Deux raisons d'être déçu à St-Eustache
Course mercredi, 9 juil. 2008. 19:17 dimanche, 15 déc. 2024. 13:44
Il y a deux raisons particulières qui expliquent ma déception à la suite de mon abandon en fin de semaine dernière à l'Autodrome St-Eustache, où se déroulait la quatrième épreuve du calendrier de la série NASCAR Canadian Tire.
La première, c'est que lorsqu'on était arrivé sur le circuit à la fin juin pour la première tentative de course (N.D.L.R. : le week-end avait été annulé en raison de la pluie), on roulait deuxième juste avant les qualifications et on avait réussi à en impressionner plus d'un.
J'étais donc super pompé à l'idée d'y retourner, mais il y avait eu quelques changements apportés à la voiture depuis notre dernière visite et comme c'est le cas depuis le début de l'année, l'équipe n'a pas vraiment eu le temps de la préparer adéquatement avec les nouvelles données que l'on possédait au niveau des réglages. Bref, on a été incapables de retrouver les ingrédients qui nous avaient permis d'être efficaces lors de notre premier séjour. On a fait des changements en catastrophe et j'ai à peine eu le temps de sentir la voiture en qualifications.
L'autre raison, c'est que j'ai été sorti de la course par un pilote invité qui n'est même pas impliqué dans le championnat de la série. Dès le départ, il y a eu un accrochage qui a mené à un petit carambolage et je me suis fait rentrer dedans. Un morceau de sa carrosserie est passé à travers mon radiateur, l'a percé et mon moteur a rendu l'âme quelques tours plus tard.
Finalement, je n'ai pas vraiment eu l'opportunité de faire toute la course avec la voiture pour évaluer les changements qu'on avait apportés et c'est un peu plate pour ça.
Le pire, c'est que j'en avais parlé au pilote en question avant! Je savais que ça pouvait jouer serré et je ne voulais pas qu'il joue les trouble-fête, mais c'est en plein ce qui est arrivé.
Je trouve ça un peu dommage. Venant d'un gars qui se bat lui aussi au championnat, tu peux t'attendre à un certain niveau d'agressivité, ce n'est pas grave. Tu te dis que le gars est là pour les mêmes raisons que toi. Mais dans le cas qui me concerne, je ne pense pas que ça valait la peine de faire ça. Je sais ce que c'est : un Québécois qui court devant les siens, il veut bien faire. Mais dans 12 courses, personne ne se rappellera de celle de St-Eustache. J'ai donc trouvé ça un peu déplacé, mais en même temps, ça fait partie de la game.
Comprenez-moi bien! Je ne suis pas en train de dire que je suis contre l'initiative d'inviter des pilotes locaux pour augmenter le niveau d'intérêt des amateurs. Au contraire, je trouve l'idée excellente. D'ailleurs, j'en ai profité pour participer aux courses de Montréal et Trois-Rivières l'année dernière.
Sauf que quand je me retrouve dans cette situation, je ne vais pas frapper personne, je fais attention de ne pas sortir personne de sa course. Je sais que je ne suis pas là pour m'immiscer dans le championnat et commencer à créer des problèmes. Ça ne veut pas dire que je vais faire le touriste pour autant! Si je suis rapide et capable de rouler en avant, je vais le faire, mais sinon, je sais que je n'ai pas d'affaires à faire des folies. Je ne vais pas prendre de risques inutiles pour endommager la voiture de quelqu'un d'autre. Surtout au premier virage! On a 250 tours à faire et la moitié de ma voiture est toute scratchée dès le départ J'ai trouvé ça ordinaire.
Le Québec et ses amateurs
J'ai encore une fois beaucoup apprécié mon passage au Québec et pour être honnête, j'ai été agréablement surpris de voir l'engouement du public pour l'événement.
La série avait pris l'initiative d'envoyer du monde sur la grille de départ, à côté des voitures, pour obtenir l'autographe des pilotes et c'était la folie furieuse. J'ai été assez étonné de voir la quantité d'amateurs de courses qui s'étaient déplacés pour l'occasion. Le promoteur Alan Labrosse avait ajouté des estrades cette année et je crois qu'il aurait pu en ajouter encore davantage.
Pour avoir passé un peu de temps avec les fans, j'ai vu à quel point les Québécois sont des amateurs de course. Si tu leur donnes un pouce, tu peux être assuré qu'ils vont le prendre. On leur demande de venir nous encourager dans les gradins, mais j'aime le fait qu'on leur donne la chance de s'approcher des voitures et de poser des questions. De cette façon, tout le monde embarque.
Personnellement, j'ai adoré l'atmosphère et je sais que les gens de la série et les autres pilotes étaient bouche bée.
Quand ma course s'est terminée, j'ai été pris au centre de la piste et je n'ai pas pu traverser avant la fin de l'épreuve. Une fois que tous les pilotes ont vu le drapeau à damiers, j'ai pris mes affaires et je me suis dépêché pour quitter avant d'être pris dans le trafic, mais ce ne fut pas la meilleure idée. Ça a dû me prendre environ une heure pour sortir de là, c'était l'enfer!
