LOS ANGELES - Le Canadien a pu devancer son choix de premier tour de cinq rangs en transigeant avec les Coyotes de Phoenix, vendredi, afin de mettre la main sur l'imposant défenseur américain, Jarred Tinordi.

Le gaillard de six pieds cinq pouces et de 212 livres est le rejeton de l'ancien défenseur Mark Tinordi, qui a connu une carrière de 12 saisons dans la LNH sous les couleurs des Rangers de New York, des North Stars du Minnesota, des Stars de Dallas et des Capitals de Washington, entre 1987 et 1999.

Le Tricolore craignait de se le faire chiper par les Capitals et c'est la raison pour laquelle il a transigé avec les Coyotes. En plus d'interchanger leur choix de premier tour (22e contre 27e), le CH a cédé son choix de deuxième tour, 57e au total, contre le choix de quatrième tour des Coyotes, 113e au total.

"Quand j'ai vu que le Canadien faisait un échange, j'ai pensé que c'était pour moi, a avancé Tinordi. Pour avoir parlé avec les dirigeants et à mon conseiller, je savais que le Canadien était très intéressé."

Confiant que la liste du CH avait été amputée de quelques espoirs convoités, Gauthier a confirmé avoir dû bouger parce que les recruteurs l'appréciaient grandement.

"Son nom figurait très haut sur notre liste et on a dû payer le prix pour le repêcher, mais on a quand même récupéré un choix de quatrième ronde. Nous pourrons donc repêcher le même total de joueurs qu'au début de la séance (cinq)."

Tinordi, un défenseur très fiable, dit-on, était classé au 38e de la liste du bureau central de recrutement de la LNH et 22e par la firme de recrutement indépendate Red Line Report (RLR).

"C'est un gros bonhomme, un bon patineur, un fier compétiteur comme son père, a commenté Gauthier. C'est un leader. Il a été capitaine de l'équipe de développement des Etats-Unis des moins de 18 ans, qui a gagné le Championnat mondial en avril. C'est un gars qu'on voulait."

Tinordi hésite entre commencer sa carrière universitaire au sein de l'université américaine Notre-Dame ou joindre les rangs des Knights de London, dans la Ligue junior de l'Ontario.

"On va lui laisser le choix, a dit Gauthier, comme on le fait pour Louis Leblanc (Université Harvard). "

On décrit Tinordi comme un défenseur à caractère défensif, doté d'une grande force de caractère et d'un sens du leadership.

"Etant grand physiquement, je préconise un style robuste, a corroboré le jeune homme. J'essaie d'être dur à jouer contre. Je joue de façon agressive, c'est ma signature."

Capitaine de l'équipe de développement depuis deux ans, il a dit qu'il veut améliorer son maniement de rondelle.

"J'aimerais être un défenseur plus complet au lieu de porter l'étiquette qu'un défenseur à caractère défensif. J'ai fait des progrès à ce chapitre au cours de la dernière saison."

Son père Mark, qui a eu Bob Gainey comme entraîneur quand les North Stars ont atteint la finale de la Coupe Stanley en 1991, n'était pas peu fier d'avoir vu son fils enfiler le chandail tricolore.

"Ça va être un choc pour lui de se retrouver dans un marché de hockey comme Montréal. Ça va lui faire ouvrir les yeux. Mais c'est un bon jeune. Il a une excellente attitude et il est mature. Il va bien se tirer d'affaire."

Le paternel a dit que fiston doit ajouter une quinzaine de livres de muscles à sa charpente.

"Il est un meilleur patineur que moi à son âge, plus agile, a conclu Tinordi père. A l'âge de 21 ans, je pesais 204 livres. Lui, à 18 ans, il fait 212 livres."

La sélection de Tinordi s'inscrit dans la philosophie du directeur du recrutement de l'équipe, Trevor Timmins, depuis qu'il est en poste. Tinordi est le cinquième Américain que le Canadien réclame tôt au repêchage depuis cinq ans, après David Fischer (2006), Ryan McDonagh et Max Pacioretty (2007), Danny Kristo (2008). Le CH a opté pour le Québécois Louis Leblanc, l'an dernier. Leblanc a décidé de poursuivre son apprentissage au pays de l'oncle Sam, à Harvard.

Gauthier a attribué à la percée qu'effectue le hockey aux Etats-Unis l'intérêt grandissant des équipes au talent américain.

"Les Etats-Unis sont un grand pays. Uniquement qu'en Californie, il y a quelque chose comme huit espoirs classés, a-t-il souligné. Je me rappelle quand j'étais chez les Ducks de Anaheim, le hockey était en progression. C'est peut-être la première génération de ces jeunes-là qu'on voit arriver. L'expansion de la ligue dans le sud des Etats-Unis rapporte peut-être des dividendes."