GSP pourra compter sur Greg Jackson
UFC mercredi, 6 nov. 2013. 09:19 samedi, 14 déc. 2024. 04:28En plus du public de Las Vegas – endroit où il ne s’est pas battu depuis plus de quatre ans – Georges St-Pierre retrouvera l’un des plus réputés stratèges d'arts martiaux mixtes lors du UFC 167 : Greg Jackson.
Si le nom ne vous dit rien, son visage vous est certainement familier, du moins si vous avez déjà regardé un ou deux galas du UFC. Chef de l’équipe Jackson MMA à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, Jackson entraîne plusieurs grands noms de ce sport : GSP, Carlos Condit, Jon Jones, Diego Sanchez, Donald Cerrone, pour ne nommer que ceux-là.
Lorsque St-Pierre a subi sa défaite-surprise aux dépens de Matt Serra, en avril 2007, c’est, entre autres, vers lui et son équipe que le Québécois s’est ensuite tourné pour relancer sa carrière. Depuis le début de son association avec Jackson, le protégé de l’écurie Tristar est toujours invaincu, dominant à outrance chacun de ses adversaires.
St-Pierre a toutefois dû se passer des services de Jackson à ses deux derniers combats. Puisqu’il était impliqué avec les deux pugilistes, l’entraîneur a d’abord préféré se retirer du duel entre le Québécois et Carlos Condit. On croyait bien le revoir dans le coin de GSP pour le combat contre Nick Diaz, mais un manque de disponibilité l’a empêché de s’impliquer de façon adéquate.
« J’ai pu donner quelques conseils à Georges et son clan, mais sans plus. Je n’ai pas eu assez de temps pour me rendre à Montréal afin d’assister à son camp d’entraînement », a expliqué le vétéran entraîneur lors d’un entretien avec le RDS.ca.
« Si Greg n’était pas dans le coin de Georges pour le combat contre Nick Diaz, c’est que nous avions un autre entraîneur avec nous (Kristof Midoux) et que son horaire était pas mal plein. Cela étant dit, Greg est toujours dans le portrait. Il apporte énormément d’expérience et nous sommes très chanceux de l’avoir dans notre camp », avait quant à lui précisé l’entraîneur de St-Pierre, Firas Zahabi, lors d'une entrevue la semaine dernière.
Jackson sera donc de retour dans le coin du champion des mi-moyens pour la confrontation tant attendue contre Johny Hendricks. Il accompagnera Zahabi, Midoux et John Danaher. Ce dernier est l'entraîneur de jiu-jitsu brésilien.
« J’ai eu la chance de me rendre à Montréal il y a deux semaines et j’ai été agréablement surpris. Georges est toujours très rapide et il a acquis de nouvelles habiletés, ce qui fait en sorte que sa boxe et sa lutte sont encore meilleures qu’avant », a analysé Jackson.
« La chose la plus impressionnante chez GSP est qu’il continue de s’améliorer. Parfois, on a tendance à dire que ses meilleures années sont peut-être derrière lui, mais ce n’est pas le cas. Je crois qu’il est meilleur qu’il ne l’a jamais été », a ajouté le gourou américain.
Stratégie pour vaincre Hendricks
L’expérience de Jackson sera fort utile pour cet affrontement contre Hendricks. Il faut dire que l'entraîneur avait une place de choix lors du dernier combat du puissant gaucher. Il se trouvait dans le coin de son adversaire, Carlos Condit.
Le plan de match établi à l’époque pour l’ancien champion intérimaire des mi-moyens était assez simple : mettre beaucoup de pression sur Hendricks afin que ce dernier se retrouve le plus souvent possible sur ses talons. Condit a livré une belle prestation, mais Hendricks a finalement eu le dernier mot grâce à ses nombreuses projections au sol.
Sans dévoiler son jeu, Jackson soutient que la stratégie employée le 16 novembre prochain sera quelque peu différente.
