Je dois beaucoup à mes parents
Course lundi, 9 mai 2005. 22:38 jeudi, 12 déc. 2024. 03:52
J'ai profité de la relâche en Champ Car pour venir à Lachenaie voir la famille et les amis. Au moment d'écrire cette chronique, je suis en route vers Tremblant où je vais m'entraîner en plus de piloter des voitures de mon commanditaire Ford.
Il est plutôt rare que j'ai la chance de venir visiter la famille et les amis durant la saison mais comme la prochaine course aura lieu le 22 mai, j'ai amplement le temps de le faire. Je suis bien heureux d'être de retour au Québec. Je vais retourner à Las Vegas dimanche prochain.
Je vais profiter de mon séjour pour rencontrer des commanditaires. Il y a entre autres la compagnie Mesina électronique qui lancera un simulateur de jeux unique, dont je serai le porte-parole. Cette entreprise a créé une chaise qui reproduit les sensations comme si le joueur se trouvait dans un bolide. Avec tous les éléments qui ont été ajoutés, je peux vous dire que c'est très réaliste. Je suis convaincu que les gens vont adorer. Le produit sera lancé le 23 mai dans un commerce du Marché Central de Montréal. J'y serai.
Ma vie dans le monde de l'automobile
Tout jeune, j'ai baigné dans l'atmosphère du monde de l'automobile puisque mon père est mécanicien. Parallèlement à son travail en mécanique générale, il était responsable des moteurs de voitures de Formule 2000, 1600 et de Formule Atlantique. Moi, je le suivais partout dans ses déplacements et j'assistais à de nombreuses courses à Trois-Rivières et Tremblant notamment.
Un jour mon père, avec les journalistes Gilles Bourcier et Francis Cardol ont lancé la Formule 125 en Go-Kart en 1983. J'avais alors 11 ans. C'était quelque chose de nouveau au Québec puisqu'à l'époque, les Go-Kart à six vitesses n'existaient pas.
Personnellement, j'avais commencé à découvrir le plaisir de piloter l'année précédente à l'âge de dix ans lors d'un voyage en Italie. Mon grand-père m'avait offert un Go-Kart. À mon retour à la maison, mon père s'est retrouvé avec un fils qui voulait faire de la course.
Mes parents ont fait beaucoup de sacrifices pour m'aider moi et ma soeur. J'ai eu le plaisir de pratiquer plusieurs sports dont le hockey et le soccer entre autres.
Je n'étais pas du genre à traîner dans les rues les week end. Tout ce que je souhaitais, c'était de partir avec mon père sur les circuits de courses. Je me rappelle que nous partions avec notre glacière sous le bras pour vivre au rythme des courses. En Karting, j'ai eu beaucoup de succès au Québec et j'ai gagné beaucoup d'épreuves.
Comme, je ne venais pas d'une famille fortunée, mes parents voulaient s'assurer que j'étais sérieux. Ils ont accepté de payer des courses mais pour le reste, je devais trouver une façon de financer le reste. Lors des courses, mon père exigeait de moi que mon kart soit propre et que je le prépare moi-même sinon il refusait d'installer le moteur. Je me devais donc d'être extrêmement discipliné et de passer plusieurs heures à travailler sur mon bolide.
Tout jeune, je rêvais d'atteindre les plus hauts sommets mais il me fallait trouver les moyens financier. C'est à ce moment que la chasse aux commanditaires s'est amorcée. Il y a rien que je n'ai pas fait pour amasser des fonds. Que ce soit des soupers bénéfices à la vente de billets, j'ai tout fait.
J'ai connu des hauts, des bas et les moments de découragement ont été nombreux. Souvent, je ne croyais jamais aller plus loin. Par exemple, à l'époque de la Formule 1600, je ne pouvais pas compter sur l'appui financier de ma famille. Les choses n'ont pas été faciles. Cet obstacle m'a toutefois permis de développer une polyvalence qui m'ait si importante maintenant. D'ailleurs toutes les fois où je me suis retrouvé au sein d'une équipe où la voiture était plutôt ordinaire, mes connaissances techniques me permettaient de pousser ma voiture au maximum de ses capacités et d'obtenir de très bons résultats dans les circonstances. Étant jeune, j'ai eu la chance de toucher à tout, ce qui me permet aujourd'hui de m'impliquer dans les réglages.
