Il n'existe pas un endroit à travers le baseball majeur où la pression est plus élevée qu'à New York. C'est pourquoi Russell Martin m'impressionne d'avoir choisi de poursuivre sa carrière avec les Yankees.

Martin a étudié des offres de plusieurs autres formations. Il aurait pu décider de faire ses valises pour une petite ville facile où il se serait contenté de ramasser son argent. Mais il a opté pour une équipe avec laquelle il aura une bonne chance de gagner et qui est sous une intense pression douze mois par année.

Je crois que Martin pourrait connaître une longue carrière avec les Yankees. Les Red Sox, une autre équipe qui a fait de l'œil au receveur québécois, comptent déjà sur un jeune du nom de Jarrod Saltalamacchia à la même position. Dans le Bronx, pas de doute que le poste de numéro un appartient à Russell. Défensivement, Jorge Posada ne peut plus faire le travail et je ne le vois pas travailler pour plus d'une vingtaine de matchs derrière le marbre.

C'est d'abord pour son gant, et non pour son bâton, que les Yankees sont allés chercher Russell. Mais reste que comme frappeur droitier, il va avoir du succès avec la balle frappée dans l'allée de gauche. En bout de ligne, il va perdre un peu de puissance, même si la petite clôture au champ droit va lui donner plus de circuits, mais je crois qu'il va engraisser ses statistiques au niveau des doubles et des points produits - je lui en donne entre 60 et 70.

À New York, Martin ne ressentira pas la pression de transporter l'équipe sur ses épaules parce qu'il sera entouré de vedettes. Ce sera encore aux Jeter, Rodriguez, Teixeira et Cano de mettre des points au tableau et Martin devrait prospérer comme jamais au huitième rang de l'ordre offensif.

Et la bonne nouvelle pour les amateurs de baseball québécois, c'est qu'on le verra assurément plus souvent à RDS!

Cliff Lee à Philadelphie : on se calme avec les comparaisons!

Dans le dossier de Cliff Lee, les Phillies de Philadelphie m'ont fait penser à Jonathan Duhamel, notre champion de poker. Le directeur général Ruben Amaro était silencieux dans son coin, mais c'est lui qui avait la carte cachée!

Lee, contrairement à Martin, a décidé de s'en aller dans une ville où il n'y a pas de pression. Oh, il y a de la pression à Philadelphie, mais jamais comme à New York! À New York, tu as les Yankees et les autres. À Philadelphie, tu as... les autres! Ça ne se compare même pas.

Déjà, sur internet, on commence à comparer la rotation actuelle des Phillies à celle sur laquelle les Braves d'Atlanta ont bâti leurs succès dans les années 1990. À cela, je réponds "Un instant"...

Premièrement, quelle version de Cliff Lee les Phillies ont-ils mis sous contrat? Celui qui a montré une fiche de 12-9 et qui a été malmené dans les séries l'année dernière ou celui qui a remporté le Cy Young en 2008?

À l'époque des Maddux, Glavine, Smoltz et Avery, on ne se posait pas de questions : les Braves gagnaient! Je trouve honteux qu'on ose déjà comparer ce quatuor à celui nouvellement composée de Lee, Roy Halladay, Roy Oswalt et Cole Hamels.

À la limite, on peut même se demander si les Phillies ont la meilleure rotation... de la Ligue nationale! A-t-on déjà oublié les artilleurs que les Giants de San Francisco ont dans leur cour? Bon, d'accord, je trouve que les partants des Phillies ont un avantage sur les Lincecum, Cain et Bumgarner, mais pas tant que ça... Et puis aussitôt qu'on tombe dans la relève, les Giants sont mieux équipés, ce n'est même pas proche.

Ceci étant dit, on est aussi bien de donner le titre de la division Est de la Nationale aux Phillies tout de suite.

Je trouve ce dénouement malheureux pour les Rangers du Texas, que Lee a utilisés pour aller chercher ce qu'il voulait ailleurs en leur faisant croire qu'il était intéressé à jouer à une heure de chez lui, en Arkansas.

Et chez les Yankees, on vient de s'apercevoir qu'on ne peut pas tout acheter avec l'argent!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.