Il y a de ces rounds que nous suggérons à nos amis et collègues de travail de regarder parce qu’ils ont été exceptionnels. Mais il y a également de ces rounds qui nous incitent à déranger nos connaissances tard un samedi soir parce qu’ils sont tout simplement magiques.

Le troisième du combat entre James Kirkland et Glen Tapia disputé en décembre à Atlantic City s’inscrit dans cette lignée et c’est pourquoi il est le round de l’année en 2013 selon RDS.ca.

 

Kirkland avait déjà offert un premier round d’anthologie contre Alfredo Angulo il y a quelques années et tout portait à croire que son duel face à Tapia serait une guerre, étant donné que le « Jersey Boy » était censé être la réincarnation d’Arturo Gatti chez les super-mi-moyens.

Et quelle bataille se fut. Les deux premiers rounds ont été excellents, mais le troisième a simplement dépassé l’entendement. Si le combat avait duré, il aurait été celui de l’année.

Les deux boxeurs ont commencé à s’accrocher dès les premières secondes, mais Kirkland s’est rapidement détaché pour lancer plusieurs coups en puissance au corps de Tapia. Ce dernier s’est cependant réveillé avant la fin de la première minute et est parvenu à toucher son rival.

Tapia a ensuite pris l’avantage en envoyant Kirkland dans les câbles, et malgré le nombre de frappes qu’il recevait, le « Mandigo Warrior » a refusé de céder la moindre parcelle de terrain, utilisant à bon escient sa main avant pour se donner un petit peu d’espace.

Les deux pugilistes ont recommencé à s’accrocher pendant quelques instants au milieu du round, mais Kirkland a encore pris l’initiative en martelant son adversaire. Tapia tente de se protéger en gardant ses deux mains au visage, mais Kirkland varie intelligemment ses coups.

Le Texan a continué son travail de démolition au début de la troisième minute, sauf que c’est maintenant au tour de Tapia de ne pas broncher. Les 10 dernières secondes sont particulièrement intenses, alors que de larges frappes sont échangées de part et d’autre.

Au total, Kirkland et Tapia ont lancé 225 coups, dont 196 en puissance, pendant ces 3 minutes. Kirkland a été de loin le plus précis avec un pourcentage de réussite de 49 pour cent.

Autres rounds dignes de mention

Timothy Bradley contre Ruslan Provodnikov, 12e round : Alors qu’il se sait en arrière aux points, Ruslan Provodikov part à la chasse de Timothy Bradley au début du 12e et dernier round de leur combat de championnat des poids mi-moyens de la WBO en mars. Fidèle à son habitude, Bradley ne recule pas et fait face à la musique.

Les choses deviennent vraiment intéressantes lorsque Provodnikov atteint Bradley avec un crochet de la main gauche dès les premiers instants de la troisième minute. Le champion tente de résister, mais une droite au menton l’ébranle davantage par la suite.

Provodnikov oblige finalement Bradley à poser un genou au plancher avec un peu plus de 10 secondes à faire au round. Cette décision permettra à Bradley de se sauver avec la victoire.

Jorge Melendez contre Nick Brinson, 4e round : Jorge Melendez et Nick Brinson ne deviendront probablement jamais champions du monde, mais ils pourront toujours se vanter d’avoir offert un des rounds les plus excitants cette année.

À la quatrième reprise de leur combat de juin à Verona dans l’État de New York, Melendez s’est d’abord retrouvé les quatre fers en l’air après avoir reçu un crochet de la gauche au visage. Il s’est cependant rapidement relevé avec pour unique intention de reprendre les hostilités.

Melendez s’est ainsi rapidement porté à l’attaque pour tenter de combler le retard qu’il accusait aux points. Brinson a toutefois répliqué avec quelques contre-attaques brillantes, mais s’est fait surprendre par une gauche, alors qu’il avait pourtant réussi à contenir Melendez dans un coin.

Mickey Bey contre John Molina, 10e round : L’espoir invaincu Mickey Bey se dirigeait vers une victoire plutôt facile avant le début du 10e et dernier round de son duel contre John Molina en juillet à Las Vegas.

Bey a d’ailleurs commencé le dernier round de belle façon en tenant Molina à distance et en se permettant même quelques combinaisons. Mais avec un peu plus de 90 secondes à faire, Bey s’est engagé dans un corps à corps avant de se faire surprendre par un crochet de la gauche.

Tel un moulin à vent, Molina a ensuite multiplié les coups en puissance, et même si Bey tentait du mieux qu’il le pouvait de s’accrocher à son adversaire, l’arbitre a dû arrêter le combat.

Omar Figueroa contre Nihito Arakawa, 3e round : Sur papier, Omar Figueroa a facilement battu Nihito Arakawa pour devenir champion intérimaire des légers du WBC en juillet à San Antonio au Texas. Mais dans les faits, ce combat a été l’un des meilleurs disputés cette année et le troisième round vaut vraiment le détour.

Après avoir été au tapis au deuxième round , Arakawa cherche à rendre la pareille à Figueroa, mais ce dernier s’avère plutôt efficace en contre-attaque. Et même si les deux boxeurs reçoivent plus que leur part de coups pendant ce round, il n’est aucunement question de jeter l’éponge.

Au terme des 3 minutes, Figueroa et Arakawa ont lancé 190 coups, dont 152 en puissance.

Daniel Geale contre Darren Barker, 6e round : En avance sur les cartes de deux des trois juges après le cinquième round, le champion des moyens de la IBF Daniel Geale pensait bien avoir neutralisé Darren Barker au sixième assaut.

Après avoir asséné une frappe au visage de Barker, Geale a touché le foie, ce qui laissait croire à première vue que le coup fatal venait d’être porté. Et bien, il faut croire que non.

Barker est en effet parvenu à battre le compte et est même devenu l’agresseur pour la suite du round. Cette résurrection l’a visiblement inspiré pour la suite des choses, puisqu’il l’a éventuellement emporté par décision partagée pour être couronné champion.