Je dois sans doute ma présence en Champ Car à ma persévérance. Ça semble beau aujourd'hui mais pour ce succès, le prix à payer a été parfois très douloureux. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de personnes qui seraient disposées à passer au travers toutes les épreuves que j'ai traversées. À un certain moment, il m'a fallu emprunter pour aller aux courses. Je ne pouvais planifier qu'une épreuve à la fois. De nos jours, les jeunes qui arrivent en Formule Atlantique misent déjà sur des commanditaires et beaucoup d'argent. Ils savent déjà qu'ils seront en mesure de courir toute la saison. Je leur conseille d'apprécier le fait d'avoir ces garanties.
Par la suite, les choses ont débloqué. J'ai eu un essai avec l'équipe Forshyte parce que Grege Moore quittait pour Penske. Forshyte cherchait un coéquipier à Patrick Carpentier. À cette époque, la politique de l'écurie était de jumeler un pilote francophone à un pilote anglophone. Puis, un jour, nous nous sommes retrouvé deux francophones. C'est alors que j'ai fait équipe avec Patrick. Personne ne croyait que deux Québécois formeraient une équipe chez Players. Je me souviens lors des essais, on avait essayé de me piéger avec les réglages mais mes connaissances m'ont permis de m'en sortir, ce qui avait à l'époque impressionné les ingénieurs.
S'il est vrai que je ne suis pas facile à décourager, je suis le genre de personne qui déteste avoir des regrets. C'est pourquoi je tente toujours d'aller à la limite de mes capacités. Si ça ne fonctionne pas, au moins je ne pourrai pas dire que ce n'est pas faute d'avoir tout essayé.
Mon père à la base de ma réussite. Dieu sait qu'il a passé des nuits blanches à préparer mes voitures. Je dois beaucoup aussi à ma mère, qui a accepté de sacrifier son mari pendant plusieurs journées. En plus de travailler au garage comme un acharné durant la semaine, la fin de semaine, il partait avec moi pour les courses. Mes parents ont fait beaucoup de sacrifices. Ils n'allaient pas souvent au cinéma ou au restaurant.
Il serait injuste pour moi d'identifier une personne en particulier pour mes succès dans ma vie professionnelle car toutes celles qui ont passé dans mon existence, ont joué un rôle significatif.
Comme bien des enfants, je ne me rendais pas compte des sacrifices que mes parents s'imposaient. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai saisi l'ampleur de tout ce qu'ils avaient fait pour moi. Les sacrifices des mes parents ont été importants.
Aujourd'hui, mes parents sont fiers de moi mais pas nécessairement en raison de ma présence en course professionnelle. Mon père apprécie par exemple que je puisse d'équipe, me retrouver dans une équipe de fond de grille et connaître du succès. Ça le rend fier car il constate que j'ai bien appris ses leçons de ma jeunesse.
Mes parents sont fiers aussi de constater que j'ai quitté mon patelin pour aller m'installer ailleurs. Ils constatent qu'ils m'ont donné les outils nécessaires pour aller de l'avant dans la vie.
Ce qui m'allume le plus en course, c'est lorsque je constate que les réglages que nous avons travaillés donnent de bons résultats. C'est un sentiment de satisfaction incroyable. En 2003 par exemple lorsque j'ai obtenu la position de tête à Montréal, c'était vraiment spécial parce que j'avais travaillé tellement fort sur les réglages durant la journée précédente. J'étais vraiment fier de cette pole. C'était ma récompense pour avoir travaillé aussi fort sur ma voiture avant la séance. Si je devais abandonner la course, ça me manquerait beaucoup de ne plus jouer dans les voitures. Quand je me retrouve au garage avec les ingénieurs à faire les réglages, c'est comme si je me retournais dans mon enfance à l'époque où je travaillais avec mon père.
