Tom Higgins croit que sa nomination au poste d’entraîneur-chef combinée à la présence de Jim Popp dans le siège de directeur général représente un mariage parfait pour les Alouettes de Montréal.

Présenté aux médias montréalais lors d’une conférence téléphonique mardi matin, Higgins a balayé du revers de la main les appréhensions véhiculées à propos d’une relation houleuse avec un patron qui, de manière peu conventionnelle, n’a pas eu son mot à dire dans son embauche.

« Ça ne représente en rien un problème, a-t-il assuré d’entrée de jeu. Je suis bien au fait de la hiérarchie qui doit prévaloir au sein d’une équipe de football. En tant qu’entraîneur, je sais que mon travail se fait de concert avec le directeur général, mais aussi sous ses ordres. Nous allons travailler ensemble. D’ailleurs, nous sommes déjà à l’ouvrage depuis quelques jours et ça ne pourrait mieux aller. »

« L’une des principales raisons pour lesquelles j’ai accepté ce poste, c’est qu’il me permet de travailler avec toi, a poursuivi Higgins en s’adressant ensuite directement à Popp. L’un des meilleurs directeurs généraux en Amérique du Nord, tes accomplissements antérieurs parlent d’eux-mêmes. Nos conversations au cours des derniers jours ont été de bien meilleur ton que celles datant de l’époque où j’étais en charge de l’arbitrage de la Ligue. »

Higgins se rapportera non seulement à un supérieur qui ne l’a pas choisi, mais qui était en compétition pour le même emploi. La situation en fait sourciller plusieurs, mais n’a rien d’anormal aux yeux des dirigeants des Alouettes.

Aucune flammèche chez les Alouettes

« Il est souvent arrivé qu’un directeur général soit greffé à une équipe qui compte déjà sur un entraîneur-chef. Ce n’est pas la première fois que deux personnes qui seront appelées à travailler ensemble ne se sont pas mutuellement choisies », a voulu faire remarquer Andrew Wetenhall, l’un des directeurs de l’organisation.

« En ce qui nous concerne, nous avons la chance de compter sur deux hommes qui se connaissent très bien, qui ont déjà été opposés dans un climat très compétitif et qui sont unis par un respect mutuel très fort. »

Higgins s’attend à débarquer à Montréal d’ici sept à dix jours. L’organisation, qui n’a toujours pas de coordonnateur offensif, devrait alors révéler l’identité des chaînons toujours manquants à son personnel d’entraîneurs. Pour l’instant, on s’est contenté de confirmer l’arrivée à ses côtés d’André Bolduc, tel que l'avait annoncé RDS la veille.

Popp reste loyal

Popp, dont la présence à l'autre bout du fil n'avait à l'origine pas été annoncée par l'organisation, s’est dit dévoué plus que jamais à la cause des Alouettes. « Je ne suis pas intéressé à quitter. Les circonstances sont ce qu’elles sont, mais (le propriétaire) M. Wetenhall sait que je suis un employé loyal. Plusieurs choses ont été dites, mais elles ne sont pas toutes vraies. »

Andrew Wetenhall a expliqué que Popp, qui a assuré l’intérim sur les lignes de côté après le congédiement de Dan Hawkins au début de la saison 2013, avait été écarté du processus décisionnel parce qu’il était considéré comme un « candidat très sérieux » jusqu’à la toute fin de la recherche pour un nouvel entraîneur-chef.

« Jim nous a fourni une liste de candidats disponibles et qui méritaient d’être considérés. En tant que directeur général, il nous a offert ses commentaires sur les forces et les faiblesses de chacun. Mais Jim n’était pas à la table lorsque nous avons pris notre décision parce qu’il était un candidat dans ce processus. Ça aurait été un conflit d’intérêt. »

Robert Wetenhall a précisé à plusieurs reprises qu’il tenait à fournir à son équipe une structure composée d’un homme différent pour chaque rôle de tête, similaire à celle qui a fait le succès de l’organisation depuis qu’il en a pris possession à la fin des années 1990.

« C’est la plateforme que nous préconisons depuis le début de mon implication avec les Alouettes en 1997. Nous avons traversé ce processus à plusieurs reprises dans le passé, que ce soit avec Don Matthews ou Marc Trestman par exemple, et ce n’est pas la première fois que j’en fais mention. Il s’agit vraiment du modèle sur lequel nous avons bâti nos succès, de la structure qui a donné à Jim le temps et la liberté de construire une équipe gagnante année après année. »

Pour la deuxième fois en l'espace d'un an, les Alouettes ont prolongé leur quête d'un nouvel entraîneur jusqu'à tard dans l'hiver. L'arrivée de Hawkins avait été confirmée en grandes pompes le 19 février. Le constat d'échec avait suivi quelques mois plus tard.

« L’une des différences majeures entre les deux situations, c’est que Tom a beaucoup d’expérience et comprend les subtilités de la Ligue, soulève Popp. La saison dernière, le processus s’est étiré, nous avons perdu des candidats en cours de route, mais nous croyions fermement que nous allions connaître du succès. Aujourd’hui, personne ne doute que Coach Higgins puisse prendre la relève. »

« J’ai toujours été impressionné par le niveau de talent que Jim était en mesure d’amener à Montréal, a à son tour vanté Higgins. Ma contribution se fera au niveau de la constance et de la discipline. C’est une formule qui, généralement, produit des résultats positifs. Je ne pourrais être plus heureux d’aller de l’avant avec ce nouveau projet. Et croyez-moi, nous irons de l’avant rapidement. »