MONTRÉAL - Ceux qui croyaient Artur Beterbiev trop vert pour se mesurer à un adversaire de la trempe de l’ancien champion des poids mi-lourds de la IBF Tavoris Cloud devront se raviser.

Le Montréalais d’origine russe a en effet servi une correction à l’Américain en lui passant le knock-out 38 secondes seulement après le début du 2e round, samedi soir devant 2400 spectateurs réunis au Centre Bell.

Beterbiev (6-0, 6 K.-O.) s’est ainsi emparé du titre vacant des mi-lourds de la NABA pour devenir l’un des 15 premiers aspirants au titre de la WBA lors de la prochaine mise à jour des classements. Mais plus important encore, il s’est surtout fait un nom à l’échelle mondiale.

« Je suis content d’avoir passé le test », a déclaré Beterbiev par le truchement de son interprète et gérante Anna Reva. « J’étais prêt à recevoir des coups, mais également à faire 12 rounds. »

« Il s’agit d’une victoire légitime contre un top-10 mondial et il n’en a fait qu’une bouchée », s’est réjoui le promoteur Yvon Michel. « Artur y est allé sans respect et vient d’envoyer un message clair et net à la division des mi-lourds. À vrai dire, je ne vois plus de limites! »

« Même dans mes rêves les plus fous, je ne pouvais pas m’imaginer un tel scénario », a renchéri l’entraîneur Marc Ramsay. « Je suis excité, c’est difficile en ce moment de ne pas s’emporter. Je croyais qu’Artur pouvait l’arrêter, mais en même temps, c’est un gars très, très solide. »

Favorisé à deux-contre-un par les preneurs aux livres, Beterbiev n’a laissé aucun doute sur la dureté de ses frappes en envoyant Cloud (24-3) au plancher à trois reprises dès le premier round, la dernière alors que la cloche annonçant la fin du round se faisant entendre.

« C’est vraiment après la deuxième chute que j’ai senti que mes coups lui faisaient mal », a précisé Beterbiev. « Mais à la base, je pense qu’il ne s’attendait pas du tout à ça! »

« C’est évident qu’il y a encore place à l’amélioration », a continué Ramsay. « Je suis convaincu qu’Artur peut s’améliorer encore. Je crois que nous n’avons encore rien vu. »

Le Floridien est ensuite parvenu à se relever, mais plutôt que de rentrer sagement chez lui, il a plutôt décidé de poursuivre les hostilités. L’athlète originaire du Daghestan ne l’a cependant pas ménagé, continuant son travail de démolition avec une claque dont il ne s’est jamais remis.

Cloud n’a pas été en mesure de rencontrer les journalistes après avoir subi sa troisième défaite de suite. Et contrairement à Bernard Hopkins et Adonis Stevenson avant lui, Beterbiev a été capable d’envoyer l’ancien champion au plancher, et même quatre fois plutôt qu’une.

Michel souhaite que Beterbiev remonte dans l’arène une autre fois d’ici la fin de l’année, mais s’attend à devoir payer chèrement ses adversaires potentiels comme il l’a fait avec Cloud. Il a également confirmé que le gala de ce soir était déficitaire, mais vu comme un investissement.

Le promoteur a ajouté avoir déjà reçu des messages de félicitations de toute part, mais a par contre refusé de dire où Beterbiev se situait maintenant dans la hiérarchie des mi-lourds de son organisation qui compte également Stevenson et Eleider Alvarez. Un combat face à Jean Pascal a été exclu, étant donné que Beterbiev et Pascal misent sur le même entraîneur.

Jean s’offre un knock-out

En demi-finale, Dierry Jean a défendu son titre des poids légers de la NABF en battant le Mexicain Daniel Ruiz par arrêt de l’arbitre à 2:42 du 5e round.

Jean, Décarie, Bizier, Ulysse et Butler l'emportent

Jean (27-1, 19 K.-O.) a enregistré deux chutes au plancher au cours de ce cinquième round, les deux fois grâce à des frappes au corps de son adversaire. Ruiz (32-8-2) n’a jamais manifesté le désir de poursuivre les hostilités après sa seconde visite au tapis.

Jean a ainsi enregistré une deuxième victoire en autant de combats chez les légers, après s’être incliné devant le champion des super-légers de la IBF Lamont Peterson en janvier dernier à Washington. Ruiz a encaissé une première défaite en cinq sorties.