MONTRÉAL - Le Canadien a permis à la gardienne Kim St-Pierre de réaliser un rêve, jeudi, en l'invitant à participer à la séance d'entraînement de l'équipe à l'aréna Denis-Savard afin de combler l'absence de Carey Price, encore malade.

"C'est un des bons 'thrills', un top-cinq", a affirmé la gardienne de l'équipe canadienne, qui a à son palmarès deux titres olympiques et cinq mondiaux.

St-Pierre, originaire de Châteauguay, sur la rive-sud, a écrit une page d'histoire en cette année du centenaire de l'organisation, en devenant la première femme à s'entraîner avec l'équipe. Et elle s'est fort bien tirée d'affaire.

"Je regardais les gens dans les gradins et je me revoyais enfant en train de regarder le Canadien s'entraîner. D'avoir eu la chance de me retrouver sur la glace, c'est 'priceless', a-t-elle lancé. Je remercie le Canadien de m'avoir permis de vivre ça."

St-Pierre était en route pour aller s'entraîner avec les filles de son équipe (Stars de Montréal), au moment où elle a reçu l'appel de Scott Livingstone, le responsable du conditionnement physique du Tricolore. Elle connaît bien Livingstone ainsi que Roland Melanson, l'entraîneur des gardiens de l'équipe.

"J'ai rebroussé chemin pour venir ici. J'étais pas mal stressée, a-t-elle avoué. Je réalisais la chance que j'avais et j'en ai profité. Vous avez remarqué que je ne voulais pas quitter, à la fin de la séance d'entraînement. J'attendais qu'il n'y ait plus de joueur sur la patinoire."

L'attaquant Tom Kostopoulos a quitté en même temps qu'elle. Il n'a pas manqué de souligner son excellent travail.

"Elle était à l'aise, a-t-il mentionné. Elle est très bonne. Je n'ai pas marqué une fois à ses dépens."

Chris Higgins a admis qu'il n'aurait jamais pu déceler que c'était une fille, si on ne lui avait pas dit.

"Elle a été meilleure que je l'aurais cru, a-t-il commenté. On aurait pu penser que ce serait facile de la déjouer, mais elle a démontré qu'elle est une formidable athlète."

Aucune crainte

St-Pierre a défié sans broncher les tirs des Saku Koivu, Andrei Markov, Alex Kovalev et les autres. Kovalev et Francis Bouillon lui ont décoché des boulets de canon dans la partie supérieure du but.

"Il y a eu un tir sur réception de Kovalev qui m'est passé près des oreilles, mais j'avais le sourire par-après, a-t-elle relaté. Je n'étais pas fâchée. Au contraire, j'ai apprécié qu'il me traite comme un autre gardien.

"Je n'avais aucunement peur, aucune crainte, a-t-elle continué. Au début, je trouvais que les joueurs se retenaient."

Les joueurs ont tôt fait de constater que la gardienne âgée de 29 ans, qui a eu Patrick Roy comme idole d'enfance, avait la couenne dure.

"C'est complètement différent du hockey féminin, a-t-elle résumé. La plus grande fille de mon équipe mesure cinq pieds 10 pouces. Ici, je regardais les gars et je me sentais petite. C'est spécial de réaliser la force de leurs lancers, leur agilité et leur rapidité d'exécution. Ç'a été un bon entraînement pour moi. J'ai eu pas mal chaud."