MONTRÉAL – Les deux dernières parties de la saison n’y changeront rien : l’édition 2017 des Alouettes de Montréal se classera parmi les pires éditions de l’organisation.

Le constat frappe surtout après une refonte de l’état-major durant la saison morte. Comble de malheur, la situation s’est empirée après le congédiement de l’entraîneur Jacques Chapdelaine en septembre. Depuis que le directeur général Kavis Reed a posé ce geste, les Alouettes ont été malmenés 206 à 81 au chapitre des points dans le cadre de cinq défaites d’affilée.

Mais comment se fait-il que les Alouettes s’inclinent par de tels écarts à la suite du renvoi de Chapdelaine?

« Si j’avais la réponse, je serais probablement bien plus heureux en ce moment. Je ne comprends pas, je n’ai pas la réponse exacte », a répondu Reed.

Le confrère Herb Zurkowsky a ajouté une sous-question en proposant deux options qui imputaient directement la responsabilité sur Reed. Est-ce relié au travail des entraîneurs ou s’agit-il plutôt d’un manque de talent au sein de l’effectif?

« Nous avons un dossier de 3-13 », a laconiquement exprimé Reed. Il a ensuite quitté les médias peu de temps après cette question. (NDLR : Reed a expliqué à l’auteur de ces lignes mercredi matin qu’il avait dû quitter sans tarder pour gérer un dossier interne).

Une autre couche pourrait s’ajouter, vendredi soir, alors que les Oiseaux sont en danger de subir une 10e défaite consécutive. Il s'agirait de la séquence la plus désastre de l’histoire de ce club.

Cette réalité déplaît au plus haut point aux piliers de ce groupe qui n’ont pas été en mesure d’influencer positivement les résultats malgré leurs efforts.

« Déjà, je trouvais ça difficile de faire partie de l’édition (de 2015) qui n’avait pas accédé aux éliminatoires pour la première fois depuis le retour en 1996 », a réagi Luc Brodeur-Jourdain.

Le Québécois croyait bien que la réussite referait son apparition à Montréal en 2016.  

« J’ai entamé chaque saison en ayant confiance. Je pensais que le retour de Kevin Glenn comme partant aiderait l’an passé, mais S.J. Green s’est blessé rapidement. C’est un peu la même histoire avec Darian (Durant) cette saison. Il va prendre beaucoup de blâme pour la mauvaise année, mais il a joué environ quatre matchs avec la formation offensive intacte.

Les mots commencent à manquer pour parler des Alouettes

« Je sais que les blessures font partie du sport, mais j’ai pu jouer pendant des années avec la même ligne offensive ou presque. Cette année, c’est atypique de composer avec autant de changements sur la ligne offensive. Ça donne les résultats comme ceux-ci… », a décrit le vétéran qui a été accompagné de plus de 10 partenaires différents.

Durant a confirmé les dires de son centre lorsqu’il lui a été demandé s’il tenait à profiter du passage dans son ancienne ville pour démontrer que les Alouettes ne sont pas aussi mauvais que leur fiche peut l’indiquer.

« Pour gagner, ça prend une équipe. C’est certain que je n’ai pas joué mon meilleur football cette année, mais je ne peux pas tout faire seul. Le football, c’est le sport d’équipe ultime. L’idée n’est plus de prouver son point, mais de gagner », a évoqué Durant qui aurait effectivement eu besoin de plus d’aide.

La déception a été particulièrement à la suite de la déconfiture de 43-16 dans le cadre du dernier match à domicile, dimanche dernier. On aurait pu présumer que les deux parties restantes au calendrier allaient servir de motivation pour enlever un soupçon de ce mauvais goût qui demeure en boucher.

Kavis Reed se tourne à nouveau vers Darian Durant

Mais le réalisme règne dans le nid des Alouettes après autant d’échecs.

« Ça fait neuf matchs de suite qu’on perd et ce ne sont pas des défaites par une petite marge. J’aimerais qu’on puisse terminer la saison avec deux bonnes performances, mais on est conscient qu’il y a beaucoup de travail à faire. Notre équipe n’a pas eu beaucoup de résilience à l’adversité et n’a pas réussi de bonnes performances dans la zone payante », a constaté Brodeur-Jourdain qui ne s’attend pas à des miracles.

Difficile de deviner le plan

Par l’entremise de sa plus récente chronique sur le RDS.ca, Pierre Vercheval a exprimé le souhait que les Alouettes expliquent leur plan de reconstruction. L’analyste des matchs des Alouettes admet que la direction empruntée par les dirigeants est difficile à suivre.

Dans le vestiaire, les joueurs essaient de garder confiance envers le niveau exécutif.

« Il y a tellement de travail à faire en vue de la prochaine saison. J’imagine qu’il y a déjà une étude qui a été entamée pour trouver le nouvel entraîneur tout comme les coordonnateurs offensifs et défensifs », a confié Brodeur-Jourdain. 

« On s’attend à beaucoup de changements quant à la composition de l’équipe. C’est la troisième année qu’on est la plus vieille équipe de la LCF. Ça prend quelques changements à cet égard », a conclu celui qui semble pencher pour l’option d’une autre saison.

« Je prends la situation au jour le jour »