Les deux mandats immédiats de Kavis Reed
Alouettes vendredi, 16 déc. 2016. 14:24 jeudi, 12 déc. 2024. 01:23À la lumière de l’année de misère qu’ils venaient de connaître, les Alouettes ont reconnu l’importance de procéder à une réorganisation dans les bureaux administratifs.
Cette volonté d’apporter du changement s’est concrétisée mercredi avec la présentation du nouveau président Patrick Boivin et du nouveau directeur général Kavis Reed, ainsi qu’avec la confirmation du retour de l’entraîneur-chef Jacques Chapdelaine en 2017.
Dans le cas de Chapdelaine, je ne suis pas surpris le moins du monde. Après tout, j’ai rarement vu un coach obtenir un tel vote de confiance à l’unisson de la part de tous ses joueurs. Tous ceux qui ont eu à œuvrer sous sa gouverne durant les six derniers matchs de la saison ont apprécié leur expérience.
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Je crois fermement que l’un des critères de l’état-major était de dénicher un DG prêt à travailler étroitement avec Chapdelaine. Ainsi, Kavis Reed s’avérait un choix tout à fait logique dans cette optique.
Au point de vue football toutefois, on aura beau signifier notre accord avec ces décisions, la réalité demeure la même. Pour arriver à gagner dans la Ligue canadienne, ça prend deux choses : un quart-arrière capable de conduire son club à la victoire et un groupe de joueurs canadiens talentueux. Ce sont les deux mandats prioritaires auxquels s'attaque le remplaçant de Jim Popp. Dans les dernières campagnes, il y a eu beaucoup de laxisme dans l’organisation montréalaise à ce chapitre.
Non seulement sera-t-il difficile de gagner avec régularité sans un quart dominant, mais ce sera aussi toute une commande de garder l’intérêt des partisans et de leur faire franchir les tourniquets du Stade Percival-Molson si on continue d’ignorer cet aspect primordial (tout comme celui du talent de chez-nous).
L’un des points positifs est que Chapdelaine est reconnu pour sa capacité à amener des quarts-arrières, jeunes et moins jeunes, à un échelon supérieur. C’est l’une de ses spécialités, et les Oiseaux auront bien besoin de son expertise en la matière pour faire un virage de 180 degrés en 2017, que ce soit avec les éléments déjà en place (Vernon Adams et Rakeem Cato) ou avec un vétéran obtenu via un échange ou le marché de l’autonomie.
D’ailleurs, le coach a concédé en conférence d’après-saison qu’il aimerait avoir l’opportunité de travailler avec un quart d’expérience la saison prochaine. Sont-ils faciles à trouver? Certainement pas, mais cela fait partie du mandat confié à Kavis Reed.
On a fait peau neuve : c’est très bien. On a su trouver un instructeur qui fait l’unanimité parmi l’effectif et auprès des partisans : là aussi, chapeau! Mais il faut dorénavant donner à cet instructeur les moyens de ramener les Alouettes parmi les bonnes équipes du circuit.
Un processus délicat
On peut s’imaginer que le processus visant à trouver un nouveau directeur général et un nouveau président et de le mener en toute confidentialité s’est avéré tout un mandat pour la famille Wetenhall au cours des dernières semaines. Avec raison, le dossier Danny Maciocia a fait jaser énormément depuis qu'il s'est vidé le coeur devant les membres des médias.
Malheureusement, leurs intentions ont été étalées malgré eux sur la place publique, ce qui les a placés dans une position plutôt inconfortable. Peut-être ont-ils appris qu’ils devront à partir de maintenant faire signer une entente de confidentialité aux candidats passés en entrevue pour de futurs postes à combler.
Reed a épaté en entrevue
Pour que les Alouettes décident de confier le poste vacant de DG à Kavis Reed, un candidat n’ayant jamais occupé ces fonctions par le passé, on peut affirmer sans se tromper qu’il a épaté la direction par ses qualités. Et c’est tout à son honneur!
Lorsque j’ai proposé ma liste de candidats il y a quelques semaines, je n’avais pas mentionné le nom de Reed car j’avais le pressentiment qu’on allait se tourner vers un homme de football provenant de l’extérieur. Possible qu’on ait choisi Reed afin de compter sur quelqu’un de familier avec « la machine » de l’organisation.
Là où on a vraiment amené un vent de renouveau, c’est par l’embauche de Boivin à la présidence. Sauf qu’il doit se faire donner les outils nécessaires par le DG et par l’entraîneur pour vendre les Alouettes et ramener certains supporters découragés par la tournure des événements lors des dernières années de l’ère Jim Popp.
Comme mon collègue Pierre Vercheval l’a mentionné avec justesse dans sa chronique publiée plus tôt cette semaine, il faut donner la chance aux coureurs.
Devrions-nous douter que les Alouettes ont choisi le meilleur candidat disponible en Kavis Reed, à la lumière du processus d’entrevues des dernières semaines? Compte tenu des informations à notre disposition, il y a raison de croire que c’était le choix censé.
Voyons maintenant à quel rythme le nouveau DG arrivera à changer la dynamique sur le terrain.
* propos recueillis par Maxime Desroches