Je vous invite à aller visiter mon site Internet au www.tagliani.com
*propos recueillis par RDS.ca
Il est plutôt rare que j'ai la chance de venir visiter la famille et les amis durant la saison mais comme la prochaine course aura lieu le 22 mai, j'ai amplement le temps de le faire. Je suis bien heureux d'être de retour au Québec. Je vais retourner à Las Vegas dimanche prochain.
Je vais profiter de mon séjour pour rencontrer des commanditaires. Il y a entre autres la compagnie Mesina électronique qui lancera un simulateur de jeux unique, dont je serai le porte-parole. Cette entreprise a créé une chaise qui reproduit les sensations comme si le joueur se trouvait dans un bolide. Avec tous les éléments qui ont été ajoutés, je peux vous dire que c'est très réaliste. Je suis convaincu que les gens vont adorer. Le produit sera lancé le 23 mai dans un commerce du Marché Central de Montréal. J'y serai.
Ma vie dans le monde de l'automobile
Tout jeune, j'ai baigné dans l'atmosphère du monde de l'automobile puisque mon père est mécanicien. Parallèlement à son travail en mécanique générale, il était responsable des moteurs de voitures de Formule 2000, 1600 et de Formule Atlantique. Moi, je le suivais partout dans ses déplacements et j'assistais à de nombreuses courses à Trois-Rivières et Tremblant notamment.
Un jour mon père, avec les journalistes Gilles Bourcier et Francis Cardol ont lancé la Formule 125 en Go-Kart en 1983. J'avais alors 11 ans. C'était quelque chose de nouveau au Québec puisqu'à l'époque, les Go-Kart à six vitesses n'existaient pas.
Personnellement, j'avais commencé à découvrir le plaisir de piloter l'année précédente à l'âge de dix ans lors d'un voyage en Italie. Mon grand-père m'avait offert un Go-Kart. À mon retour à la maison, mon père s'est retrouvé avec un fils qui voulait faire de la course.
Mes parents ont fait beaucoup de sacrifices pour m'aider moi et ma soeur. J'ai eu le plaisir de pratiquer plusieurs sports dont le hockey et le soccer entre autres.
Je n'étais pas du genre à traîner dans les rues les week end. Tout ce que je souhaitais, c'était de partir avec mon père sur les circuits de courses. Je me rappelle que nous partions avec notre glacière sous le bras pour vivre au rythme des courses. En Karting, j'ai eu beaucoup de succès au Québec et j'ai gagné beaucoup d'épreuves.
Comme, je ne venais pas d'une famille fortunée, mes parents voulaient s'assurer que j'étais sérieux. Ils ont accepté de payer des courses mais pour le reste, je devais trouver une façon de financer le reste. Lors des courses, mon père exigeait de moi que mon kart soit propre et que je le prépare moi-même sinon il refusait d'installer le moteur. Je me devais donc d'être extrêmement discipliné et de passer plusieurs heures à travailler sur mon bolide.
Tout jeune, je rêvais d'atteindre les plus hauts sommets mais il me fallait trouver les moyens financier. C'est à ce moment que la chasse aux commanditaires s'est amorcée. Il y a rien que je n'ai pas fait pour amasser des fonds. Que ce soit des soupers bénéfices à la vente de billets, j'ai tout fait.
J'ai connu des hauts, des bas et les moments de découragement ont été nombreux. Souvent, je ne croyais jamais aller plus loin. Par exemple, à l'époque de la Formule 1600, je ne pouvais pas compter sur l'appui financier de ma famille. Les choses n'ont pas été faciles. Cet obstacle m'a toutefois permis de développer une polyvalence qui m'ait si importante maintenant. D'ailleurs toutes les fois où je me suis retrouvé au sein d'une équipe où la voiture était plutôt ordinaire, mes connaissances techniques me permettaient de pousser ma voiture au maximum de ses capacités et d'obtenir de très bons résultats dans les circonstances. Étant jeune, j'ai eu la chance de toucher à tout, ce qui me permet aujourd'hui de m'impliquer dans les réglages.
