Russell contre A-Rod en Série mondiale
Baseball mardi, 13 oct. 2009. 20:34 samedi, 14 déc. 2024. 00:42
Je crois qu'il n'y a pas meilleur moment que les séries pour évaluer le travail d'un gérant. Les meilleurs osent prendre des décisions risquées pour le bien de l'équipe tandis que les autres regardent souvent passer la parade. Selon moi, le travail des gérants a joué pour beaucoup dans le résultat de l'affrontement entre les Phillies et les Rockies.
Dans le quatrième match de la série, le gérant des Phillies, Charlie Manuel, n'a pas eu peur de faire son travail. En neuvième, avec une avance d'un point, il n'a pas hésité à laisser son stoppeur Brad Lidge sur le banc pour amener le gaucher Scott Eyre en début de manche. Puis, après deux retraits, il a fait appel à Lidge pour retirer le droitier Tulowitzki. La stratégie a fonctionné.
Dans l'abri d'en face, Jim Tracy a eu la chance de gérer, autant à la fin du troisième match que le lendemain, mais il ne l'a pas fait. Tout le monde pouvait voir que Huston Street n'était pas en pleine possession de ses moyens. Habituellement très rapide dans son exécution, Street travaillait très lentement contre les Phillies. Il avait peur de défier les frappeurs. C'était particulièrement évident contre Chase Utley.
Mais au baseball, les gérants aiment bien s'asseoir et perdre avec leurs meilleurs joueurs, sans oser. C'est ce que Tracy a fait.
Chez les Phillies, on doit se féliciter d'avoir fait l'acquisition de Cliff Lee. Le gaucher a connu quelques problèmes au mois de septembre et n'a pas toujours été efficace sur la route, mais lundi soir, tout comme lors du premier match de la série, il a donné un gros, très gros match à son équipe.
Les Phillies pensaient aux séries quand ils ont transigé avec les Indians de Cleveland et déjà, l'arrivée de Lee rapporte gros.
***
On peut bien mettre les frappeurs des Cards sous le microscope pour leur incapacité à produire dans leur série contre les Dodgers. Après tout, c'est vrai qu'ils n'ont généré que six points en trois matchs. Mais personnellement, je n'aime pas critiquer l'attaque. Je préfère m'attarder au travail des lanceurs - ce sont eux qui te font gagner en séries - et ceux des Dodgers ont été exceptionnels.
C'est vrai qu'Albert Pujols n'a frappé que trois coups sûrs en trois matchs, mais il ne faut pas oublier qu'il a aussi hérité de trois buts sur balles intentionnels. Si on veut s'attarder sur les statistiques, on verra que sa moyenne de présence sur les buts est quand même pas pire!
Dans le fond, cette série s'est jouée sur un mauvais jeu, la fameuse flèche échappée par Matt Holliday en neuvième manche du deuxième match. Après cette bourde, les Cards n'ont jamais été capables de remonter la pente.
***
Au risque d'avoir l'air de me contredire, je dirige le blâme vers l'attaque des Red Sox et sa moyenne au bâton collective de ,158 pour l'élimination rapide de l'équipe aux mains des Angels de Los Angeles.
Plus précisément, c'est Jacoby Ellsbury et Dustin Pedroia que je pointe du doigt. Ce sont eux qui n'ont pas fait le travail. Ils devaient être les bougies d'allumage des Red Sox en se rendant sur les buts, mais ils ne l'ont pas fait.
Et quand les Sox ont eu la chance de revenir, Jonathan Papelbon est venu gâcher la sauce en commettant non pas un, mais techniquement deux sabotages. En avance 5-2 dans le troisième match, Papelbon a donné deux points en huitième pour permettre aux Angels de s'approcher et trois autres en neuvième pour compléter l'effondrement.
Papelbon pourrait servir d'exemple pour démontrer à quel point, trop souvent, les athlètes professionnels deviennent machos. Il s'est obstiné à dire que les Angels ne frapperaient pas sa balle rapide. Il est arrivé contre Vladimir, un frappeur qui s'élance souvent sur le premier lancer, et lui a servi une rapide en plein cœur du marbre.
On connaît la suite...
***
Vous me direz peut-être que je n'ai pas de mérite pour avoir prédit correctement la victoire des Yankees, mais avouez que les Twins leur ont donné plus de fil à retordre que vous ne le croyiez!
Pour moi, le réveil d'Alex Rodriguez en séries est formidable. En tant qu'amateur, je veux voir les meilleurs joueurs produire lorsqu'ils sont sous les feux de la rampe. C'est bon pour le sport et j'ai trouvé qu'A-Rod a donné tout un spectacle!
