La nouvelle règle concernant les départs va-t-elle créer de l’imprévu, sinon le chaos lorsque les feux rouges vont s’éteindre en Belgique?

Il ne faut probablement pas s‘attendre à trop, même si c’est un pas dans la bonne direction. Il ne faut pas oublier que le départ était déjà manuel (le pilote gère l’embrayage [1] et l’accélérateur) : la nouvelle règle vise à enlever toute aide au pilotage dans un secteur précis et à un moment précis.

En résumé, voici ce qui change, selon la directive technique TD/017-15 du 9 juillet dernier et qui entre en vigueur dimanche.

Jusqu’ici, le pilote effectuait une ultime pratique de départ en s’élançant pour le tour de formation. Les ingénieurs regardaient toutes les données de télémétrie puis conseillaient le pilote – au besoin - pour un ajustement final du point de friction et du couple moteur. Toute cette communication est désormais interdite.

Donc le pilote devra se débrouiller avec les réglages déjà établis lorsqu’il quitte les puits pour se diriger vers la grille de départ du Grand Prix.

Bien sûr certains risquent de voir leurs roues arrière patiner, ou vont s’élancer lentement, ou vont déclencher le système anti-calage du moteur (garant d’un départ encore plus catastrophique).

Mais est-ce que cette nouvelle directive va semer la pagaille au sein du peloton à 8 h dimanche matin? Probablement pas, car tout un travail de réglage aura déjà été réalisé lors de la fin de semaine. Les pilotes pratiquent régulièrement les départs en sortant des puits, et ont aussi le droit de le faire sur la grille de départ à l’issue de la première séance d’essais libres du vendredi.

À noter que le silence radio concerne tout l’aspect performance de la voiture : seuls des avertissements de sécurité (ennuis mécaniques sur la voiture, crevaison) sont encore permis. Ainsi les ingénieurs ne pourront plus rappeler à leur pilote de monter les pneus et les freins en température avant le véritable départ.

[1] l’embrayage d’une Formule 1 est actionné par deux palettes situées derrière le volant. Tout juste avant le départ, le pilote enclenche le premier rapport de boîte de vitesses et tire sur les palettes. Pour démarrer, le pilote relâche la première palette et c’est la deuxième palette, qui est déjà située sur le point de friction, qui prend le relais. L’embrayage doit alors glisser légèrement mais pas trop sinon les roues arrière patinent. Lorsque la voiture commence à avancer, le pilote doit relâcher la deuxième palette et appuyer sur l’accélérateur.

Kimi reste!

Faux départ que celui annoncé par un journaliste italien il y a quelques semaines. Selon ce scribe, Valterri Bottas avait signé pour la Scuderia en vue de la saison 2016.

Hé bien non! Ferrari a décidé d’exercer son option sur les services de Kimi Räikkönen pour la saison prochaine.

Je sais que le Finlandais de 35 ans est très populaire, mais ses résultats ne parlent pas en sa faveur.

Quel barême peut-on appliquer pour porter un jugement objectif ?

À l’époque de la domination de Red Bull avec Sebastian Vettel, l’écurie fixait un objectif de 200 points pour son 2e pilote, Mark Webber.

Année Vettel Webber Moyenne
2010 256 242 95 %
2011 392 258 66 %
2012 281 179 64 %
2013 397 199 50 %

Mission accomplie pour Webber. Il a une moyenne de 69% (65% si on enlève le meilleur et le pire résultat).

Durant la même période de temps, Felipe Massa souffrait par rapport à Fernando Alonso chez Ferrari. Puisque la Ferrari n’était pas dominante, il faut ici regarder le pourcentage.

Année Alonso Massa Moyenne
2010 252 144 57 %
2011 257 118 46 %
2012 278 122 44 %
2013 242 112 46 %

Passons maintenant au sujet qui nous intéresse :

Année Alonso Räikkönen Moyenne
2014 161 55 34 %
  Vettel Räikkönen  
2015 140 76 54 %

* pour être honnête, j’ai enlevé les deux abandons de Räikkönen sur bris mécanique. Par conséquent j’ai enlevé les deux moins bons résultats de Vettel.

Depuis son retour chez Ferrari, Räikkönen est trop loin du pilote no 1 de l’écurie. Ce n’est certes pas avec le Finlandais que la Scuderia va remporter le championnat des constructeurs.

Je suis un peu déçu qu’un jeune pilote (selon les rumeurs : Bottas, Daniel Ricciardo, Nico Hülkenberg) n’obtienne pas ce volant de qualité. Mais les planètes n’étaient peut-être pas alignées…

Bottas : il fallait le sortir de chez Williams, qui détient une option sur ses services pour 2016. L’écurie britannique réclamait, semble-t-il, une compensation de 40 millions de dollars! Une bonne raison d’attendre 2017.

Ricciardo : un contrat en béton avec Red Bull. Mais l’Australien pourrait devenir disponible en 2017 si Red Bull ne trouve pas un moteur de qualité et quitte la F1.

Hülkenberg : on aurait voulu lui offrir un contrat d’un an seulement (en attendant un Bottas ou un Ricciardo). Évidemment inacceptable pour l’Allemand, qui aurait reçu une offre très lucrative de Porsche pour poursuivre son aventure en sports-prototype, qui a débuté cette année avec une victoire aux 24 Heures du Mans dès sa deuxième course dans la catégorie.

Certains avancent même que Max Verstappen serait dans la mire de la Scuderia. Lui aussi a un contrat Red Bull en béton.

Voilà toutes les raisons pour lesquelles la Scuderia a décidé d’attendre 2017 pour effectuer un changement.

De plus, cela fait plaisir à Sebastian Vettel, qui a fait un gros travail de lobbying au cours des derniers mois pour que la Scuderia garde Räikkönen. Et lui, son confort?