Boston arrache le 1er duel à Montréal, 2 à 1 en prolongation à la Place Bell
LAVAL – Elles avaient été victimes de leur passivité pour clôturer la saison régulière. Elles avaient promis d'imposer leurs conditions pour commencer les séries. Elles ont tenu promesse.
Et ça n'a pas suffi.
Impériales pendant deux périodes, les Montréalaises ont succombé à un regain de vie de leurs rivales de Boston et sont cruellement arrivées à court de leur objectif dans leur introduction aux séries éliminatoires de la LPHF. Un but de Susanna Tapani à 14:25 de la prolongation a crevé le cœur des favorites locales, qui ont plié l'échine par la marque de 2-1 jeudi soir à la Place Bell.
Boston venait d'étouffer, sous haute tension, un jeu de puissance montréalais quand Tapani a poussé dans une cage ouverte une rondelle qui n'arrivait pas à trouver preneuse dans le chaos qui régnait dans le demi-cercle d'Ann-Renée Desbiens.
La défaite fait d'autant plus mal qu'elle n'aurait pas été envisageable sans la contribution surhumaine de la gardienne Aerin Frankel, qui a livré une performance de 53 arrêts. L'internationale américaine a bloqué les 39 tirs qui ont été dirigés vers elle après qu'elle ait été battue par Kristin O'Neill au tout début de la deuxième période. Elle a notamment été créditée de 11 arrêts seulement dans le temps supplémentaire.
Frankel a été spectaculaire. Ses arrêts acrobatiques aux dépens de Laura Stacey, qui a aussi raté la cible sur une échappée en prolongation, tourmenteront particulièrement les Montréalaises. Elle a aussi été chanceuse, sauvée ici par ses poteaux, là par quelques déviations avantageuses.
« Les bonds nous ont été favorables, a dit Frankel. Quelqu'un m'a dit que la rondelle est entrée dans mes pantalons à un certain moment, je ne m'en suis jamais rendue compte. »
« C'est vrai qu'on a eu un peu de chance ce soir, mais on va la prendre », a concédé l'entraîneuse Courtney Kessel.
Au final, l'impact de Frankel a été tel que malgré la défaite, celles qui se sont butées à ses exploits jugeaient malgré tout profiter d'un vent de dos en préparation pour le deuxième match de la série.
« Je pense qu'il faut juste continuer, continuer à mettre beaucoup de lancers au filet, cacher ses yeux, mettre du trafic devant elle, continuer, insistait Marie-Philip Poulin. On ne peut pas prendre ce match-là et dire qu'on recommence [à zéro]. On a le momentum. Il faut continuer de cette façon-là, mettre autant de lancers sinon plus et trouver le fond du filet. »
« On ne peut pas passer trop de temps à s'apitoyer sur notre sort, a souligné l'entraîneuse-chef Kori Cheverie. On a eu nos occasions de marquer. C'est évident qu'il faudra être plus opportunistes, mais même si c'est décevant, je suis satisfaite de l'effort. Je sais qu'on aura besoin de résultats, mais dans l'ensemble, je suis contente de ce qu'on a montré et je pense que ça nous donne du momentum pour la suite. »
Gaspillage
S'il est vrai que Frankel pourra difficilement dupliquer la copie qu'elle a rendue jeudi, la même logique s'applique aux efforts défensifs des Montréalaises. Si la défaite fait si mal, c'est qu'elle vient ternir une exécution presque parfaite des dames en bourgogne.
Boston n'a pas testé Desbiens avant la dixième minute, n'a généré que deux tirs cadrés en première période et tirait de l'arrière 20-5 à ce chapitre après 33 minutes de jeu. Mais jamais les hôtes n'ont été en mesure de transformer leur domination en un confortable coussin. Non sans effort, elles n'ont rien produit d'autre que le but d'O'Neill, marqué en avantage numérique.
Par ailleurs, les quatre derniers buts de Montréal ont été marqués avec l'avantage d'une joueuse. Voilà 135 minutes et 37 secondes que l'équipe n'a pas concrétisé une chance à forces égales.
« Parfois, on aurait peut-être pu être plus alertes pour profiter d'un retour de lancer, a convenu Poulin. Mais en général, on a obtenu beaucoup de chances de qualité. »
Boston a retrouvé des couleurs au retour du deuxième entracte. Lexie Adzija a créé l'égalité peu après l'amorce en faisant dévier un tir de Sophie Shirley loin du gant de Desbiens.
Moins sollicitée que sa vis-à-vis, Desbiens a été rassurante dans les épars soubresauts de ses assaillantes, qui ne se sont d'ailleurs pas gênées pour prendre d'assaut son espace de travail. Elle s'en voudra peut-être de ne pas avoir su maîtriser le lancer de Megan Keller sur la séquence qui a mené au but décisif, mais il serait injuste de la blâmer pour la fâcheuse conclusion. Elle a terminé le match avec 24 arrêts.
Les deux équipes se reverront samedi, toujours à Laval, pour le deuxième match de la série. La formation montréalaise aura la pression de décrocher un résultat si elle veut éviter de faire face à l'élimination dans le fief ennemi la semaine prochaine.
« On va revenir fort », a promis Poulin.