On vivait un week-end parfait à Trois-Rivières jusqu'à l'abandon au 18e tour dimanche. C'est toujours dommage d'être obligé d'abandonner surtout que ce n'était pas la faute de l'équipe. La fin de semaine s'était déroulée à merveille avec la position de tête et avec un record de piste.

La voiture était vraiment bonne en course à un point où je pouvais ménager la mécanique. Je cherchais simplement à atteindre les trois quarts de l'épreuve à ce rythme avant d'augmenter la cadence dans la dernière portion de la course. Je dirais que j'ai roulé à 70% des capacités du bolide.

Quand j'ai eu la chance de doubler Andrew Ranger, j'ai pu voir ses forces et faiblesses. Ma voiture me donnait vraiment confiance mais un ennui de moteur m'a fait perdre de la puissance. Le véhicule ne fonctionnait plus que sur sept cylindres. J'ai eu le temps de me rendre dans les puits où la voiture a rendu l'âme.

C'était une course où la patience était de mise. Il fallait ménager la monture afin de préserver la mécanique. La chaleur suffocante qui balayait le Québec dimanche a été difficile pour les freins en particulier. C'est pourquoi je tentais de répartir l'utilisation des freins pour ne pas surcharger ceux en avant. J'avais simplement hâte qu'on me lâche lousse pour la fin de l'épreuve.

Comme tenu du temps très chaud, il fallait éviter la déshydratation, le pire ennemi dans les circonstances. C'est d'ailleurs pour cette raison que je consacre autant de temps à l'entraînement. L'endurance est tellement importante en piste. Je dirais toutefois que c'est plus facile de piloter en NASCAR qu'en Indy.

Pas plus de pression

Je ne ressentais pas de pression particulière parce que la course était au Québec. J'avais été approché par des gens et des commanditaires pour l'épreuve de Trois-Rivières. On avait notre propre équipe sur place avec Bruno Goyette, Paul Jean, Alex Nagui et Sonia Stockton, qui ont débuté l'aventure avec moi. Le seul regret est de ne pas avoir été dans le dernier quart de la course pour démontrer ce que la voiture avait dans le ventre.

On se rendait en Mauricie à la bonne franquette et tout le monde était bien heureux. Je n'avais pas eu la chance d'essayer la voiture dont nous venions de prendre possession il y a tout juste moins de deux semaines. On a fait les efforts pour être en piste et être compétitif. Merci à mon équipe qui peut marcher la tête haute.



C'était ma première course de la saison dans la série Canadian Tire et j'étais dans l'inconnu. Je craignais de ne pas être dans le coup mais la voiture a été compétitive. Vous savez, c'est plutôt rare d'acheter une voiture aussi performante et rapide.

Prochain arrêt : Montréal

Les amateurs vont me retrouver à Montréal à la fin du mois dans l'épreuve de NASCAR Canada. On est déjà à préparer la voiture pour cette course.

Je travaille aussi sur un autre plan pour participer à la course de la série Nationwide sur l'Île-Notre-Dame mais il n'y a encore rien de confirmé. J'espère que ça va fonctionner. J'estime à 50% mes chances d'y être.

Faire du développement

Une équipe d'Indycar m'a approché pour participer au développement d'un programme de pointe sur une période de quelques années. Je suis très heureux qu'on s'intéresse à moi mais il n'y a rien de signé pour le moment.

Puis, le fait que j'achète de l'équipement suscite des spéculations. Il y a quelque chose en cours mais pour l'instant je ne peux rien dévoiler.

*propos recueillis par Robert Latendresse