Par contre, pour moi, les Yankees, ça demeure Derek Jeter. Chaque fois que je vois Jeter en séries, je le revois venir couper et rediriger un relais au marbre pour retirer Jason Giambi contre les A's d'Oakland en 2001. Contre les Twins, le capitaine a encore une fois réussi deux jeux en défensive qui ont empêché l'adversaire de marquer et qui ont donné la victoire à son équipe.
C'est ça Derek Jeter. Un vrai.
***
Ma grande déception, c'est le travail des arbitres. Il n'y a pas de mot pour décrire ma déception vis-à-vis la qualité de leur rendement au premier tour éliminatoire.
Ça a commencé dans le match de bris d'égalité entre les Tigers et les Twins. En omettant d'envoyer Brandon Inge au premier coussin après qu'il eut été atteint par un lancer, l'officiel au marbre a ni plus ni moins coûté la victoire à Detroit.
Dans la série Twins-Yankees, comment l'officiel le long de la ligne du champ gauche a-t-il pu juger que la balle frappée par Joe Mauer en 11e manche était une fausse balle? C'est une vraie honte...
Dans la série Red Sox-Angels, l'arbitre du premier but a raté trois jeux évidents lors du deuxième match. Même pas proche.
Je continue mon tour d'horizon. Dans la victoire des Phillies, les Rockies ont payé le prix parce que les arbitres ont déclaré Chase Utley sauf au premier but même s'il était évident qu'il avait touché la balle en sortant du rectangle des frappeurs.
Je suis tellement déçu du manque de professionnalisme des arbitres.
Yankees-Angels : de la profondeur au monticule
Les lanceurs partants des Yankees ont été rien de moins que dominants contre les Twins et le gérant Joe Girardi profitera maintenant d'un calendrier clément pour effectuer une rotation avec ses trois principaux canons : CC Sabathia, A.J. Burnett et Andy Pettitte.
Girardi peut se permettre de tricher un peu puisque les deux équipes profiteront d'une journée de congé après le deuxième match et d'une autre après le quatrième. En bout de ligne, ça pourrait rapporter gros : regardez ce que la présence de Cliff Lee sur le monticule pour le quatrième match a fait pour les Phillies contre le Colorado.
En ce qui me concerne, les Yankees partent avec un avantage en raison de la profondeur de leur personnel de lanceurs. Pour la première fois depuis leur dernière conquête de la Série mondiale, ils ont trois releveurs pour finir les matchs à partir de la septième manche : Joba Chamberlain, Phil Hughes et Mariano Rivera. Si les Yankees sont en avance après six manches, il sera très difficile de les battre.
J'ai hâte de voir le face à face entre Girardi et Mike Scioscia, deux anciens receveurs qui dirigent leur équipe avec des styles bien différents. À mon avis, Scioscia est plus agressif avec des coureurs sur les sentiers, mais attention aux Yankees, qui sont capables d'aller chercher un but supplémentaire quand la situation le demande.
Mais il y a un point auquel je reviens toujours inévitablement en analysant l'équipe des Yankees : ils ont neuf frappeurs capables de sortir la balle du stade sur une base régulière. Le lanceur adverse n'a aucun moment de répit. Jamais il ne peut prendre ça un peu plus relax en se disant qu'il va avoir une manche facile. C'est fatiguant, ça!
Ma prédiction : Yankees en six.
Dodgers-Phillies : l'histoire qui n'en est pas une
Ils sont plusieurs à s'attendre à une série fertile en émotions entre les Phillies et les Dodgers. Personne n'a oublié ce qui s'est passé entre les deux équipes à pareille date l'an dernier. En fait, personne sauf les joueurs...
C'est qu'à mon avis, toutes les histoires qu'on nous fera entendre au cours des prochains jours à propos de la soif de vengeance des Dodgers et des trucs du genre seront montées en épingle par les médias. C'est excellent pour faire embarquer les amateurs et vendre de la copie, mais je crois sincèrement que les joueurs ne portent pas attention à ça. Après tout, ça s'est passé il y a un an et un paquet de joueurs des éditions actuelles des deux équipes n'ont même pas vécu cette confrontation.
Dans cette série, le gros joueur est Manny Ramirez. Si l'homme aux rastas frappe comme il l'a fait au mois de septembre, oubliez ça! Ne me parlez même pas des Kemp, Ethier et Loney! Sans Manny, oubliez ça que je vous dis!