« Carlos et Georges ont des styles différents. Nous allons donc adapter notre stratégie. Chose certaine, le fait de me retrouver dans le coin de Carlos lors de ce combat m’a permis d’en apprendre beaucoup sur Johny. J’ai utilisé les leçons apprises lors de cette soirée pour conseiller Georges », a expliqué Jackson.
S’il refuse de dire ce que lui, Firas, Danaher (entraîneur de jiu-jitsu brésilien) et le reste de l’équipe d'entraîneurs ont concocté pour St-Pierre afin de vaincre Hendricks, Jackson ne s’est pas fait prier pour mentionner ce que le Québécois doit absolument éviter dans ce combat.
« Première des choses, il doit éviter de se faire frapper par la puissante gauche de Johny. Il doit aussi empêcher de se faire amener au sol (takedown). S’il parvient à contrer ces deux aspects et à utiliser sa rapidité, ses chances de l’emporter seront excellentes. »
La spécialité de GSP
Lorsqu’il a rencontré les médias la semaine dernière au Tristar, St-Pierre avait alors précisé que c’était sa spécialité de vaincre des combattants du style de Hendricks. Jackson est du même avis que son protégé.
« Georges a toujours offert ses meilleures prestations contre des adversaires qui sont puissants et qui sont de bons lutteurs. On peut comparer le style de Johny à ceux de Matt Hughes et Josh Koscheck », précise Jackson.
St-Pierre a affronté Hughes à trois reprises. Après avoir perdu le premier affrontement par soumission avec une seconde à écouler au premier round (en octobre 2004), il a remporté les deux autres, récoltant respectivement le K.-O. et la soumission de la soirée. Chaque fois, le combat a pris fin au deuxième round.
Pour ce qui est de Koscheck, le Québécois l’a vaincu à deux occasions par décision unanime des juges, soit en 2007 et 2010. Lors de ce dernier duel, présenté au Centre Bell, St-Pierre avait récolté le bonus du meilleur combat de la soirée.
Un « sport killer »?
Si pour plusieurs Jackson est considéré comme un génie des arts martiaux mixtes, pour d’autres il peut aussi être considéré comme un « sport killer ».
Certains mentionnent que les stratégies qu’il déploie pour permettre à ses combattants de l’emporter sont parfois ennuyantes et qu’elles nuisent au spectacle offert dans l’octogone.
Prenons l’exemple de GSP, lui qui n'est pas parvenu à achever un de ses adversaires à ses six derniers combats. Ses dénigreurs ne cessent d’affirmer que le champion en fait juste assez pour gagner. Ils ajoutent qu’il ne prend jamais de risque ou bien peu. Jackson est complètement en désaccord avec ces affirmations.
« Quand tu connais du succès, il y en a toujours pour te dénigrer. Lors du UFC 166, Diego Sanchez a probablement livré le combat de l’année contre Gilbert Melendez. Deux combats plus tôt, un autre de mes protégés, John Dodson, a signé un gain par K.-O. dès le premier round. Lorsque j’entends de telles choses, je me présente toujours avec des statistiques réelles. Certains semblent jaloux de nos succès », a indiqué Jackson avec un calme olympien.
« Nous sommes impliqués dans plusieurs combats et c’est certain qu’il y en a qui sont moins spectaculaires que d’autres. En fin de compte, je crois que mes protégés sont ceux qui remportent le plus souvent les combats de la soirée, les K.-O. de la soirée ou les soumissions de la soirée. Je ne me soucie donc guère de ce que disent les autres. »
En regardant les statistiques des combattants de Jackson, on ne peut que lui donner raison. Pour ce qui est de GSP, il a tout de même récolté une soumission de la soirée et deux combats de la soirée avec Jackson dans son coin. Parions que contre Hendricks, il aimerait bien fermer le clapet de certaines personnes en l'emportant avant le son de la cloche finale.