Je vise le top trois
Course samedi, 1 avr. 2006. 16:43 jeudi, 12 déc. 2024. 14:55
J'ai effectué mes premiers tours de piste en six mois les 26 et 27 mars sur le circuit de Sebring, en Floride. Ça faisait du bien de reprendre le volant et j'ai trouvé que ma nouvelle équipe et moi avons rapidement trouvé un bon rythme de travail.
En effet, j'ai un nouvel ingénieur en la personne de Mike Pawlowski, qui a déjà travaillé avec Mario Dominguez. Rob Edwards, qui occupait cette tâche l'an dernier, retourne à ses fonctions de gérant de l'équipe, mais il demeure à mes côtés. Mon coéquipier Will Power profite aussi de la présence d'un nouvel ingénieur. Tout ce changement de personnel a comme conséquence d'apporter de l'expérience et beaucoup de bonnes idées au sein de l'équipe. Ça a paru à Sebring où on a roulé assez vite, à environ deux dixièmes de seconde des temps de Sébastien Bourdais qui a été le plus rapide.
Nous avons roulé à Sebring plutôt qu'à Fontana parce que comme à Long Beach, où nous débuterons notre saison le 8 avril, c'est un circuit bosselé. En contrepartie, c'est une piste qui a beaucoup d'adhérence, ce qui ne sera pas le cas à Long Beach. Nous gardons ces données en tête et nous tenterons d'apporter les modifications qu'il faut pour la première course de l'année.
Nous sommes satisfaits des tests que nous avons eu le temps d'effectuer en deux jours. Nous avons fait plusieurs essais, notamment sur les nouveaux amortisseurs et sur quelques points aérodynamiques dans l'espoir d'améliorer notre vitesse de pointe. Il s'agissait de nos deux grandes carences l'année dernière et nous croyons avoir trouvé les solutions pour résoudre, du moins en partie, les problèmes.
Dans un monde idéal, nous aurions roulé pendant deux jours supplémentaires, parce que nous avons laissé quelques détails sur la table. Il y a encore certaines situations auxquelles nous aurions voulu confronter la voiture, mais nous avons profité au maximum du temps que nous avions et nous avons un plan pour débuter la saison vendredi.
C'est bizarre parce qu'à la fin des deux jours d'essais, Mike et moi avons réalisé que nous n'avions même pas pris le temps de s'asseoir et de se parler pour savoir comment nous aimions travailler, ce que j'aimais et ce que j'aimais moins. Nous avons commencé à travailler comme si nous nous connaissions depuis cinq ans. La chimie passe super bien et j'ai beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
Des raisons d'être confiant
D'après moi, notre équipe de Team Australia sera plus compétitive que l'an dernier. En prenant le temps de regarder nos temps chronométrés de 2005, on remarque que sur quelques pistes en première moitié de saison, il ne nous manquait que deux ou trois dixièmes pour commencer la course sur la première ligne de départ. Si les améliorations apportées à la voiture apportent les résultats escomptés, c'est exactement où nous serons cette saison.
L'avantage d'avoir deux ingénieurs qui se joignent à l'équipe, c'est que leur arrivée nous permettra d'être plus constants. L'an dernier, il y a quelques pistes sur lesquelles nous étions super rapides alors que sur d'autres nous avions de la difficulté à trouver les bons réglages et nous étions un peu perdus. Leur venue dans l'équipe va nous aider à trouver les réponses à nos incertitudes.
Tout ce qu'il nous restera à faire, c'est d'éviter les malchances. L'an dernier, nous avons eu de vilains bris de moteur et de différentiel qui nous ont empêchés d'être sur le podium. Je pense à Portland, Denver et Long Beach, toutes des courses où nous avions de bonnes chances d'amasser des points. Ça nous a coûté cher puisque nous avons terminé septièmes, à quelques points seulement de la quatrième place.
Une place en avant de la grille
Pendant toute la saison, il faudra mettre un effort particulier pour être toujours dans les quatre ou cinq premiers en qualifications. C'est super important, parce que c'est ça qui détermine quel genre de course tu vas avoir. Partir en arrière, disons de la dixième place, et terminer sur le podium, c'est faisable, mais évidemment tes chances sont moins bonnes. En partant cinquième, le podium est plus qu'atteignable.
En débutant la saison dans cet état d'esprit, mon objectif est clair : je veux terminer dans le top 3 au championnat des pilotes.
Il faudra partir du bon pied à Long Beach, mais c'est difficile d'évaluer mes chances. Je n'ai pas vu comment les autres équipes se sont préparées et je ne peux pas vraiment les évaluer. J'ai entendu dire entre les branches que RuSport ont fait beaucoup d'efforts et se sont beaucoup améliorés.
