C'est toujours particulier de courir à Montréal et j'ai vraiment hâte de me retrouver sur le circuit Gilles-Villeneuve en fin de semaine. Je me désole toutefois à l'idée que c'est peut-être la dernière fois que la série Champ Car foule le sol montréalais.

Moi, j'aime courir chez moi même si c'est toujours plus occupé qu'ailleurs. Cette année, je suis arrivé une semaine d'avance, ce qui m'a donné le temps de passer beaucoup temps avec mon père et ma famille. J'en ai profité pour voir les amis. Il n'y a rien qui bat le feeling d'être à Montréal et de courir devant notre monde.

Je suis au Québec jusqu'à mardi prochain alors que je mettrai le cap vers l'Utah pour participer à une course de la série Le Man. Au lendemain de la course de Montréal, lundi le 28 août, moi et mon équipe allons aller terminer en beauté notre week-end en participant à un événement de karting à St-Roch-de-l'Achigan. Les gars de l'équipe vont se faire du fun sur la piste et se délecter de ma cuisine au barbecue. Les gens peuvent venir assister à l'événement et il me fera plaisir de les rencontrer et de signer des autographes mais l'activité est organisée exclusivement pour les membres de Team Australia.

Je dois m'occuper aussi de mes commanditaires. D'ailleurs, je vais rencontrer des gens durant la fin de semaine, notamment Encan H. Grégoire, qui m'appuie depuis deux ans.

J'espère sincèrement que la course de Montréal va survivre à la tempête qui la secoue actuellement. Ce serait un non sens de perdre cette course. On est tellement chanceux au Québec de pouvoir présenter cette épreuve qu'il faut trouver un moyen de la garder. On peut aussi se compter chanceux d'avoir eu des pilotes québécois et canadiens comme Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier, Greg Moore, Paul Tracy, Andrew Ranger et moi.

Il faut en être fier de ceux qui nous représentent. J'étais très fier la semaine dernière de regarder Stéphanie Dubois et Marie-Ève Pelletier à la Coupe Rogers de tennis. Je demeure convaincu qu'un événement d'envergure internationale comme celui-là ait lieu chez aide au développement des athlètes. C'est la même chose pour tous les sports.

Je peux vous dire que le promoteur Alan Labrosse et son équipe font un travail extraordinaire. J'ai beaucoup de respect pour Alan, un homme passionné par son sport et qui ne pense pas uniquement qu'à sa poche. Lors d'une tournée promotionnelle avec lui à travers la province, j'ai été témoin de son travail colossal. Cet homme mérite une grande mention.

On lui met actuellement des bâtons dans les roues et il est décevant de voir que des Québécois refusent de s'entraider pour le sport automobile. Dans un petit patelin comme le Québec, il est incompréhensible de voir les gens se nuire entre eux. La situation est décevante et illogique. On devrait plutôt aider les pilotes. Personnellement, j'ai l'impression d'être sur une autre planète.

On parle de remplacer le Champ Car par une épreuve de Nascar. Je pense qu'une telle course serait plate à regarder sur le circuit Gilles-Villeneuve. Les gens au Québec sont habitués de voir des monoplaces qui freinent aux 100 mètres et qui roulent rapidement.

Je pense qu'un événement d'une fin de semaine regroupant les épreuves Champ Car et Nascar serait profitable à tout le monde. Cette combinaison a fonctionné à Las Vegas alors pourquoi pas à Montréal. Ce n'est qu'une question de bonne volonté.

À ce que je sâche, aucun pilote québécois ne s'est développé grâce au Nascar, qui n'a pas d'histoire au Québec.

J'ai beaucoup de questions qui me viennent en tête et malheureusement peu de réponse. Comme je vis à l'extérieur du Québec pratiquement toute l'année et je me fie à ce que j'entends.


La course

Pour ce qui est de la course, je m'attends à des belles choses à Montréal. Il est important pour nous de terminer la course pour aller chercher le maximum de points. Sans mes ennuis lors des quatre dernières courses, je serais peut-être au troisième ou au quatrième rang avec environ 80 points d'avance sur mon plus proche poursuivant. Malgré tout, je ne suis qu'à 18 points de la quatrième place.

Donc, rien n'est encore joué d'ici la fin de la campagne. Par exemple, une cinquième place rapporterait 21 points au championnat. Alors, si j'étais parvenu à terminer une seule de mes quatre dernières courses, je serais plus haut comme quoi, il suffit de peu de choses pour grimper dans la lutte. J'essaie de ne pas songer aux dernières épreuves parce que je ressens immédiatement beaucoup de déception. Je demeure tout de même optimiste parce que nous sommes toujours compétitifs. Devant les derniers résultats, je me dis qu'être compétitif en piste est au moins quelque chose de satisfaisant à mes yeux.

Notre défi à Montréal sera d'avoir une voiture qui performe bien au niveau aérodynamique et qui économise le carburant. Il est bien sûr primordial de rallier la ligne d'arrivée pour marquer des points précieux au classement.


Un casque à la mémoire de mon idole

Je vais porter un casque tout spécial et unique qui sera dédié à mon idole Gilles Villeneuve ce week-end. Ainsi la moitié du casque rendra hommage à ce pilote mort en 1982 en Belgique avec une réplique du pavée de la piste où c'est inscrit, "Salut Gilles". De l'autre côté, on retrouvera le logo des Jeux olympiques de 1976 pour commémorer les 30 ans de ce grand événement.

À la fin de la course, je vais vendre le casque à mon ami, le comédien Michel Barrette, et une partie des profits ira à la Fondation Rêves d'enfants.

Je vous souhaite une bonne semaine de course.


*propos recueillis par RDS.ca