(RDS) - Le baseball majeur a perdu le meilleur frappeur son histoire alors que Ted Williams a rendu l'âme vendredi matin. À ne pas confondre, je ne dis pas que Williams a été le plus grand joueur de l'histoire, mais il a été sans contredit été le meilleur frappeur.

Imaginez, Williams a terminé sa carrière avec 521 circuits malgré le fait qu'il ait manqué cinq saisons en raison de la deuxième guerre mondiale et de la guerre de Corée. Au cours de ces cinq saisons, il aurait pu obtenir une quarantaine de longues balles par saison ce qui l'aurait placé parmi les meneurs de tous les temps dans cette catégorie.

Williams est le dernier joueur des majeures à avoir maintenu une moyenne au bâton de ,400 en une saison, lui qui a maintenu une moyenne en carrière de ,344. Il a remporté six championnats des frappeurs, quatre titres pour les circuits et quatre titres pour les points produits.

Williams a aussi été un des rares joueurs à remporter la triple couronne à deux reprises. La triple couronne signifie que Williams a dominé la Ligue américaine au cours de la même saison au chapitre des circuits, des points produits et de la moyenne au bâton.


Williams a beaucoup de points en commun avec le Rocket

Comme homme, Ted Williams était un Maurice Richard. Williams et Richard étaient deux personnages qui se ressemblaient et qui étaient fort de caractère. Les deux individus étaient aussi des amateurs de pêches.

À l'occasion, les deux hommes se rendaient au Nouveau-Brunswick pour aller pêcher.

Il y a beaucoup de parallèles entre Williams et le Rocket. Les deux ont mis un terme à leur carrière pratiquement en même temps, ils portaient le même numéro, ils avaient un caractère bouillant et ils étaient des leaders à leur façon.

Tout comme à Montréal avec Richard, Williams été un des premiers héros à Boston. Si à chaque fois que l'on parle du Club de hockey Canadien on pense à Maurice Richard, c'est tout à fait la même chose pour Williams lorsqu'on parle des Red Sox.

Une rencontre inoubliable en 1961

Ma première rencontre avec Ted Williams est survenue en 1961. J'étais alors à Williamsport avec les Loisirs St-Eusèbe. Je me trouvais avec des jeunes de 11-12 ans qui ont eu le chance de rencontrer le légendaire joueur de baseball.

Williams leur avait adresser la parole et il leur avait enseigné comment frapper.

Des problèmes avec les médias

Une des seules choses qui a terni l'image de Williams, c'est sa relation avec les médias. À un certain moment, un journaliste l'avait injustement critiqué. Williams s'en est alors pris au journaliste et à partir à ce moment là, il refusait de parler aux médias sur une base professionnelle.

Lorsqu'il frappait des coups de circuits, il lui arrivait même de cracher en direction des spectateurs, ce qui lui a d'ailleurs valu une suspension.

Ted Williams était aussi un homme rancunier. Un historien du monde du baseball et de la politique a écrit que Williams avait laissé passé une quatrième balle au lieu de s'élancer avec un coureur en position de marquer en neuvième manche. L'historien en question avait ajouté qu'une chose semblable ne se faisait pas. Dix ans plus tard, Williams a rencontré l'historien pour la première fois et lui a dit: "Tu connais peut-être bien la politique, mais tu ne connais rien au baseball."

Voici une autre anecdote à son sujet. Un jour, il a demandé au lanceur gaucher Warren Spahn quel était son meilleur lancer contre les frappeurs gauchers. Spahn lui avait répondu que c'était sa courbe. Un jour, les deux individus se sont affrontés. Williams s'attendait évidemment à la courbe et c'est ce qu'il a obtenu, réussissant un circuit. Spahn était en colère et avec raison.

Peu de comparaison

Je ne crois pas qu'on retrouve des joueurs aujourd'hui dans le baseball majeur que l'on peut comparer à Ted Williams au niveau de la moyenne au bâton. Si un jour il y a un frappeur de ,400 dans les majeures, j'ai toujours dit que ça serait à Denver puisque la balle voyage bien.

Toutefois, en raison des excellents lanceurs de relève de nos jours, ça sera très difficile à accomplir. Dans les années 50, il n'y avait pas d'Éric Gagné ou de Mariano Rivera. C'est à ce niveau que se situe la grande différence.


Parlons un peu des Expos

Les Expos ont réalisé une excellente transaction la semaine dernière en mettant la main sur Bartolo Colon. L'artilleur droitier a été obtenu contre Lee Stevens et trois suspects comme j'aime si bien appeler les jeunes espoirs.

Il est vrai que le directeur-gérant des Expos, Oscar Minaya, fait du boulot exceptionnel. Toutefois, sans rien lui enlever, il faut dire qu'il a du budget comparativement à ses prédécesseurs.

Je crois que Minaya n'a pas encore fini son magasinage. Toutefois, il ira chercher le joueur qui lui convient sans dépasser les bornes sur le plan monétaire. Le lanceur canadien Ryan Dempster a été offert à la formation montréalaise dernièrement. Une telle addition pourrait s'avérer intéressante, même si les Expos ont besoin davantage d'un bon releveur. Toutefois, ne vous attendez pas à ce que Minaya mette la main sur un Ivan Rodriguez. Ce dernier est beaucoup trop coûteux. Un geste du genre du baseball majeur ferait mal aux petits marchés qui tentent de demeurer dans la course.

Chez les releveurs, je ne crois pas que les Mets vont échanger Armando Benitez aux Expos. J'adore ce releveur, mais les Mets ne sont qu'à deux matchs et demis des Expos alors ils sont aussi dans cette course au meilleur deuxième.

Des noms comme Antonio Alfonseca, des Cubs de Chicago, ou Jose Mesa, des Phillies de Philadelphie, pourraient être la solution. Ce n'est pas les meilleurs stoppeurs en ville, mais c'est mieux que ce qu'on a présentement.