Tout le monde dit que ça va être la saison la plus compétitive depuis très longtemps dans la série Champ Car. Il va y avoir des équipes très fortes et ça va donner un bon spectacle. Est-ce que nous allons être de celles-là? Je crois que oui.
Le point sur les commandites
Je n'ai toujours rien signé officiellement, mais les choses continuent de progresser dans ma recherche de commanditaires. Dans maximum un mois, je devrais être fixé et ne plus avoir à me préoccuper de ça pour cette année. Les discussions vont bon train avec IBM, et j'attends toujours des nouvelles de Mega Bloks et Videotron. Il y a aussi mon contrat avec H. Grégoire qui est valide pour une deuxième année.
Quand je regarde la situation dans laquelle se retrouve Andrew Ranger, je me considère chanceux d'avoir au moins un volant d'assuré pour la saison au complet.
Un accident semblable
J'ai croisé Paul Dana il y a quelques années, bien avant qu'il ne course en IRL. Je ne le connaissais toutefois pas personnellement, en fait, je ne lui ai jamais parlé. N'empêche, quand on voit un pilote subir un sort si cruel, on ne peut faire autrement que d'être touché.
Dès que j'ai vu l'accident à la télé, je me suis dit que c'était exactement la même chose qui m'était arrivée avec Alex Zanardi. La différence, c'est que Dana roulait moins vite que moi. Je filais à 200 milles à l'heure, alors que Dana roulait à 175 milles à l'heure au moment de l'impact. C'est ce qui fait qu'il n'a pas perforé la voiture d'Ed Carpenter alors que moi j'avais passé comme une flèche dans le « styromousse ».
Il y a aussi le fait qu'il a frappé à l'arrière du cockpit, où se trouve le moteur, la partie la plus solide de la coque. J'étais entré à l'avant de la voiture de Zanardi, la partie la plus fragile du bolide. Son impact a dû être beaucoup plus important.
Comme plusieurs personnes, je me suis demandé pourquoi Dana n'a pas ralenti. J'en parlais avec Didier Schranen et selon lui, le pilote aurait porté son attention sur un débris qu'il aurait vu sur la piste et tout à coup, la voiture lui est apparue en plein visage. Il se concentrait peut-être aussi sur les voitures qui se trouvaient devant lui et qui ont pu éviter Carpenter.
Tout ça n'est pas sans me rappeler que j'ai été énormément chanceux dans mon accident. Avoir frappé deux pieds plus à droite, j'y passais moi aussi.
On se reparle la semaine prochaine, après ma première course de la saison. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser via les talkbacks. Je tenterai d'y répondre dans ma prochaine chronique.
*Propos recueillis par RDS.ca
En effet, j'ai un nouvel ingénieur en la personne de Mike Pawlowski, qui a déjà travaillé avec Mario Dominguez. Rob Edwards, qui occupait cette tâche l'an dernier, retourne à ses fonctions de gérant de l'équipe, mais il demeure à mes côtés. Mon coéquipier Will Power profite aussi de la présence d'un nouvel ingénieur. Tout ce changement de personnel a comme conséquence d'apporter de l'expérience et beaucoup de bonnes idées au sein de l'équipe. Ça a paru à Sebring où on a roulé assez vite, à environ deux dixièmes de seconde des temps de Sébastien Bourdais qui a été le plus rapide.
Nous avons roulé à Sebring plutôt qu'à Fontana parce que comme à Long Beach, où nous débuterons notre saison le 8 avril, c'est un circuit bosselé. En contrepartie, c'est une piste qui a beaucoup d'adhérence, ce qui ne sera pas le cas à Long Beach. Nous gardons ces données en tête et nous tenterons d'apporter les modifications qu'il faut pour la première course de l'année.
Nous sommes satisfaits des tests que nous avons eu le temps d'effectuer en deux jours. Nous avons fait plusieurs essais, notamment sur les nouveaux amortisseurs et sur quelques points aérodynamiques dans l'espoir d'améliorer notre vitesse de pointe. Il s'agissait de nos deux grandes carences l'année dernière et nous croyons avoir trouvé les solutions pour résoudre, du moins en partie, les problèmes.
Dans un monde idéal, nous aurions roulé pendant deux jours supplémentaires, parce que nous avons laissé quelques détails sur la table. Il y a encore certaines situations auxquelles nous aurions voulu confronter la voiture, mais nous avons profité au maximum du temps que nous avions et nous avons un plan pour débuter la saison vendredi.
