MONTRÉAL – Malgré la plus récente défaite encaissée par les Alouettes, les joueurs de l’organisation étaient en mesure de garder le moral même si les réponses pour expliquer les déboires offensifs demeurent difficiles à trouver.

En effet, quand une attaque est dirigée par Anthony Calvillo en plus de présenter une combinaison de talentueux joueurs comme Duron Carter et de vétérans comme Kevin Glenn, Nik Lewis et Samuel Giguère, les partisans n’ambitionnent guère en s’attendant à une production intéressante.

Pourtant, l’unité offensive des Alouettes (2-5) se classe au dernier rang de la LCF avec une maigre réalisation de 130 points. Ce total se situe nettement trop loin de celui des équipes de tête comme les Lions (226 points), les Stampeders (211 points) et le Rouge et Noir (201 points).

Le personnel d’entraîneurs se creuse encore les méninges pour solutionner cette énigme qui persiste après sept rencontres. La mission suprême s’avère d’atteindre la constance requise pour engranger les points.  

« C’est notre défi présentement. Pour vous donner une réponse honnête, on continue de faire de petites erreurs et c’est mon cas également. C’est inacceptable et les joueurs le réalisent. On leur répète chaque semaine qu’on doit s’améliorer. C’est frustrant de manquer la constance dont on a besoin », a commenté le coordonnateur offensif, Anthony Calvillo.

« Avec le talent qu’on a, on pense tous qu’on peut faire un meilleur travail et accomplir davantage », a avoué AC.

« On n’a pas obtenu la production qu’on désirait en attaque, mais on a vu des réponses en analysant la partie. Ce n’est pas comme si on était dans le néant présentement, il reste à déterminer pourquoi on n’atteint pas nos objectifs. C’est le football, plusieurs éléments viennent influencer le résultat », a exposé Jacques Chapdelaine, le conseiller de Calvillo et entraîneur des receveurs.

Puisqu’il chapeaute l’ensemble des opérations, Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef, rage quand il songe aux éléments qui enlisent son club.

« Des points, des points et des points! C’est ce qui manque à notre équipe. C’est comme si on était tout prêt, mais c’est difficile d’expliquer ce qui ne fonctionne pas. C’est comme si un détail nous échappait chaque fois. C’est frustrant pour tout le monde », a reconnu Popp.

« On continue de travailler là-dessus. On essaie de corriger les aspects qui doivent être meilleurs. On n’a aucune excuse », a-t-il admis du même souffle.

Si l’unité offensive des Alouettes a été privée d’un touché pour un deuxième match cette saison, celle de la défense a très bien tenu le coup contre la redoutable menace aérienne des Eskimos. Ceci dit, Popp aurait voulu que les protégés du coordonnateur défensif, Noel Thorpe, soient encore plus avares.

« On a fait un bon travail pour empêcher l’adversaire de marquer des touchés en pliant sans casser. Par contre, on a concédé beaucoup sur le temps de possession. On en a vraiment arraché cette semaine avec une différence de 14 minutes (13:12 pour être exact). Ça enlève beaucoup de possibilités à notre attaque et il faut que celle-ci parvienne à allonger ses séquences », a déploré Popp.

Chose certaine, le grand patron des Oiseaux refuse de blâmer l’absence du porteur de ballon Tyrell Sutton pour expliquer les déboires actuels.

« Ce n’est pas une raison qui explique pourquoi on inscrit moins de points », a-t-il rapidement jugé.

Une lueur d'espoir

Confronté à cette période sombre au niveau des résultats, les joueurs des Alouettes peuvent s’accrocher à l’espoir de participer aux éliminatoires. Les sceptiques n’ont qu’à jeter un coup d’œil au classement de la division Est alors que Montréal accuse seulement un retard d’une victoire sur Hamilton (3-4) ainsi que deux sur Ottawa (4-2-1) et Toronto (4-3).

Cette lueur d’espoir explique sans doute l’énergie dynamique qui régnait pour le retour sur le terrain, lundi.  

« On a quand même démontré beaucoup d’efforts contre Edmonton et on n’était pas très loin de soutirer la victoire encore une fois. Je pense que tout le monde le reconnaît. Au lieu de s’apitoyer sur notre sort, on veut se rassembler et regarder vers l’avant », a exprimé le rapide receveur Samuel Giguère.

« Malgré tout ce qui nous arrive, l’écart n’est pas énorme dans l’Est. C’est le temps de se retrousser les manches et travailler ensemble pour gagner », a poursuivi celui qui a suivi l’épreuve du 100 m à Rio avec beaucoup d’attention, dimanche soir.

À l’image de leurs entraîneurs, les joueurs ne peuvent pas identifier une cause précise qui provoque ce début de saison décevant.

« Il faut exécuter les bonnes choses à tous les jeux et se battre pour le but commun, celui de marquer des touchés. Je sais que tous mes coéquipiers veulent bien faire », a réagi le quart-arrière Kevin Glenn.

Lui-même victime de deux interceptions, qui ont scié les jambes de ses partenaires en fin de match à Edmonton, Glenn cherche la clé pour que la constance soit au rendez-vous.

« Je ne suis pas capable de l’expliquer présentement. Tout le monde est humain donc des petites batailles sont perdues à l’occasion. Je réalise que c’est difficile à comprendre de l’extérieur », a soumis Glenn en s’adressant au public.

Certes, Giguère ne veut pas critiquer le plan établi par les entraîneurs.

« À mon avis, ça demeure une question d’exécution. Si on éliminait les erreurs, la sélection du jeu n’importerait pas. Ça part de là », a déterminé le Québécois qui a cumulé 48 verges, son plus haut total en 2016, à Edmonton.

Tandis que Giguère et B.J. Cunningham ont pu se démarquer dans cette partie, Duron Carter a dû se limiter à une récolte de 28 verges.

« En attaque, le succès d’un dépend du travail des autres. Quand l’addition ne se fait pas, ça ne fonctionne pas et on va tous mal paraître. Il faut être critique envers nous et mieux faire à la prochaine occasion. On avait des jeux à notre portée, des receveurs libérés et Duron n’a pas joué son meilleur match, on ne se le cachera pas », a décrit Chapdelaine sur l’exécution de son personnel.

L’entraîneur d’expérience veut aider les Alouettes à chasser certains démons.

« Il y a également une question de confiance. Présentement, on est peut-être fragile dans certaines situations », a soulevé Chapdelaine sur le réservoir de confiance qui est presque à sec.

Stafford et Sutton se rapprochent d’un retour

Du côté des bonnes nouvelles, le receveur Kenny Stafford devrait renouer avec l’action le 26 août contre Winnipeg et Sutton pourrait en faire tout autant.

« Je m’attends définitivement à revoir Kenny pour ce match. C’est moins certain pour Sutton, mais ça pourrait être le cas », a dit Popp avec soulagement.

Cependant, le scénario de la fracture a été confirmé pour Michael Klassen si bien que son absence avoisinera six à huit semaines. Le choix se fera entre Jesse Joseph et Jeffrey Finley pour le remplacer. Quant à Billy Parker, il ne reviendra pas au jeu vendredi contre Ottawa. Sa blessure à l’aine sera évaluée chaque semaine.