Moins d’une semaine après l’annonce de l’annulation du Grand Prix du Canada, le promoteur François Dumontier ressent encore la déception alors que le grand cirque de la Formule 1 ne se déplacera pas en Amérique cette année.

Lors d’une entrevue accordée au 5 à 7, Dumontier comprend la décision finale, même s’il croit que son équipe avait mis en place un programme qui aurait permis la présentation d’une course sur le circuit Gilles-Villeneuve avec des partisans dans les gradins.

« Nous pensions pouvoir présenter un Grand Prix en respectant les règles sanitaires, mais on comprend que c’est la santé et sécurité de tout un chacun qui est la priorité », a-t-il convenu.

Le promoteur a aussi fait savoir que découlant de la pandémie, les coûts de transport devenaient bien plus élevés qu’à la normale et il fallait prendre en considération la fermeture des frontières et les obligations de quarantaine parmi les facteurs qui entraient en ligne de compte pour la tenue d’un Grand Prix.

Plusieurs scénarios ont toutefois été envisagés, dont celui d’imiter l’Autriche avec deux Grands Prix présentés sur le même circuit de manière consécutive. Lorsque le plan pour le Canada a été déposé, la réponse n’a pas été aussi positive que celle donnée du côté du Vieux-continent.

« On l’a proposé à la Formule 1. Lorsqu’ils ont planifié les courses en Europe, il y avait l’Autriche et l’Angleterre qui avaient deux courses de suite. Lorsqu’on a présenté notre plan en ce sens, on dirait que la F1 a regretté sa décision. Il faut comprendre que si la première course est d’un ennui mortel, il y a de forte chance pour que la deuxième soit moins regardée la semaine suivante », a-t-il expliqué.

La déception est aussi perceptible chez les amateurs de F1 qui espéraient voir au pays deux pilotes canadiens avec l’arrivée de Nicolas Latifi, s’ajoutant à Lance Stroll. Dumontier partage d’ailleurs que la vente de billets connaissait déjà un excellent rythme au moment du déclenchement de la crise sanitaire en mars dernier.

« On était sur une lancée assez incroyable. Sans dire qu’on aurait battu des records, si on revient au 13 mars, soit au moment de la pandémie, je peux dire qu’on était 30 % à l’avance sur mars 2019. Normalement avril et mai sont nos mois les plus achalandés », a-t-il laissé entrevoir.

Alors que les détenteurs de billets cette saison auront la possibilité de les conserver pour l’an prochain, Dumontier reste prudent. La FIA devrait annoncer son calendrier pour 2021 en octobre, mais le promoteur du GP au Canada ne sait pas évidemment qu’elle forme celui-ci aura alors qu’il faudra attendre le développement de la pandémie.

« En date d’aujourd’hui, on ne peut pas être confiant à 100 %. Combien de temps les frontières vont être fermées, quelles seront les mesures? On sait que ce sera à la mi-juin », a-t-il confié.

Dumontier a mentionné qu’il doit aussi discuter afin de prolonger le contrat du Grand Prix du Canada pour une année supplémentaire, soit jusqu’en 2030, comme il n’a pas été présenté cette année.