L'épreuve d'Edmonton marquait vraisemblablement la fin de mon association avec l'écurie Conquest Racing.

Nous avons travaillé extrêmement fort pour en arriver à mettre sur la piste une voiture compétitive course après course. Tout récemment, nous avons dominé à Toronto. Malheureusement, nous avons été incapables de répéter ce genre de performance à Edmonton.

Je quitte donc après avoir disputé six épreuves, dont celles en sol canadien où je tenais absolument à participer. Dès le départ, je savais que je n'allais pas faire une saison complète, mais j'aurais aimé sentir davantage que je faisais partie des plans d'avenir de l'équipe Conquest.



Au contraire, je n'ai pas senti que cette écurie aux moyens modestes voulait se sacrifier pour moi. C'est décevant quand tu te dévoues corps et âme pour faire progresser ton équipe, mais qu'en échange tu n'as aucune certitude quant à l'avenir.

D'un autre côté, j'étais tanné de faire partie d'une équipe qui fait du temps partiel. Il ne faut pas se leurrer, dans un tel contexte, la constance est inexistante; aucun développement n'est fait, rien n'est amélioré. Tout ce que nous faisons, c'est de se rendre aux courses et de faire du mieux que l'on peut. À la longue, ça peut devenir frustrant.

Or, la décision a été prise de couper les ponts. Je ne peux plus prendre le risque de m'investir dans une équipe financièrement à ce moment dans ma carrière.

Difficile à Edmonton

Nous pensions bien arriver à Edmonton avec le couteau entre les dents étant donné que nous avions bien performé à Edmonton. Toutefois, vu que nous n'avons pu profiter de simulation, il a fallu effectuer de nombreux réglages.

Même après avoir travaillé très fort, ça n'a rien donné. Nous n'avons pas trouvé ce qu'il fallait pour aller vite. La voiture était nerveuse, donc très difficile à conduite. Quand on améliorait l'avant, on empirait le derrière.

Par conséquent, la voiture n'avançait pas du tout. Certains pilotes sont même venus me voir pour me dire que mon auto était lente. C'en était presque triste.

Avec Conquest, ça fonctionnait à sens unique. Je ne sentais pas que l'équipe ne travaillait pas pour Alex Tagliani; c'est moi qui devais m'occuper de tout avant une course. Je ne veux plus que ça se produise. D'ailleurs, j'ai appris entre les branches que Conquest louera un volant pour le Japon la saison prochaine alors qu'un autre pilote prendra le volant pour deux autres épreuves. Ce n'est pas de cette manière que tu bâtis une équipe gagnante.

Explorer d'autres avenues

Depuis déjà quelques semaines, je songe à 2010 ; plusieurs opportunités se sont présentées à moi et sans dévoiler de détails, je pense bien être en mesure de disputer toutes les épreuves l'an prochain.

Évidemment, quand je regarde les accomplissements lors de la saison 2009, je suis fier de plusieurs choses, notamment de l'épreuve de Toronto ainsi que du titre de recrue lors des 500 milles d'Indianapolis.

Ces belles performances ont fait parler beaucoup de monde et bien entendu, ça m'a ouvert des portes. Et si j'ai le sourire fendu jusqu'aux oreilles en ce moment, c'est qu'une annonce importante est en train de se tramer.

Ma présence confirmée au GP3R

Pour le moment, je vais me concentrer sur des courses québécoises. J'ai confirmé mardi ma participation au Grand Prix de Trois-Rivières qui se tiendra le 16 août prochain.

C'est important pour moi d'être présent. D'une part pour mes supporters québécois et pour satisfaire les commanditaires locaux qui m'ont appuyé.

Je me suis donc acheté une voiture en NASCAR Canada avec l'aide d'une partenaire américaine. Cette voiture de circuit routier pourra être à ma disposition tout dépendamment de mon horaire en 2010. Advenant que je ne puisse courir à Montréal et à Trois-Rivières en 2010 en raison d'un conflit d'horaire, je compte bien refiler cette voiture à un jeune pilote québécois de la relève.

Bref, tout va pour le mieux et contrairement à 2009, je sais où je m'en vais. J'ai travaillé pour, je ne suis pas assis sur mes lauriers, je me suis allié avec les bonnes personnes et présentement, j'en récolte les dividendes.

Propos recueillis par Nicolas Dupont