Chez les Phillies, Cole Hamels a beaucoup de pression sur les épaules. Lee a montré contre les Rockies ce qu'il était capable de faire, mais si Hamels ne répond pas présent, les Phillies sont finis. Joe Blanton, J.A. Happ et Pedro Martinez sont de bons lanceurs, mais ce n'est pas grâce à eux que Philly sabrera le champagne à la fin du mois.
Ma prédiction : Dodgers en six.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Dans le quatrième match de la série, le gérant des Phillies, Charlie Manuel, n'a pas eu peur de faire son travail. En neuvième, avec une avance d'un point, il n'a pas hésité à laisser son stoppeur Brad Lidge sur le banc pour amener le gaucher Scott Eyre en début de manche. Puis, après deux retraits, il a fait appel à Lidge pour retirer le droitier Tulowitzki. La stratégie a fonctionné.
Dans l'abri d'en face, Jim Tracy a eu la chance de gérer, autant à la fin du troisième match que le lendemain, mais il ne l'a pas fait. Tout le monde pouvait voir que Huston Street n'était pas en pleine possession de ses moyens. Habituellement très rapide dans son exécution, Street travaillait très lentement contre les Phillies. Il avait peur de défier les frappeurs. C'était particulièrement évident contre Chase Utley.
Mais au baseball, les gérants aiment bien s'asseoir et perdre avec leurs meilleurs joueurs, sans oser. C'est ce que Tracy a fait.
Chez les Phillies, on doit se féliciter d'avoir fait l'acquisition de Cliff Lee. Le gaucher a connu quelques problèmes au mois de septembre et n'a pas toujours été efficace sur la route, mais lundi soir, tout comme lors du premier match de la série, il a donné un gros, très gros match à son équipe.
Les Phillies pensaient aux séries quand ils ont transigé avec les Indians de Cleveland et déjà, l'arrivée de Lee rapporte gros.
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On peut bien mettre les frappeurs des Cards sous le microscope pour leur incapacité à produire dans leur série contre les Dodgers. Après tout, c'est vrai qu'ils n'ont généré que six points en trois matchs. Mais personnellement, je n'aime pas critiquer l'attaque. Je préfère m'attarder au travail des lanceurs - ce sont eux qui te font gagner en séries - et ceux des Dodgers ont été exceptionnels.
C'est vrai qu'Albert Pujols n'a frappé que trois coups sûrs en trois matchs, mais il ne faut pas oublier qu'il a aussi hérité de trois buts sur balles intentionnels. Si on veut s'attarder sur les statistiques, on verra que sa moyenne de présence sur les buts est quand même pas pire!
Dans le fond, cette série s'est jouée sur un mauvais jeu, la fameuse flèche échappée par Matt Holliday en neuvième manche du deuxième match. Après cette bourde, les Cards n'ont jamais été capables de remonter la pente.
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Au risque d'avoir l'air de me contredire, je dirige le blâme vers l'attaque des Red Sox et sa moyenne au bâton collective de ,158 pour l'élimination rapide de l'équipe aux mains des Angels de Los Angeles.
Plus précisément, c'est Jacoby Ellsbury et Dustin Pedroia que je pointe du doigt. Ce sont eux qui n'ont pas fait le travail. Ils devaient être les bougies d'allumage des Red Sox en se rendant sur les buts, mais ils ne l'ont pas fait.
Et quand les Sox ont eu la chance de revenir, Jonathan Papelbon est venu gâcher la sauce en commettant non pas un, mais techniquement deux sabotages. En avance 5-2 dans le troisième match, Papelbon a donné deux points en huitième pour permettre aux Angels de s'approcher et trois autres en neuvième pour compléter l'effondrement.
Papelbon pourrait servir d'exemple pour démontrer à quel point, trop souvent, les athlètes professionnels deviennent machos. Il s'est obstiné à dire que les Angels ne frapperaient pas sa balle rapide. Il est arrivé contre Vladimir, un frappeur qui s'élance souvent sur le premier lancer, et lui a servi une rapide en plein cœur du marbre.
On connaît la suite...
***
Vous me direz peut-être que je n'ai pas de mérite pour avoir prédit correctement la victoire des Yankees, mais avouez que les Twins leur ont donné plus de fil à retordre que vous ne le croyiez!
Pour moi, le réveil d'Alex Rodriguez en séries est formidable. En tant qu'amateur, je veux voir les meilleurs joueurs produire lorsqu'ils sont sous les feux de la rampe. C'est bon pour le sport et j'ai trouvé qu'A-Rod a donné tout un spectacle!
Par contre, pour moi, les Yankees, ça demeure Derek Jeter. Chaque fois que je vois Jeter en séries, je le revois venir couper et rediriger un relais au marbre pour retirer Jason Giambi contre les A's d'Oakland en 2001. Contre les Twins, le capitaine a encore une fois réussi deux jeux en défensive qui ont empêché l'adversaire de marquer et qui ont donné la victoire à son équipe.