C'est bizarre parce qu'à la fin des deux jours d'essais, Mike et moi avons réalisé que nous n'avions même pas pris le temps de s'asseoir et de se parler pour savoir comment nous aimions travailler, ce que j'aimais et ce que j'aimais moins. Nous avons commencé à travailler comme si nous nous connaissions depuis cinq ans. La chimie passe super bien et j'ai beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
Des raisons d'être confiant
D'après moi, notre équipe de Team Australia sera plus compétitive que l'an dernier. En prenant le temps de regarder nos temps chronométrés de 2005, on remarque que sur quelques pistes en première moitié de saison, il ne nous manquait que deux ou trois dixièmes pour commencer la course sur la première ligne de départ. Si les améliorations apportées à la voiture apportent les résultats escomptés, c'est exactement où nous serons cette saison.
L'avantage d'avoir deux ingénieurs qui se joignent à l'équipe, c'est que leur arrivée nous permettra d'être plus constants. L'an dernier, il y a quelques pistes sur lesquelles nous étions super rapides alors que sur d'autres nous avions de la difficulté à trouver les bons réglages et nous étions un peu perdus. Leur venue dans l'équipe va nous aider à trouver les réponses à nos incertitudes.
Tout ce qu'il nous restera à faire, c'est d'éviter les malchances. L'an dernier, nous avons eu de vilains bris de moteur et de différentiel qui nous ont empêchés d'être sur le podium. Je pense à Portland, Denver et Long Beach, toutes des courses où nous avions de bonnes chances d'amasser des points. Ça nous a coûté cher puisque nous avons terminé septièmes, à quelques points seulement de la quatrième place.
Une place en avant de la grille
Pendant toute la saison, il faudra mettre un effort particulier pour être toujours dans les quatre ou cinq premiers en qualifications. C'est super important, parce que c'est ça qui détermine quel genre de course tu vas avoir. Partir en arrière, disons de la dixième place, et terminer sur le podium, c'est faisable, mais évidemment tes chances sont moins bonnes. En partant cinquième, le podium est plus qu'atteignable.
En débutant la saison dans cet état d'esprit, mon objectif est clair : je veux terminer dans le top 3 au championnat des pilotes.
Il faudra partir du bon pied à Long Beach, mais c'est difficile d'évaluer mes chances. Je n'ai pas vu comment les autres équipes se sont préparées et je ne peux pas vraiment les évaluer. J'ai entendu dire entre les branches que RuSport ont fait beaucoup d'efforts et se sont beaucoup améliorés.
Tout le monde dit que ça va être la saison la plus compétitive depuis très longtemps dans la série Champ Car. Il va y avoir des équipes très fortes et ça va donner un bon spectacle. Est-ce que nous allons être de celles-là? Je crois que oui.
Le point sur les commandites
Je n'ai toujours rien signé officiellement, mais les choses continuent de progresser dans ma recherche de commanditaires. Dans maximum un mois, je devrais être fixé et ne plus avoir à me préoccuper de ça pour cette année. Les discussions vont bon train avec IBM, et j'attends toujours des nouvelles de Mega Bloks et Videotron. Il y a aussi mon contrat avec H. Grégoire qui est valide pour une deuxième année.
Quand je regarde la situation dans laquelle se retrouve Andrew Ranger, je me considère chanceux d'avoir au moins un volant d'assuré pour la saison au complet.
Un accident semblable
J'ai croisé Paul Dana il y a quelques années, bien avant qu'il ne course en IRL. Je ne le connaissais toutefois pas personnellement, en fait, je ne lui ai jamais parlé. N'empêche, quand on voit un pilote subir un sort si cruel, on ne peut faire autrement que d'être touché.
Dès que j'ai vu l'accident à la télé, je me suis dit que c'était exactement la même chose qui m'était arrivée avec Alex Zanardi. La différence, c'est que Dana roulait moins vite que moi. Je filais à 200 milles à l'heure, alors que Dana roulait à 175 milles à l'heure au moment de l'impact. C'est ce qui fait qu'il n'a pas perforé la voiture d'Ed Carpenter alors que moi j'avais passé comme une flèche dans le « styromousse ».
Il y a aussi le fait qu'il a frappé à l'arrière du cockpit, où se trouve le moteur, la partie la plus solide de la coque. J'étais entré à l'avant de la voiture de Zanardi, la partie la plus fragile du bolide. Son impact a dû être beaucoup plus important.
Comme plusieurs personnes, je me suis demandé pourquoi Dana n'a pas ralenti. J'en parlais avec Didier Schranen et selon lui, le pilote aurait porté son attention sur un débris qu'il aurait vu sur la piste et tout à coup, la voiture lui est apparue en plein visage. Il se concentrait peut-être aussi sur les voitures qui se trouvaient devant lui et qui ont pu éviter Carpenter.
Tout ça n'est pas sans me rappeler que j'ai été énormément chanceux dans mon accident. Avoir frappé deux pieds plus à droite, j'y passais moi aussi.
On se reparle la semaine prochaine, après ma première course de la saison. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser via les talkbacks. Je tenterai d'y répondre dans ma prochaine chronique.
*Propos recueillis par RDS.ca