Je vous dis que les Québécois aiment les courses, mais je peux aussi vous assurer qu'ils connaissent leur affaire. Pour les Québécois, aller aux courses, ce n'est pas simplement un prétexte pour faire une sortie de famille et aller se faire du fun. Pour certains, c'est ça, mais je dirais que la majorité des spectateurs présents à St-Eustache étaient là pour vivre leur passion. Tu vois qu'ils suivent ça, qu'ils savent de quoi ils parlent. Pour les pilotes, c'est super le fun. Quand ils viennent te parler, ils savent qui tu es, dans quelle catégorie tu cours. Tu ne te sens pas comme un gladiateur qui est simplement là pour donner un show.
Je ne sais pas si les autres pilotes de la série ressentent la même chose quand ils évoluent chez eux, il faudrait leur demander, mais ici, ça me fascine de voir à quel point les gens s'intéressent à notre sport.
Retour possible en Indy
Je ne reprendrai le volant que dans deux semaines, pour l'épreuve de Vernon en Colombie-Britannique, mais ceux qui me connaissent savent très bien que je ne resterai pas chez moi à ne rien faire d'ici là. Je suis présentement à mon domicile de Las Vegas où je continue de garder la forme et d'évaluer les possibilités qui pourraient s'offrir à moi prochainement.
Pour être honnête, j'ai reçu quelques appels de dirigeants de la série IndyCar au cours des prochaines semaines. En fait, deux équipes se sont montrées intéressées à mes services. À prime abord, on s'est informé de ma disponibilité et de mon intérêt pour l'épreuve d'Edmonton, mais il y a une équipe qui aimerait m'avoir pour le reste de la saison.
Je discute beaucoup avec Alan Labrosse et Will Prapas, mon partenaire d'affaires depuis que je conduis en Indy. Will sera à Nashville en fin de semaine et on verra ce qui va en ressortir. On est toujours à l'écoute d'opportunités, que ce soit en IndyCar ou dans d'autres catégories.
En même temps je ne veux pas me laisser déconcentrer de mes engagements actuels. Le stock-car, ce n'est pas la chose la plus facile, mais c'est un challenge que je commence à aimer de plus en plus. J'ai déjà hâte de retrouver mon bolide à Vernon et de renouer avec le circuit routier d'Edmonton.
Je ne veux pas avoir 60 millions de distractions, mais je savais avant de commencer l'année qu'il pourrait y avoir des développements pour moi, en IndyCar ou ailleurs. On est à l'écoute et si quelque chose d'intéressant se présente, je serai prêt.
Je vous tiens au courant!
*Propos recueillis par Nicolas Landry
La première, c'est que lorsqu'on était arrivé sur le circuit à la fin juin pour la première tentative de course (N.D.L.R. : le week-end avait été annulé en raison de la pluie), on roulait deuxième juste avant les qualifications et on avait réussi à en impressionner plus d'un.
J'étais donc super pompé à l'idée d'y retourner, mais il y avait eu quelques changements apportés à la voiture depuis notre dernière visite et comme c'est le cas depuis le début de l'année, l'équipe n'a pas vraiment eu le temps de la préparer adéquatement avec les nouvelles données que l'on possédait au niveau des réglages. Bref, on a été incapables de retrouver les ingrédients qui nous avaient permis d'être efficaces lors de notre premier séjour. On a fait des changements en catastrophe et j'ai à peine eu le temps de sentir la voiture en qualifications.
L'autre raison, c'est que j'ai été sorti de la course par un pilote invité qui n'est même pas impliqué dans le championnat de la série. Dès le départ, il y a eu un accrochage qui a mené à un petit carambolage et je me suis fait rentrer dedans. Un morceau de sa carrosserie est passé à travers mon radiateur, l'a percé et mon moteur a rendu l'âme quelques tours plus tard.
Finalement, je n'ai pas vraiment eu l'opportunité de faire toute la course avec la voiture pour évaluer les changements qu'on avait apportés et c'est un peu plate pour ça.
Le pire, c'est que j'en avais parlé au pilote en question avant! Je savais que ça pouvait jouer serré et je ne voulais pas qu'il joue les trouble-fête, mais c'est en plein ce qui est arrivé.
Je trouve ça un peu dommage. Venant d'un gars qui se bat lui aussi au championnat, tu peux t'attendre à un certain niveau d'agressivité, ce n'est pas grave. Tu te dis que le gars est là pour les mêmes raisons que toi. Mais dans le cas qui me concerne, je ne pense pas que ça valait la peine de faire ça. Je sais ce que c'est : un Québécois qui court devant les siens, il veut bien faire. Mais dans 12 courses, personne ne se rappellera de celle de St-Eustache. J'ai donc trouvé ça un peu déplacé, mais en même temps, ça fait partie de la game.
