À moins d'une semaine de l'épreuve de Nationwide de Montréal, je ressens beaucoup de fébrilité. Participer à un événement d'une telle envergure dans sa propre cour, c'est une expérience qui restera gravée dans ma mémoire bien longtemps.

Grâce à la confiance que m'a accordée Randy MacDonald - un propriétaire canadien d'une petite écurie en Nationwide - et à l'apport financier de l'Association des concessionnaires du Québec, le rêve de me retrouver sur le circuit Gilles-Villeneuve est devenu réalité.

Bien entendu, mes objectifs seront modestes en vue du NAPA Pièces d'auto 200, mais ça ne veut dire que je ne vais pas y mettre toute la gomme. Ce ne sera pas une fin de semaine facile, je peux vous l'assurer, mais j'aime bien me retrouver dans un rôle d'underdog. Qui sait, si l'équipe effectue de bons réglages sur la voiture, je pourrais bien tirer mon épingle du jeu. Ça va me faire plaisir de me retrousser les manches pour Randy, c'est tellement un bon gars.



Malgré que je n'ai effectué que cinq petits tours d'essais à Kershaw en Caroline-du-sud, je peux dire j'étais pas mal dans les temps.

Bien différent qu'en IndyCar

Il s'agira d'une première expérience pour moi au volant d'une voiture Nationwide, mais je peux vous dire qu'on s'habitue à ce type de voiture assez rapidement. On l'a vu à Trois-Rivières alors que j'ai réussi le record du tour à bord d'une nouvelle voiture NASCAR Canadian Tire.

Toutefois, en tant que pilote de voiture Open wheels, je vois une différence dans ma préparation mentale. Contrairement à une IndyCar, tu ne peux pas pousser la voiture au maximum en raison des 3500 livres de poids à l'arrière. Inévitablement, à un certain moment, il te manquerait de pneus et de freins.

Je dois donc me convaincre de ne pas trop en faire et c'est difficile. Vous me connaissez, je suis un pilote agressif et en NASCAR, cette tactique est à éviter. À chaque virage, je dois alors me dompter.

Un avantage bien négligeable

Bien que je connaisse le circuit Gilles-Villeneuve depuis toujours, je ne pense pas avoir un avantage sur les autres pilotes. Quand tu exerces le métier de pilote professionnel, tu es en mesure de t'adapter aux caprices d'un circuit en moins de dix tours.

En plus, il ne faut pas oublier que les écuries les plus riches bénéficient de nombreuses ressources. Les pilotes peuvent donc profiter de séances de simulation de course; ils arrivent en piste bien préparés. De mon côté, je dois redoubler d'effort pour en arriver à ce niveau.

Toujours spécial à Montréal

En tant que Québécois, vous imaginez que c'est toujours spécial de remettre les roues à l'endroit où tout a commencé. Comme on le sait, Montréal n'a pas eu son Grand Prix de Formule Un en 2009 et je peux assurer que tous les pilotes s'efforceront de donner un bon spectacle aux amateurs.

Ils le méritent bien, l'atmosphère est toujours bonne ici. Les amateurs de course québécois supportent énormément leurs favoris.

Ils seront d'ailleurs choyés puisque cinq Québécois prendront part à la course. Il s'agira d'ailleurs de la première fois que Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier, Andrew Ranger seront sur même piste que moi. Nous sommes de bons amis et ce sera plaisant pour les amateurs et les organisateurs.

En terminant, je dois encore une fois me retenir avant de vous divulguer la grande annonce me concernant puisqu'il reste encore quelques détails à fignoler.

Toutefois, soyez assurés que lorsque tout sera officiel, d'ici quelques jours, vous saurez tout.

Propos recueillis par Nicolas Dupont