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RÉSULTATS

Après le doute, les grandes ambitions du Drakkar de Baie-Comeau

Justin Poirier Justin Poirier - Getty
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Jean-François Grégoire aurait certainement le droit de se pavaner en montrant le plan qu'il avait mis en place avant le début de la saison, mais le directeur général et entraîneur-chef du Drakkar de Baie-Comeau avait néanmoins sa part de doutes au moment où la campagne a pris son envol.

Il avait assurément frappé un grand coup en faisant l'acquisition du prolifique attaquant Justin Gill au repêchage et en convaincant les frères Jules et Raoul Boilard de s'installer sur la Côte-Nord, mais qu'il n'y avait absolument aucune garantie que la chimie allait opérer sur la patinoire.

Le plus grand défi demeurait cependant de se débarrasser du marasme ambiant dans lequel la concession était plongée depuis près d'une décennie. Le Drakkar n'avait pas franchi la première ronde des séries éliminatoires depuis le printemps 2015 et avait récolté plus de 100 points qu'à une seule occasion – en 2018-2019 – au cours de cette séquence. Bref, Baie-Comeau était dû.

Et même si son équipe a remporté 12 de ses 16 premiers matchs pour amorcer la saison, c'est véritablement lorsque novembre s'est pointé le bout du nez – le Drakkar a remporté 13 matchs d'affilée du 12 novembre au 16 décembre – que Grégoire a compris que les proverbiales choses pouvaient se dérouler et que l'ambition pouvait officiellement accaparer tout le haut du pavé.

« Comme toutes les équipes, nous avions des objectifs avant le début de la saison, mais c'est à partir de ce moment-là que nous avons réalisé que la bannière (le trophée Jean-Rougeau remis au champion de la saison régulière, NDLR) nous était accessible, a expliqué le DG et l'entraîneur-chef du Drakkar pendant un entretien téléphonique avec RDS.ca un peu plus tôt cette semaine.

« Étant donné qu'il y avait beaucoup de jeunes âgés de 17 ans dans la formation, c'était important d'y aller étape par étape. C'était important que tout le monde comprenne son rôle. »

Pendant toute la saison, les Raoul Boilard et Justin Poirier (51 buts en 68 rencontres) ont reçu à juste titre énormément d'attention, mais Grégoire insiste sur le fait que ce sont les vétérans qui étaient avec l'organisation depuis de nombreuses saisons qui ont été le cœur et l'âme du club.

Il se fait d'ailleurs un malin plaisir à évoquer les noms d'Émile Chouinard, Isaac Dufort, Félix Gagnon et Anthony Lavoie, des joueurs pour qui le collectif a toujours primé sur l'individualisme. « Ce sont des joueurs dédiés qui sont parvenus à faire de notre équipe un groupe tissé serré. »

Et c'est en les regardant se démener sur la patinoire – en compagnie de Shawn Paerson et Julien Paillé – qu'il a été convaincu de la nécessité de bouger à la période des transactions des Fêtes. « C'était une manière de leur montrer que nous étions derrière eux », précise Grégoire, qui en est à sa quatrième saison à la barre du Drakkar après deux campagnes en tant qu'entraîneur adjoint.

Grégoire a ainsi frappé un premier grand coup en obtenant le gardien de but Charles-Édward Gravel avant d'ajouter l'attaquant Donovan Arsenault du Titan d'Acadie-Bathurst et le défenseur Angus Booth des Cataractes de Shawinigan. Le pari a encore une fois rapporté, car le Drakkar a terminé au premier rang du classement général grâce à un impressionnant dossier de 53-12-2-1.

Les succès se sont ensuite poursuivis en séries, puisque le Drakkar a successivement balayé les Islanders de Charlottetown ainsi que le Titan avant d'éliminer les Eagles du Cap-Breton en cinq matchs. Il retrouvera les Voltigeurs de Drummondville en finale à compter de ce soir (19 h, RDS2).

Mais alors que tous les yeux risquent d'être rivés sur les vedettes offensives de l'équipe, Grégoire rappelle encore une fois que c'est autre chose qui va conduire le Drakkar aux grands honneurs.

« Nous sommes une équipe qui joue en unité de cinq et sur 200 pieds, ce n'est rien de spectaculaire, conclut-il. Nous pouvons et devons marquer des buts, mais nous défendons avec la même intensité. Il n'y a pas de grandes vedettes au sein de cette équipe, mais elle est très engagée. »

Un engagement en parfaite symbiose avec sa communauté, qui est plus que jamais derrière son Drakkar et qui semble déterminée à enfin savourer le premier championnat de son histoire.