Tumultueuse année pour l’organisation reine des arts martiaux mixtes en 2014. Le UFC, toujours sous la gouverne du bouillant Dana White, a placé des pions qui seront bénéfiques pour l’avenir de l’organisation et, surtout, l’expansion du sport au cours des années à venir.

Avant la présentation du premier évènement marquant de 2015, le UFC 182 mettant en vedette l’attendue rencontre entre Jon Jones et Daniel Cormier, voici ce qui a marqué l’année du Ultimate Fighting Championship à mon humble avis.

Une première année sans GSP

Georges St-Pierre ayant annoncé sa pause indéterminée du sport à la fin de 2013, on devait préparer la relève au souverain des mi-moyens en 2014. Johny Hendricks et Robbie Lawler ont croisé le fer une première fois en mars lors de l’évènement UFC 171. En remportant une décision partagée devant ses partisans au Texas, Hendricks est devenu le premier combattant à porter le titre des mi-moyens depuis la victoire de GSP, en 2007, contre Matt Hughes.

Malheureusement pour le Texan d’adoption, son règne n’aura pas été de longue durée. Écarté de l’octogone en raison d’une blessure, Hendricks n’a eu qu’un seul autre combat en 2014, un second tome à sa rivalité naissante contre Robbie Lawler. Lors du UFC 181, en décembre, « Ruthless » Robbie Lawler a complété son ascension longue de plus de dix ans jusqu’au sommet de sa division en soutirant une décision partagée au champion sortant. Pour Lawler, il s’agissait d’une troisième victoire consécutive en 2014. Il a ainsi vengé sa seule défaite au UFC depuis son retour dans l’organisation en 2013 après son séjour de près de dix ans auprès de multiples autres organisations.

Lawler, avec sa spectaculaire année 2014, est le nouveau visage de la division et l’homme à battre pour les aspirants comme Rory MacDonald qui attendent une chance de briller sur la marquise.

Sans dire que le fantôme de St-Pierre n’est plus présent dans la division, disons qu’elle est extrêmement active et le trône de Lawler sera assailli de toutes parts en 2015. Un 3e combat contre Hendricks sera certainement dans les plans en plus des MacDonald, Tyron Woodley et Carlos Condit qui ne traîneront pas très loin derrière.

Ronda RouseyRonda Rousey, la vedette de l’organisation

D’abord réticent à l’idée de présenter des combats féminins dans l’octogone, Dana White a changé son fusil d’épaules au cours des deux dernières années. Depuis, il est indéniable que la championne Ronda Rousey est parmi les plus grandes vedettes de l’organisation autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’octogone.

« Rowdy » Ronda Rousey a défendu sa ceinture à deux reprises en 2014. En tout, elle aura passé moins de deux minutes à l’intérieur de l’octogone, elle qui a pulvérisé Sara McMann (en 1 m 06 s) et Alexis Davis (en 16 s). Son image de marque, avec l’éclat de ses performances, a pris des proportions gargantuesques au cours de la dernière année. Vedette au cinéma, figure de proue du partenariat avec Reebok aux côtés de Jon Jones, chouchou du petit écran pour la promotion de l’organisation, Rousey a laissé derrière elle son image de dure à cuire en s’ouvrant aux médias, posant même dans son plus simple appareil pour l'édition annuelle « Body » du magazine ESPN.

Elle était partout en 2014 et elle a grandement aidé la promotion de l’organisation qui, malgré les excellents combats présentés, souffre d’une popularité chancelante, au mieux, auprès des médias traditionnels.

Le sourire charmeur de l’ex-Olympienne est un remède très efficace au manque de visibilité de l’organisation.

La chasse aux sorcières contre les TRT

En février, le Nevada a banni de son État l’utilisation des thérapies de remplacement de la testostérone (TRT). Le UFC a suivi le pas sans trop broncher et plusieurs combattants se sont retrouvés du mauvais côté de la route lors de ce virage.

Vitor Belfort a perdu sa chance d’affronter le champion Chris Weidman, notamment.

L’organisation se devait d’adopter une position ferme par rapport au dopage de ses combattants, surtout après les suspensions exemplaires distribuées par la MLB et la NFL. Les amateurs de sports contemporains se dressent contre le dopage et le UFC, afin de maintenir une réputation sportive impeccable, n’avait pas intérêt à prendre le tout à la légère.

L’abolissement des TRT était un pas dans la bonne direction, suivi des contrôles plus étanches contre le dopage. Le volubile Chael Sonnen, notamment, a été contraint à la retraite au lendemain de révélations sur sa consommation de substances interdites.
2014 a été, avec le recul, une année de nettoyage pour l’organisation avant sa gigantesque association avec Reebok en décembre. Prochaine étape : maintenir le cap en 2015.

Un premier championnat pour « Team Alpha Male »

Pendant longtemps, Urijah Faber était la vedette de la populaire équipe d’entraînement « Team Alpha Male ». De facto, on croyait que le Californien allait être le premier membre de l’équipe à toucher une ceinture de championnat du UFC.

T.J. Dillashaw est venu brouiller les pronostics en renversant Renan Barao en mai lors du UFC 173. Dillashaw était largement négligé avant son affrontement contre le Brésilien, lui qui n’avait pas connu la défaite depuis 33 combats. Sa victoire par TKO au 5e round était encore plus spectaculaire en raison de l’énorme promotion faite autour de la séquence sans faille de Barao. Dillashaw a remporté ses trois combats en 2014, défendant une première fois sa ceinture contre Joe Soto lors du UFC 177.

