La voiture était bonne, la confiance y était aussi, il ne manquait que 15 petites minutes supplémentaire et j'aurais peut-être déjà ma place assurée sur la grille des 500 milles d'Indianapolis.

Malheureusement pour moi et toute l'équipe, j'ai frappé le mur dans les débuts de la séance de qualification et l'attente a été longue, très longue avant de pouvoir revenir en piste convenablement.

Je dois cependant dire que mon équipe a fait un travail remarquable, je lui lève mon chapeau. Ce n'était pas facile de trouver le problème, le résoudre et préparer la voiture pour un retour en piste avant l'heure limite.





Un bête incident

Mon accident a pris tout le monde par surprise puisque je roulais à basse vitesse sur la piste. On chauffait un peu le moteur et tentait de trouver les bons réglages pour avoir de bonnes tentatives. C'est un peu comme si un joueur de hockey se fracturait une cheville en faisant du patinage de plaisance durant une fin de semaine de congé. Une vraie malchance!

C'est vraiment décevant mais je ne suis pas frustré pour autant; ce sont des choses qui peuvent arriver à tout le monde et tu ne peux pas tout contrôler. C'est drôle à dire, mais j'aurais aimé avoir cet accident la veille. Non pas que je me souhaite des malheurs, simplement qu'on aurait eu toute la séance de dimanche pour effectuer mes trois tentatives alors que j'ai été limité à une seule.

Des qualifications exigeantes

Les qualifications pour l'Indy 500 sont particulières : nous avons seulement trois tentatives. Chacune de ces tentatives comprend quatre tours et c'est la moyenne de ces quatre tours qui dicte notre destinée. Il faut donc rouler quatre bons tours pour espérer obtenir une bonne place.

La piste est ouverte de midi à 18h00 mais, si une voiture y va d'une tentative, il faut que les autres monoplaces retraitent aux puits pour lui laisser le chemin libre. En début de séance, il n'y a pas de problème.

Toutefois, au moment où j'étais prêt à revenir en piste - en toute fin de séance -, toutes les voitures étaient en ligne pour y aller de leurs tentatives. Contrairement à moi, ces voitures ont eu la chance d'effectuer des tours de préparation pendant qu'on réparait mon bolide.

Arrivé en piste, je n'ai pas pris de chance et j'ai joué la carte de la prudence en étant un peu plus lent à mon premier tour, un tour qui m'a permis d'ajuster correctement ma voiture. Comme je vous l'expliquais plus tôt, c'est la moyenne des quatre tours qui compte, mon premier tour - plus lent - a donc eu un effet néfaste sur mon total.

Si jamais la séance avait duré 15 minutes de plus, j'aurais pu aller en piste avant pour préparer la voiture et, de cette façon, j'aurais enregistré quatre excellents temps qui m'auraient certainement permis de me classer entre les 12e et la 22e places qui étaient en jeu dimanche.

Optimiste pour le dernier week-end

Je le répète encore : mon équipe a effectué tout un travail pour remettre la voiture sur la piste à temps. Mes trois derniers tours ont été très bons et ça augure très bien pour le week-end qui s'en vient.

Je n'aurai toutefois aucune marge de manœuvre la fin de semaine prochaine; les places #23 à #33 sont à ma portée et je suis très confiant de me retrouver au haut de cette liste.

Évidemment, ce n'est pas à cet endroit qu'on aurait aimé être sur la grille de départ, mais ça va me permettre de tourner la page sur les incidents qui se sont passés en fin de semaine.

La voiture est très compétitive et aurait certainement pu se classer parmi les 22 premières. Disons simplement que nos plans ont été déplacés d'une semaine. Je suis confiant, l'équipe est très confiante, les commanditaires sont au rendez-vous. C'est dans un vent d'optimisme et positivisme que j'entamerai mes tentatives au cours de la fin de semaine prochaine!

* Propos recueillis par Maxime Morin