Comprenez-moi bien! Je ne suis pas en train de dire que je suis contre l'initiative d'inviter des pilotes locaux pour augmenter le niveau d'intérêt des amateurs. Au contraire, je trouve l'idée excellente. D'ailleurs, j'en ai profité pour participer aux courses de Montréal et Trois-Rivières l'année dernière.
Sauf que quand je me retrouve dans cette situation, je ne vais pas frapper personne, je fais attention de ne pas sortir personne de sa course. Je sais que je ne suis pas là pour m'immiscer dans le championnat et commencer à créer des problèmes. Ça ne veut pas dire que je vais faire le touriste pour autant! Si je suis rapide et capable de rouler en avant, je vais le faire, mais sinon, je sais que je n'ai pas d'affaires à faire des folies. Je ne vais pas prendre de risques inutiles pour endommager la voiture de quelqu'un d'autre. Surtout au premier virage! On a 250 tours à faire et la moitié de ma voiture est toute scratchée dès le départ J'ai trouvé ça ordinaire.
Le Québec et ses amateurs
J'ai encore une fois beaucoup apprécié mon passage au Québec et pour être honnête, j'ai été agréablement surpris de voir l'engouement du public pour l'événement.
La série avait pris l'initiative d'envoyer du monde sur la grille de départ, à côté des voitures, pour obtenir l'autographe des pilotes et c'était la folie furieuse. J'ai été assez étonné de voir la quantité d'amateurs de courses qui s'étaient déplacés pour l'occasion. Le promoteur Alan Labrosse avait ajouté des estrades cette année et je crois qu'il aurait pu en ajouter encore davantage.
Pour avoir passé un peu de temps avec les fans, j'ai vu à quel point les Québécois sont des amateurs de course. Si tu leur donnes un pouce, tu peux être assuré qu'ils vont le prendre. On leur demande de venir nous encourager dans les gradins, mais j'aime le fait qu'on leur donne la chance de s'approcher des voitures et de poser des questions. De cette façon, tout le monde embarque.
Personnellement, j'ai adoré l'atmosphère et je sais que les gens de la série et les autres pilotes étaient bouche bée.
Quand ma course s'est terminée, j'ai été pris au centre de la piste et je n'ai pas pu traverser avant la fin de l'épreuve. Une fois que tous les pilotes ont vu le drapeau à damiers, j'ai pris mes affaires et je me suis dépêché pour quitter avant d'être pris dans le trafic, mais ce ne fut pas la meilleure idée. Ça a dû me prendre environ une heure pour sortir de là, c'était l'enfer!
Je vous dis que les Québécois aiment les courses, mais je peux aussi vous assurer qu'ils connaissent leur affaire. Pour les Québécois, aller aux courses, ce n'est pas simplement un prétexte pour faire une sortie de famille et aller se faire du fun. Pour certains, c'est ça, mais je dirais que la majorité des spectateurs présents à St-Eustache étaient là pour vivre leur passion. Tu vois qu'ils suivent ça, qu'ils savent de quoi ils parlent. Pour les pilotes, c'est super le fun. Quand ils viennent te parler, ils savent qui tu es, dans quelle catégorie tu cours. Tu ne te sens pas comme un gladiateur qui est simplement là pour donner un show.
Je ne sais pas si les autres pilotes de la série ressentent la même chose quand ils évoluent chez eux, il faudrait leur demander, mais ici, ça me fascine de voir à quel point les gens s'intéressent à notre sport.
Retour possible en Indy
Je ne reprendrai le volant que dans deux semaines, pour l'épreuve de Vernon en Colombie-Britannique, mais ceux qui me connaissent savent très bien que je ne resterai pas chez moi à ne rien faire d'ici là. Je suis présentement à mon domicile de Las Vegas où je continue de garder la forme et d'évaluer les possibilités qui pourraient s'offrir à moi prochainement.
Pour être honnête, j'ai reçu quelques appels de dirigeants de la série IndyCar au cours des prochaines semaines. En fait, deux équipes se sont montrées intéressées à mes services. À prime abord, on s'est informé de ma disponibilité et de mon intérêt pour l'épreuve d'Edmonton, mais il y a une équipe qui aimerait m'avoir pour le reste de la saison.
Je discute beaucoup avec Alan Labrosse et Will Prapas, mon partenaire d'affaires depuis que je conduis en Indy. Will sera à Nashville en fin de semaine et on verra ce qui va en ressortir. On est toujours à l'écoute d'opportunités, que ce soit en IndyCar ou dans d'autres catégories.
En même temps je ne veux pas me laisser déconcentrer de mes engagements actuels. Le stock-car, ce n'est pas la chose la plus facile, mais c'est un challenge que je commence à aimer de plus en plus. J'ai déjà hâte de retrouver mon bolide à Vernon et de renouer avec le circuit routier d'Edmonton.
Je ne veux pas avoir 60 millions de distractions, mais je savais avant de commencer l'année qu'il pourrait y avoir des développements pour moi, en IndyCar ou ailleurs. On est à l'écoute et si quelque chose d'intéressant se présente, je serai prêt.
Je vous tiens au courant!
*Propos recueillis par Nicolas Landry