalistes de San Francisco ont parlé de dopage et ils ont eu des ennuis avec la loi. Le tout a finalement conduit à l'affaire Balco.
On n'a pas vu de supervedettes devant la commission Mitchell. Ce sont principalement des joueurs en fin de carrière qui ont témoigné. Mais on sait qu'il y a d'autres joueurs qui en ont pris.
Le lanceur Andy Pettitte s'est excusé mais s'il avait pu, il n'aurait jamais parlé de sa consommation parce qu'il avait d'abord nié avant de dire qu'il en avait pris une fois à la suite d'une recherche du Daily News. Devant le Congrès, il avait soutenu qu'il en avait consommé qu'une seule fois jusqu'à ce que le Daily News revienne à la charge. Pettitte a été obligé de dire qu'il en avait pris au moins deux fois quand le journal a appris qu'un ancien collègue de classe lui en avait fourni. Dans le fond, Pettitte n'est pas si courageux.
Les amateurs de baseball n'en tiendront pas rigueur au baseball car ce qu'ils veulent eux, c'est un spectacle. Pour les joueurs pointés du doigt, ce sera différent quand ils accrocheront leurs crampons. Leur réputation sera souillée. Il y en aura plusieurs qui voudront mettre un astérisque à côté des statistiques de Roger Clemens par exemple. Mais là les astérisques, on arrêtera d'en mettre à quel moment.
Le gars le plus heureux doit être Barry Bonds, qui n'est maintenant plus seul dans sa gang. Il avait raison quand il nous disait d'attendre.
Moi, je pense que le baseball majeur devrait dire qu'à compter de cette date, un joueur pris en défaut est suspendu une année et que le club est mis à l'amende pour un million de dollars. Si deux joueurs sont trouvés coupables, l'amende devrait être de deux millions. Vous allez voir que ça va cesser rapidement.
*propos recueillis par Robert Latendresse