« Je vais le mettre K.-O. »

QUÉBEC - Après ne pas avoir daigné se présenter à un entraînement public la veille, Tony Bellew ne s’est pas défilé à la dernière conférence de presse faisant la promotion de son combat de samedi soir au Colisée Pepsi contre le champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson.

Bellew a même poursuivi sur sa lancée de septembre dernier, alors qu’il a continué de diminuer le parcours de Stevenson depuis qu’il s’est emparé du titre à la suite de sa victoire par knock-out en 76 secondes sur Chad Dawson en juin. À ses yeux, Stevenson a profité d’un heureux hasard.

« Pensez-vous vraiment que Dawson l’a pris au sérieux? », a demandé Bellew aux journalistes. « Est-ce que le même gars qui a battu Donovan George aurait battu un Dawson au sommet de sa forme? Est-ce qu’il a déjà été au tapis pour ensuite battre quelqu’un? Est-ce qu’il a déjà bien paru dans un combat de plus de 10 rounds? Ça fait plusieurs grandes questions, n’est-ce pas?
 

« Moi, je me suis battu pendant 12 rounds à plusieurs reprises depuis le début de ma carrière. J’ai battu de durs cogneurs comme Edison Miranda. J’ai battu plein de gars comme ce nain. »

« Je suis rendu un nain? », a répondu Stevenson. « Dawson est un grand gaucher et ça ne l’a pas empêché d’aller au tapis contre moi. Aaron Pryor fils aussi… Tony est un gars d’illusions! »

Mais ce qui laisse le plus croire à Bellew qu’il l’emportera samedi, c’est la défaite que Stevenson a subie contre Darnell Boone en avril 2010. Une défaite que Stevenson a cependant vengée de brillante façon en mars dernier en lui passant le knock-out au sixième round.

« Stevenson a été mis knock-out par un gars qui a perdu 20 combats », a rappelé Bellew. « Je suis bien meilleur que Boone. J’ai beaucoup plus à offrir. Est-ce que j’ai l’air intimidé par lui? »

« C’est bien beau ces vieilles histoires, mais c’est maintenant moi le champion », a répliqué Stevenson. « Lui? Il s’est fait battre lorsqu’il a eu la chance de le devenir. Il essaie tout simplement de se convaincre. Mais c’est tout à fait normal, il est l’aspirant. »

Bellew s’était incliné par décision majoritaire des juges lorsqu’il s’est mesuré au champion de la WBO de l’époque Nathan Cleverly, dans un duel présenté chez lui à Liverpool en octobre 2011. Mais à ce jour, Bellew refuse toujours de reconnaître sa défaite.

« Je n’ai pas perdu ce combat, j’étais le meilleur boxeur ce soir-là », a insisté Bellew. « Aller me battre en championnat du monde après 16 combats, c’était une idée folle. »

Tous contre Bellew?

Bellew est définitivement en mode hostile depuis son arrivée à Québec. L’Anglais a refusé de loger à l’hôtel et de s’entraîner au gymnase que le promoteur Yvon Michel lui avait dénichés.

« C’est une business sale. Il se passe des choses en arrière-scène que vous ne pouvez même pas vous imaginer », a expliqué. Bellew. « Je ne veux rien savoir de Michel. Après le combat de samedi, ce sera à son tour d’être à mes pieds. »

Dans les faits, Bellew pense que personne ne souhaite sa victoire, car il contrecarrerait le projet d’un combat d’unification entre Stevenson et le champion de la WBO Sergey Kovalev.

« Je ne me battrai pas seulement contre Stevenson », a ajouté Bellew. « Je me battrai également contre Michel, HBO, Main Events (le promoteur de Kovalev). Les bonzes de l’industrie ne s’intéressent pas vraiment à moi. Ils n’en ont tous que pour Superman. »

Et c’est pour cette raison que Bellew est convaincu qu’il n’a pas le choix de l’emporter par knock-out s’il veut repartir avec la ceinture. Stevenson est au moins d’accord sur ce point, le combat ne se rendra pas à la limite. « Je vais lui régler son compte », a conclu le champion.