Maintenant champion chez les poids coqs, Dillashaw se prépare pour une année 2015 très mouvementée après son entrée fracassante dans le classement des meilleurs combattants au monde.

Conor McGregorUFC : une marque mondiale

L’explosion à l’extérieur des États-Unis a été particulièrement éclatante pour l’organisation en 2014, surtout grâce aux évènements à Dublin et au Mexique. Chez nous, un premier évènement à Québec alimente aussi le désir du UFC d’établir une marque mondiale.

À Dublin, une vedette est née : Conor McGregor. En disposant de Diego Brandao devant ses partisans irlandais, le « Notorious One » est embarqué sur la voie rapide vers le vedettariat en raison de son charisme indéniable, de sa grande gueule et de son style flamboyant. À son combat suivant, contre Dustin Poirier en septembre, l’étoile de McGregor était aveuglante et les choses ne ralentissent pas après sa victoire éclatante par TKO au premier round. Il sera de retour dans l'octogone en février et un combat de championnat est dans son avenir très rapproché.

Au Mexique, le retrait du champion des lourds Cain Velasquez en raison d’une blessure aurait pu miner la popularité de l’évènement, mais Fabricio Werdum et Mark Hunt se sont assurés de donner un spectacle exaltant aux spectateurs pour la première visite de l’organisation à Mexico City. Werdum, avec sa victoire, est devenu le champion intérimaire des poids lourds et il devra affronter Velasquez dans un combat d’unification en 2015. Une excellente nouvelle pour la division qui traîne de la patte en raison des performances dominantes du champion en titre, peu actif en 2014.

Plus rien n’arrête le UFC à l’international avec des champions en provenance de plusieurs pays (Brésil, États-Unis, Mexique) et des aspirants des quatre coins du monde. Certains prédisent même une passation des pouvoirs quand les combattants du nord de l’Europe et de la Russie, plus spécifiquement, feront le saut vers l’organisation américaine. Un aspirant comme Khabib Nurmagomedov, pour ne nommer que lui, pourrait être le premier d’une longue liste d’Européens à façonner le paysage des arts martiaux mixtes aux États-Unis.

On surveille quoi en 2015 ?

RDS diffusera les évènements de l’organisation en 2015 en plus de nombreuses émissions connexes faisant la promotion de ceux-ci. Alors, on surveille quoi sur nos ondes pour l’année à venir?

Le choc entre Jon Jones et Daniel Cormier lancera l’année sur les chapeaux de roues et influencera énormément le portrait. Si Jones est détrôné par Cormier, il pourrait très bien faire le saut chez les lourds et menacer Cain Velasquez. Inversement, une défaite de Cormier pourrait lui forcer la main vers un retour chez les lourds dans l’attente d’un champion autre que son ami et partenaire d’entraînement. La réputation de Jon Jones est particulièrement effritée en raison de ses propos diffamatoires à l’endroit de Cormier. Reste à voir si les partisans pardonneront au champion lors de son retour dans l’octogone.

Parlant de retour, Anderson Silva retrouvera la cage contre Nick Diaz en janvier. Nous avons tous en mémoire l’horrible blessure de l’ancien champion des poids moyens et son retour sera fortement surveillé. Qui plus est, l’opposer au turbulent Nick Diaz est une excellente stratégie de marketing pour l’organisation qui a toujours eu de la difficulté à vendre Silva à son public, lui qui n’est pas très habile en anglais et pas très volubile en entrevue. L’artiste du verbe coloré qu’est Diaz comblera amplement les silences évocateurs de la légende brésilienne.

Ensuite, l’ancien lutteur Phil « CM Punk » Brooks fera ses débuts, possiblement cet été, pour l’organisation. On ne sait pas trop quel genre de combattant il sera, mais on peut deviner que la promotion avant son combat sera énorme.

Les rumeurs de plus en plus insistantes parlent d’une confrontation-choc entre Ronda Rousey et Cristina « Cyborg » Justino. Les deux combattantes s’envoient des flèches sur les médias sociaux depuis plusieurs mois déjà et le combat semble de plus en plus inévitable. Si les deux femmes s’entendent sur un poids, un lieu et un moment, il s’agirait du combat le plus important de la jeune division féminine du UFC. En attendant, Rousey défendra sa ceinture contre Cat Zingano lors du UFC 184, en février, en même temps que la défense de Chris Weidman contre Vitor Belfort.

On se demande aussi comment le partenariat avec Reebok affectera le salaire des combattants et la relation entre ceux-ci et l’organisation. Jusqu’ici, on peut dire que les frictions initiales annoncent une transition qui ne sera pas forcément en douceur d’un côté comme de l’autre.

Aussi, le parieur que je suis serait prêt à miser un petit deux dollars sur le retour de GSP dans l’octogone. Quand, où et comment? Votre idée est aussi bonne que la mienne à ce sujet. Mais ne soyez pas surpris quand « Rush » fera l’annonce que l’appel du ring lui chauffe le creux des oreilles.

Sur ce, ouste 2014 et place à 2015 pour le UFC sur les ondes de RDS.