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RÉSULTATS

Kori Cheverie presse le citron avec son top-6

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LAVAL – Même si son équipe a garanti sa place en séries éliminatoires avec encore deux matchs à jouer en saison régulière, Kori Cheverie a continué d'utiliser ses meilleurs éléments à profusion, prenant le pari de prioriser la continuité devant la fraîcheur.

« Il faut garder nos joueuses sur le qui-vive. C'est important qu'elles gardent leur erre d'aller avant d'entrer en séries. Je ne crois pas qu'on leur rendrait service en les reposant », avait dit l'entraîneuse, en toute transparence, une fois la qualification en poche.

Elle a continué de presser le citron jeudi alors que Montréal amorçait son parcours éliminatoire contre Boston.

Durant les quelque 74 minutes qu'a duré le premier match de la série 3-de-5, Cheverie n'a pas fait appel une seule fois à son quatrième trio. Alexandra Poznikoff, Jillian Dempsey et Leah Lum n'ont pas quitté le banc dans une défaite de 2-1 en prolongation.

Il est pertinent de préciser que Cheverie était privée de deux éléments qui occupent habituellement un rôle important dans la profondeur de son groupe. Sarah Bujold, qu'une blessure a tenu à l'écart pour les trois derniers matchs de la saison, n'était pas suffisamment rétablie pour commencer les séries. De plus, Sarah Lefort purgeait une suspension d'un match pour des gestes posés dans le dernier match de la saison.

Visiblement, Cheverie n'avait pas confiance que les options à sa disposition pouvaient compenser adéquatement pour ces absences.

Conséquence : six attaquantes montréalaises ont joué plus de 27 minutes. Marie-Philip Poulin a été la plus sollicitée avec un temps d'utilisation frôlant les 33 minutes. Laura Stacey et Kristin O'Neill l'ont accompagnée dans la trentaine tandis que les membres du deuxième trio ont vu entre 27 et 29 minutes d'action.

Gabrielle David (15:44), Claire Dalton (13:44) et Catherine Dubois (13:04) ont pris les minutes restantes.

Pour un soir, l'imposante charge de travail réservée à un groupe sélect d'attaquantes n'a pas semblé affecter négativement la performance de l'équipe. Au contraire, celles-ci ont contrôlé l'action pour de grands pans de la partie et auraient écrit une toute autre histoire n'eut été de la splendide performance de la gardienne Aerin Frankel.

Mais il faut se demander si, à la longue, les attaquantes du top-6 ne finiront pas par plier les genoux sous le poids des minutes mal réparties.

« Chacune de mes décisions a un impact sur l'équipe. Si je prends une décision qui fait en sorte que la rondelle se retrouve dans le fond de notre filet, disons parce que notre quatrième ligne s'est fait prendre par le trio de [Hilary] Knight, ça ne sera pas la faute des joueuses, ça va être la mienne. Alors je ne les mettrai pas dans cette situation », s'est défendue Cheverie.

La stratège a noté que Boston avait aussi utilisé majoritairement trois trios. En réalité, les trois joueuses les moins utilisées par son homologue Courtney Kessel ont obtenu quelque part entre quatre et dix minutes de temps de glace. Ainsi, Knight (32:06) et Hannah Brandt (29:51) sont les seules attaquantes à avoir excédé la barre des 27 minutes évoquée plus tôt.

Il faudra voir si les jambes plus reposées des Bostonnaises leur procureront un avantage à mesure que la série prendra de l'âge.

« Il faudra trouver une façon de les mettre sur la glace éventuellement parce que cette série sera très exigeante », a éventuellement reconnu Cheverie au sujet de ses joueuses de soutien.

Daoust : pas de place au doute

Cheverie a pris une autre décision qu'on pourrait qualifier d'audacieuse, celle-là avant même le début de la partie, en insérant l'attaquante Mélodie Daoust dans sa formation.
En tant que joueuse de réserve, Daoust n'a pu jouer que pendant deux périodes d'une durée de dix jours chacune en saison régulière. Sa contribution, pendant ces brèves piges, a été significative. Elle a cumulé cinq points, dont trois buts, en six matchs.

Les règlements de la LPHF stipulent qu'une joueuse de réserve peut être utilisée en éliminatoires, mais seulement pour la durée d'une série. Les dirigeantes montréalaises étaient donc confrontées à ce dilemme : se prévaloir des services de Daoust pour le premier tour contre Boston ou les conserver comme option pour une présence potentielle en finale contre Toronto ou le Minnesota.

On a décidé de brûler la cartouche dès maintenant.

« C'est la seule série qui nous est garantie, a justifié Cheverie. On n'aurait pas voulu l'asseoir en espérant atteindre la finale. Pour qu'elle puisse jouer en finale, il faut d'abord s'y rendre. C'était la décision sensée, pour nous, de solidifier notre alignement afin de maximiser nos chances de passer à l'étape suivante. »

La présence de Daoust change complètement le visage de l'équipe montréalaise, qui peut grâce à elle compter sur deux trios équilibrés en plus d'une deuxième vague d'avantage numérique plus menaçante. Jeudi, la combinaison qu'elle a formée avec Mikyla Grant-Mentis et Maureen Murphy a été excellente. Elle a aussi effectué quelques présences aux côtés de Poulin et Stacey sur l'unité principale à partir de la troisième période.