L’ambiance est très bonne chez les Raptors de Toronto avec 13 matchs à disputer dans la saison régulière.

Il y a eu des hauts et des bas ces derniers temps, chose qui est tout à fait normale dans un calendrier aussi chargé que celui de la NBA. Mais heureusement pour nous, l’équipe est bien positionnée dans l’Est, en deuxième position derrière les Bucks de Milwaukee. D’ailleurs, notre place en matchs d’après-saison a été confirmée il y a quelques jours.

C’est certain qu’il y aura une fébrilité qui va s’installer lorsque les séries éliminatoires vont cogner à nos portes. Mais pour l’instant, on préfère rester concentré sur la tâche à accomplir. On ne s’est pas donné d’objectif précis pour le dernier droit, mis à part celui d’offrir notre meilleur basketball soir après soir. D’autres équipes tentent de nous rejoindre au classement, mais ça serait une erreur de penser à ce qu’elles font. Il faut se consacrer uniquement sur ce que nous pouvons contrôler.

Quand un club a 48 victoires en 68 matchs, c’est certain qu’il fait bien plusieurs choses. Mais c’est sur celles qu’on fait moins bien qu’on veut se concentrer pour avoir le moins de faiblesses quand les enjeux seront plus élevés.

Il y en a pour tous les goûts à Toronto

 Je ne vous surprendrai pas si je vous dis que nous sommes tous des passionnés de basketball chez les Raptors. C’est notre façon de gagner notre vie, mais aussi le sport que nous aimons depuis notre jeunesse. Sauf que comme tout le monde, il faut savoir décrocher pour mieux apprécier ce qu’on fait dans la vie.

S’il est vrai que les joueurs recrues comme moi n’obtiennent pas vraiment de journées de congé – elles sont plus souvent données aux joueurs plus établis qui passent 30 minutes et plus sur le terrain –, je profite quand même de mes temps libres pour me détendre. Quand je suis chez moi, j’aime jouer à des jeux vidéo en ligne avec mon frère.

 Ce ne sont pas les activités qui manquent à Toronto. Il y a énormément de choses à faire. C’est  toujours plaisant de visiter la ville, de simplement se balader ou d’aller passer du temps au centre commercial, ce genre de choses. Je vous avouerai quand même qu’avec un horaire aussi chargé que le nôtre, les temps libres ne sont pas si fréquents que ça. Plus souvent qu’autrement, lorsque l’équipe ne joue pas, je passe beaucoup de temps en salle d’entraînement avec les autres jeunes joueurs.

 M’impliquer en redonnant aux jeunes

Depuis mes débuts dans le basketball à Montréal, j’ai eu la chance d’avoir de très bons mentors qui m’ont aidé à cheminer dans le sport et à m’améliorer comme joueur et comme individu.

Pour moi, il n’a jamais fait le moindre doute que j’allais un jour redonner à la communauté à ma façon. C’est pourquoi je lance à Montréal un programme AAU (Amateur Athletic Union) qui portera le nom de CBelite s’adressera, pour commencer, aux jeunes de 13 ans et moins.

Je sais qu’il y a des joueurs de basketball talentueux au Québec, et je veux contribuer à faire rayonner ce talent. Je me suis entouré de gens de qualité qui ont été importants pour moi durant mes premières années dans le basketball. Ils vont être des atouts pour enseigner aux jeunes, et j’espère en être un moi aussi. Je veux qu’ils vivent une expérience enrichissante.

Grâce à ce programme, ils auront la chance de se rendre dans des villes telles que Boston et New York pour prendre part à des compétitions. Non seulement ça leur permet de voyager, mais c’est aussi une manière pour eux de se faire remarquer par des entraîneurs américains.

Les opportunités sont beaucoup plus importantes du côté américain dans le basketball, donc cette visibilité est nécessaire pour s’ouvrir des portes. Qui sait, peut-être est-ce que ça pourrait mener à ce que certains d’eux puissent être recrutés par un programme américain et éventuellement jouer dans le réseau NCAA  tout comme moi?      

 L’exemple de Siakam

Il m’arrive de me faire demander qui parmi mes coéquipiers actuels me sert le plus de modèle. Je réponds que j’essaie de m’inspirer le plus de l’influence positive de chacun.

Il est vrai cependant que le parcours de Pascal Siakam résonne fort auprès moi, car la façon dont il a gravi les échelons est inspirante. Du statut de joueur non repêché, il a su se faire remarquer, et d’une saison à l’autre chez les Raptors, son temps de jeu et ses responsabilités ont augmenté à un point où il est aujourd’hui un joueur-clé de l’équipe.

Ce n’est pas une surprise pour moi de le voir gagner ses galons cette saison. Je le savais talentueux et surtout très travaillant. Simplement besoin de l’observer à l’entraînement pour comprendre que les résultats ne viennent pas de nulle part.

Pascal et moi avons des traits similaires dans notre jeu, donc c’est très encourageant pour moi d’avoir assisté à son ascension dans la ligue. Je me dis que je peux en faire autant.

Harden et Giannis, mes choix pour le « MVP »

Il reste un peu moins d’un mois avant la fin du calendrier régulier et les discussions quant aux différents trophées individuels vont faire surface.

Le prix le plus prestigieux est certainement celui de joueur par excellence. Et cette année, je vois ça comme une course à deux entre Giannis Antetokounmpo, des Bucks de Milwaukee, et James Harden, des Rockets de Houston.

Je demeure un grand fan de Kevin Durant et de son jeu, mais je dois admettre qu’il est derrière ces deux-là cette année. Quand on considère les statistiques impressionnant qu’ils affichent et les victoires accumulées par leur équipe respective, je crois qu’on doit donner une longueur d’avance à « The Beard » et « The Greek Freak » sur le reste du peloton.

* propos recueillis par Maxime Desroches