Comme certains d’entre vous le savent peut-être déjà, j’ai franchi une étape importante de ma carrière professionnelle il y a quelques jours en signant mon premier contrat à un volet de la NBA avec les Raptors de Toronto.

Je dois dire que je le vois comme l’aboutissement d’un long cheminement depuis mes débuts dans le basketball compétitif. Pour ma famille, mes amis et plein de gens que j’ai croisés durant mon parcours qui ont toujours eu mes succès à cœur, c’est une énorme nouvelle. C’est une grosse réussite car de tous les jeunes qui rêvent de devenir un jour un joueur de la NBA, il y a évidemment très peu d’élus, et je me considère chanceux d’être un de ceux-là. Je n’ai jamais renoncé à la NBA même s’il y a eu des hauts et des bas, et maintenant je peux dire que le travail a rapporté.

Ce contrat avec les Raptors, ça représente non seulement une belle récompense immédiate que d’être dans l’entourage de l’équipe en tout temps, mais aussi une belle façon pour moi de continuer à améliorer toujours un peu plus des facettes de mon jeu dans les prochaines saisons.

Lorsque la nouvelle est sortie dimanche, les coups de téléphone ont été nombreux de la part de proches, mais aussi d’anciens coéquipiers et entraîneurs, tant des personnes que j’ai croisées sur mon chemin dans la G-League que durant mon parcours universitaire en Oregon. Ils savent que ça fait longtemps que je mets les efforts avec ce but précis en tête, et ils sont contents pour moi de voir que j’y suis parvenu.

Ça représentait un autre type de défi d’évoluer avec le club affilié, les Raptors de 905, mais c’est certain que j’apprécie de pouvoir me concentrer uniquement sur une équipe. Ce sera un des changements les plus importants dans ma routine, celui de ne pas avoir à faire la navette entre les deux clubs. Aussi, il est évident que financièrement c’est significatif aussi. Le fait de pouvoir veiller aux besoins de ma famille, c’est un avantage que j’apprécie beaucoup.

Cela dit, la signature de ce contrat ne changera pas qui je suis. Certaines personnes vont me considérer différemment, mais moi, je veux rester le même Chris, comme ç’a été le cas au fur et à mesure que je gravissais les échelons ces dernières années. Il est vrai que tout ça est du nouveau pour moi – j’arrive à peine à réaliser que je suis un joueur de la NBA à temps plein! – mais j’ai l’intention de concentrer mes énergies aux bons endroits.

Une expérience partagée avec un coéquipier

La journée même où je signais mon contrat, les Raptors annonçaient aussi la signature de mon coéquipier du 905 Malcolm Miller. Lui et moi, on s’encourage beaucoup dans ce processus. On a suivi des parcours qui se ressemblent pour se rendre là où nous sommes. Depuis le début de la saison, on a connu les journées de voyagement parfois très ardues dans lesquelles on prenait deux ou trois vols. C’est motivant pour Malcolm et moi de faire le saut avec les Raptors en même temps.

Je suis conscient qu’il va arriver que certains matchs, je ne sois pas utilisé, mais je suis prêt à cette éventualité. Je sais que les minutes de jeu doivent être gagnées en travaillant fort sur une base quotidienne. Je ne pense pas trop à la question : « Est-ce que je vais être envoyé dans le jeu ou non ce soir? » C’est un grand privilège d’être où j’en suis, alors je ne veux pas me montrer trop gourmand trop vite. Je prends les choses comme elles viennent.

Le noyau des Raptors reste intact

S’il est vrai que l’équipe a bougé sur le marché des échanges (l’acquisition de Marc Gasol en retour de Jonas Valanciunas, C.J. Miles et Delon Wright) et celui de l’autonomie (la signature de Jeremy Lin), je crois quand même que la structure de jeu et l’identité des Raptors sont demeurées intactes.

Il y a eu des départs et des arrivées, mais le noyau dur de l’équipe, celui que forment Kawhi, Kyle, Serge, Pascal et Fred, est resté le même pour le dernier droit de la saison. Ce sont eux, les meneurs de l’équipe. Et tant qu’ils seront là pour donner l’exemple, je crois que le leadership et la chimie dans l’équipe ne changeront pas.

Oui, on a de nouveaux visages qui se greffent à l’équipe, mais la façon de jouer sera la même que Coach Nurse a implantée depuis le tout début de la saison.

Apprendre de Gasol

Je vois ça comme une belle chance qui m’est offerte de pouvoir apprendre de Marc Gasol, un joueur habile dans tellement de phases du jeu. J’ai toujours eu l’habitude d’apprendre des gens autour de moi. Je l’ai fait à Golden State avec Kevin Durant, Draymond Green et les autres.

Je vois l’arrivée de Gasol comme une porte qui s’ouvre pour moi. Il est un excellent centre qui joue très bien dos au panier (dans le « post »). De le côtoyer au quotidien va m’aider à améliorer des aspects de mon jeu, j’en suis convaincu.

Au moment de réaliser cette chronique, l’équipe commence son congé de la pause des étoiles, qui se poursuivra pour les Raptors jusqu’au 22 février. J’aurais aimé en profiter pour passer par Montréal, mais la NBA organise une rencontre d’affaires durant la semaine. Du fait que je viens de signer, je crois que ce sera bon pour moi de me renseigner davantage sur le côté « business » de la chose.

* propos recueillis par Maxime Desroches