MONACO - Sebastian Vettel vit une traversée du désert chez Ferrari, lui qui n'a pas remporté la moindre course lors des 13 derniers Grands Prix, séquence qui remonte au Grand Prix de Belgique en août dernier.

Le vétéran est toujours considéré comme le pilote no 1 chez Ferrari principalement en raison de son expérience. Cette saison, il a parfois été plus lent que Charles Leclerc, son jeune et très motivé coéquipier, désireux de faire bonne impression à sa première saison avec l'équipe.

Quand on lui a demandé si les performances de Vettel étaient en deçà des attentes pour un quadruple champion du monde, le directeur de l'équipe, Mattia Binotto, a pris sa défense et a soutenu que les problèmes n'étaient pas attribuables à l'Allemand, âgé de 31 ans.

« Nous avons d'abord besoin d'une bonne voiture [...] qui soit suffisamment efficace pour gagner, a souligné Binotto. Cela doit être frustrant pour lui, sans aucun doute. Mais d'abord, il est de notre devoir de lui donner une chance de bien faire. »

Ferrari n'avait pas anticipé avoir ce genre de difficultés. Après de bonnes performances aux essais hivernaux, elle a été présentée comme l'équipe à battre, et même le quintuple champion Lewis Hamilton, vainqueur des deux derniers championnats, l'a dit.

Mais Hamilton et son coéquipier chez Mercedes, Valtteri Bottas, ont remporté les cinq courses depuis le début de la saison tandis que Ferrari a dû se contenter de trois maigres podiums. La dernière victoire de l'équipe est celle de Kimi Raïkkonen au Grand Prix des États-Unis en octobre dernier, deux mois après la victoire de Vettel à Spa.

Alors que tout fonctionne à merveille pour Mercedes, la Ferrari souffre d'un problème de suspension avant, d'un déficit de vitesse en virage et de problèmes aussi fondamentaux que d'amener assez rapidement les pneumatiques à la bonne température.

Les passionnés tifosi, qui attendent leur premier titre depuis Raïkkonen en 2007, ne sont guère heureux de la situation actuelle. Vettel est quatrième, à près de 50 points du meneur au championnat Hamilton, tandis que Leclerc est cinquième.

« Après les essais hivernaux, notre confiance dans les performances la voiture était plus élevée à celle d'aujourd'hui, a reconnu Binotto d'un air résigné. Il y a beaucoup de points à récupérer. »

Binotto travaille chez Ferrari depuis longtemps. En janvier, il a été promu de son poste de responsable technique à celui de directeur de l'équipe.

Il a succédé à Maurizio Arrivabene après deux années frustrantes au cours desquelles Ferrari a raté la course au titre, en raison d'une étrange combinaison d'erreurs de jugement de Vettel et d'une série de fautes stratégiques et techniques déconcertantes de l'équipe.

Il y a maintenant des échos inquiétants de 2016, lorsque Ferrari n'a pas remporté une seule course et que Mercedes a écrasé ses rivaux.

Bien qu'il ait une vaste expérience en matière d'ingénierie et de développement technique, Binotto n'a jamais exercé un tel rôle de leader, un rôle où les explications publiques lui reviennent.

« Certes, les performances ne sont pas au rendez-vous par rapport à nos principaux concurrents. Il y a beaucoup à faire, a-t-il avoué. Il y a des courses où nous pouvons néanmoins bien faire. Nous allons nous battre jour après jour, course après course. »

Mais cela semble plus prometteur que convaincant et ce n'est pas le discours du combattant que les observateurs attendent de Ferrari, le nom le plus célèbre de la F1.

L'écurie au cheval cabré, comme elle est connue chez les fans de F1, a remporté 31 championnats combinés des pilotes et des constructeurs. Le septuple champion Michael Schumacher a remporté cinq de ses titres avec Ferrari entre 2000 et 2004.

Les espoirs de victoire au Grand Prix de Monaco, dimanche, sont naturellement faibles, en particulier après une deuxième séance d'essais décevante jeudi, alors que les deux pilotes Ferrari avaient des problèmes de pneus et se trouvaient à environ une seconde du meilleur temps de Hamilton.

Comme le circuit de 3,3 km en est un où les dépassements sont extrêmement difficiles, la position de tête samedi s'avère souvent cruciale pour décider du résultat de la course.

« Si on veut être réaliste, cela va être très difficile », a mentionné Leclerc, qui a remporté l'unique position de tête de l'équipe cette année au Grand Prix de Bahreïn en mars.