Je dois sans doute ma présence en Champ Car à ma persévérance. Ça semble beau aujourd'hui mais pour ce succès, le prix à payer a été parfois très douloureux. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de personnes qui seraient disposées à passer au travers toutes les épreuves que j'ai traversées. À un certain moment, il m'a fallu emprunter pour aller aux courses. Je ne pouvais planifier qu'une épreuve à la fois. De nos jours, les jeunes qui arrivent en Formule Atlantique misent déjà sur des commanditaires et beaucoup d'argent. Ils savent déjà qu'ils seront en mesure de courir toute la saison. Je leur conseille d'apprécier le fait d'avoir ces garanties.
Par la suite, les choses ont débloqué. J'ai eu un essai avec l'équipe Forshyte parce que Grege Moore quittait pour Penske. Forshyte cherchait un coéquipier à Patrick Carpentier. À cette époque, la politique de l'écurie était de jumeler un pilote francophone à un pilote anglophone. Puis, un jour, nous nous sommes retrouvé deux francophones. C'est alors que j'ai fait équipe avec Patrick. Personne ne croyait que deux Québécois formeraient une équipe chez Players. Je me souviens lors des essais, on avait essayé de me piéger avec les réglages mais mes connaissances m'ont permis de m'en sortir, ce qui avait à l'époque impressionné les ingénieurs.
S'il est vrai que je ne suis pas facile à décourager, je suis le genre de personne qui déteste avoir des regrets. C'est pourquoi je tente toujours d'aller à la limite de mes capacités. Si ça ne fonctionne pas, au moins je ne pourrai pas dire que ce n'est pas faute d'avoir tout essayé.
Mon père à la base de ma réussite. Dieu sait qu'il a passé des nuits blanches à préparer mes voitures. Je dois beaucoup aussi à ma mère, qui a accepté de sacrifier son mari pendant plusieurs journées. En plus de travailler au garage comme un acharné durant la semaine, la fin de semaine, il partait avec moi pour les courses. Mes parents ont fait beaucoup de sacrifices. Ils n'allaient pas souvent au cinéma ou au restaurant.
Il serait injuste pour moi d'identifier une personne en particulier pour mes succès dans ma vie professionnelle car toutes celles qui ont passé dans mon existence, ont joué un rôle significatif.
Comme bien des enfants, je ne me rendais pas compte des sacrifices que mes parents s'imposaient. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai saisi l'ampleur de tout ce qu'ils avaient fait pour moi. Les sacrifices des mes parents ont été importants.
Aujourd'hui, mes parents sont fiers de moi mais pas nécessairement en raison de ma présence en course professionnelle. Mon père apprécie par exemple que je puisse d'équipe, me retrouver dans une équipe de fond de grille et connaître du succès. Ça le rend fier car il constate que j'ai bien appris ses leçons de ma jeunesse.
Mes parents sont fiers aussi de constater que j'ai quitté mon patelin pour aller m'installer ailleurs. Ils constatent qu'ils m'ont donné les outils nécessaires pour aller de l'avant dans la vie.
Ce qui m'allume le plus en course, c'est lorsque je constate que les réglages que nous avons travaillés donnent de bons résultats. C'est un sentiment de satisfaction incroyable. En 2003 par exemple lorsque j'ai obtenu la position de tête à Montréal, c'était vraiment spécial parce que j'avais travaillé tellement fort sur les réglages durant la journée précédente. J'étais vraiment fier de cette pole. C'était ma récompense pour avoir travaillé aussi fort sur ma voiture avant la séance. Si je devais abandonner la course, ça me manquerait beaucoup de ne plus jouer dans les voitures. Quand je me retrouve au garage avec les ingénieurs à faire les réglages, c'est comme si je me retournais dans mon enfance à l'époque où je travaillais avec mon père.
Je vous invite à aller visiter mon site Internet au www.tagliani.com
*propos recueillis par RDS.ca