C'est ça Derek Jeter. Un vrai.
***
Ma grande déception, c'est le travail des arbitres. Il n'y a pas de mot pour décrire ma déception vis-à-vis la qualité de leur rendement au premier tour éliminatoire.
Ça a commencé dans le match de bris d'égalité entre les Tigers et les Twins. En omettant d'envoyer Brandon Inge au premier coussin après qu'il eut été atteint par un lancer, l'officiel au marbre a ni plus ni moins coûté la victoire à Detroit.
Dans la série Twins-Yankees, comment l'officiel le long de la ligne du champ gauche a-t-il pu juger que la balle frappée par Joe Mauer en 11e manche était une fausse balle? C'est une vraie honte...
Dans la série Red Sox-Angels, l'arbitre du premier but a raté trois jeux évidents lors du deuxième match. Même pas proche.
Je continue mon tour d'horizon. Dans la victoire des Phillies, les Rockies ont payé le prix parce que les arbitres ont déclaré Chase Utley sauf au premier but même s'il était évident qu'il avait touché la balle en sortant du rectangle des frappeurs.
Je suis tellement déçu du manque de professionnalisme des arbitres.
Yankees-Angels : de la profondeur au monticule
Les lanceurs partants des Yankees ont été rien de moins que dominants contre les Twins et le gérant Joe Girardi profitera maintenant d'un calendrier clément pour effectuer une rotation avec ses trois principaux canons : CC Sabathia, A.J. Burnett et Andy Pettitte.
Girardi peut se permettre de tricher un peu puisque les deux équipes profiteront d'une journée de congé après le deuxième match et d'une autre après le quatrième. En bout de ligne, ça pourrait rapporter gros : regardez ce que la présence de Cliff Lee sur le monticule pour le quatrième match a fait pour les Phillies contre le Colorado.
En ce qui me concerne, les Yankees partent avec un avantage en raison de la profondeur de leur personnel de lanceurs. Pour la première fois depuis leur dernière conquête de la Série mondiale, ils ont trois releveurs pour finir les matchs à partir de la septième manche : Joba Chamberlain, Phil Hughes et Mariano Rivera. Si les Yankees sont en avance après six manches, il sera très difficile de les battre.
J'ai hâte de voir le face à face entre Girardi et Mike Scioscia, deux anciens receveurs qui dirigent leur équipe avec des styles bien différents. À mon avis, Scioscia est plus agressif avec des coureurs sur les sentiers, mais attention aux Yankees, qui sont capables d'aller chercher un but supplémentaire quand la situation le demande.
Mais il y a un point auquel je reviens toujours inévitablement en analysant l'équipe des Yankees : ils ont neuf frappeurs capables de sortir la balle du stade sur une base régulière. Le lanceur adverse n'a aucun moment de répit. Jamais il ne peut prendre ça un peu plus relax en se disant qu'il va avoir une manche facile. C'est fatiguant, ça!
Ma prédiction : Yankees en six.
Dodgers-Phillies : l'histoire qui n'en est pas une
Ils sont plusieurs à s'attendre à une série fertile en émotions entre les Phillies et les Dodgers. Personne n'a oublié ce qui s'est passé entre les deux équipes à pareille date l'an dernier. En fait, personne sauf les joueurs...
C'est qu'à mon avis, toutes les histoires qu'on nous fera entendre au cours des prochains jours à propos de la soif de vengeance des Dodgers et des trucs du genre seront montées en épingle par les médias. C'est excellent pour faire embarquer les amateurs et vendre de la copie, mais je crois sincèrement que les joueurs ne portent pas attention à ça. Après tout, ça s'est passé il y a un an et un paquet de joueurs des éditions actuelles des deux équipes n'ont même pas vécu cette confrontation.
Dans cette série, le gros joueur est Manny Ramirez. Si l'homme aux rastas frappe comme il l'a fait au mois de septembre, oubliez ça! Ne me parlez même pas des Kemp, Ethier et Loney! Sans Manny, oubliez ça que je vous dis!
Chez les Phillies, Cole Hamels a beaucoup de pression sur les épaules. Lee a montré contre les Rockies ce qu'il était capable de faire, mais si Hamels ne répond pas présent, les Phillies sont finis. Joe Blanton, J.A. Happ et Pedro Martinez sont de bons lanceurs, mais ce n'est pas grâce à eux que Philly sabrera le champagne à la fin du mois.
Ma prédiction : Dodgers en six.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.