MONTRÉAL – La dernière fois que les inséparables Byron Archambault et Mathieu Girard ont mis les pieds au Stade Percival-Molson, ils ont permis aux Carabins de remporter la première Coupe Vanier de leur histoire.

Dans une fin de match dramatique, Girard avait bloqué le placement de Tyler Crapigna des Marauders de McMaster avec 51,7 secondes à jouer devant 22 649 spectateurs en liesse. Jeudi, ils y seront de retour, mais cette fois, ils ne seront pas les favoris de la foule.

Les deux anciens de l’Université de Montréal portent maintenant l’uniforme des Tiger-Cats de Hamilton alors qu’ils disputent tous deux leur saison recrue dans la Ligue canadienne de football. Les Ticats seront en visite à Montréal alors qu’il s’agira de la première rencontre entre les Alouettes et leurs rivaux de l’Association Est.

Colocataires durant leur séjour universitaire, le destin a fait en sorte que les deux piliers de l’unité défensive de Danny Maciocia en 2014 se retrouvent avec la même équipe dans les rangs professionnels.

Girard a été un choix de sixième ronde des Ticats en 2014, mais il avait opté pour revenir disputer une dernière saison avec les Bleus. Archambault a pour sa part été sélectionné au deuxième tour, 17e au total, de l’encan de mai dernier.

Les deux hommes, qui sont également colocataires et cochambreurs sur la route avec les Tiger-Cats, aiment leur nouvelle vie de joueur professionnel.

« Tous les jours, on vit le rêve. On est payé à faire quelque chose qu’on aime. Ce n’est pas nécessairement d’être payé à jouer au football, mais bien d’être payé à faire quelque chose que j’aime faire. Le matin, je me lève et je n’ai pas besoin de me forcer pour sortir du lit », a indiqué Girard, qui a été converti en joueur de ligne offensive à Hamilton.

« C’est spécial. Tu le réalises quand tu arrives sur le terrain. [...] C’est frappant quand tu joues devant des foules de 25 000 spectateurs. C’est là que tu le réalises vraiment », a ajouté le secondeur Archambault au cours d’un entretien téléphonique avec le RDS.ca.Mathieu Girard

Les deux coéquipiers ont été en uniforme lors des deux premiers matchs des Ticats, qui reviennent d’une semaine de congé.

Archambault s’est vu confier un rôle sur les unités spéciales. Il a réalisé le premier plaqué de sa carrière en saison régulière lors de la victoire de son équipe face aux Blue Bombers lors de la deuxième semaine d’activités de la LCF.

Girard, anciennement un plaqueur défensif avec les Carabins, est le réserviste pour les longues remises et bloque sur les tentatives de placement de Justin Medlock. Il est aussi le septième joueur de ligne offensive en cas de besoin.

Devant parents, amis et anciens coéquipiers

Archambault et Girard affronteront des visages connus chez les Alouettes. Leurs anciens coéquipiers Jean-Samuel Blanc et Mikhaïl Davidson devraient être en uniforme pour les Oiseaux. Le maraudeur Anthony Coady a également été retenu par les Alouettes, mais ils évoluent sur l’équipe d’entraînement.

Les joueurs des Carabins n’ont cessé de répéter qu’ils étaient comme une famille l’an dernier. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que les anciens Bleus ont gardé contact maintenant qu’ils sont dans la LCF.

« On s’écrit un peu moins souvent qu’au début. On s’est vu la semaine dernière et on est en bonne relation. On ne se donne pas d’indices, mais on maintient un bon contact », a dit Archambault qui est revenu à Montréal durant sa semaine de congé.

Byron Archambault et Danny Maciocia« C’est une chose qui est typique des équipes qui gagnent des championnats ensemble. Ce sont des personnes qui restent très proches l’une de l’autre. Je pense qu’on est tissé serré pour la vie », a ajouté le joueur défensif par excellence au Québec en 2014.

Archambault et Girard sont évidemment très excités pour ce rendez-vous avec les Alouettes étant donné qu’ils se produiront devant famille et amis.

« Toute notre famille est là. C’est sûr que c’est toujours le fun de jouer devant nos proches. [...] On a donné des billets à nos anciens camarades. On est content qu’ils viennent nous voir », a affirmé Girard, qui a conservé son numéro 52 qu’il portait à l’UdeM.

« C’est excitant de pouvoir avoir 40 à 50 personnes qui vont être là pour venir me voir. Mais à part de ça, c’est un match comme les autres. Ça reste une autre rencontre qu’on veut gagner si on veut arriver là où on veut être en tant qu’équipe », a plus résolument lancé le nouveau numéro 49 des Ticats.

Étant donné que le match est présenté un jeudi, les Tiger-Cats auront deux journées de congé par la suite et Girard espère bien pouvoir renouer avec ses anciens acolytes à ce moment.

Deux transitions différentes

Changer de position dans les rangs professionnels est un phénomène rare.

Mathieu Girard vit présentement cette situation alors qu’il a changé d’unité pour devenir un joueur de ligne offensive. Les Tiger-Cats avaient prévu ce changement pour le bachelier en administration des affaires et il embrasse sa nouvelle position.

« J’ai toujours été ouvert à l’idée. Même à l’université, j’achalais Danny (Maciocia) pour qu’il me mette un peu sur la ligne offensive. Quand on m’a placé là, je n’ai pas vraiment été surpris. J’étais plaqueur défensif et la prochaine étape était d’aller sur la ligne offensive », a mentionné celui qui pratique comme garde durant les entraînements et qui est le troisième centre.

« C’est un processus et ça ne se fait pas du jour au lendemain. Chaque journée, j’apprends de nouvelles choses. [...] La manière dont je vois ça, c’est qu’il ne faut pas avoir peur du changement. Je l’ai juste vu comme un nouveau défi », a complété le colosse de six pieds trois pouces et 295 livres.

La transition entre les rangs universitaires et professionnels a été plus douce pour Archambault. Ce dernier a été employé comme secondeur intérieur durant les deux matchs préparatoires des Tiger-Cats, position qu’il occupait dans le schéma défensif des Bleus.

Byron ArchambaultBien qu’il n’ait pas encore été utilisé en défense lors d’une partie de saison régulière, celui qui assistait à des matchs des Alouettes dans sa jeunesse commence à se sentir de plus en plus à l’aise sur le terrain.

« J’ai encore des preuves à faire. Plus ça va, plus je pense que je suis capable de contribuer au succès de l’équipe. La vitesse du jeu ralentit un peu à mes yeux. Je suis capable de m’adapter à différents scénarios. Pour le moment, mon expérience professionnelle va super bien. Tant que ma mère est fière, tout va bien! », a assuré en riant celui qui a impressionné lors du camp d’évaluation de la LCF en mars dernier.

Dans la langue de Molière

Girard et Archambault font partie des six Québécois de la formation de 44 joueurs des Ticats.

L’ailier défensif Arnaud Gascon-Nadon, le plaqueur défensif Ted Laurent, le secondeur Frédéric Plesius et le centre-arrière Carl-Olivier Primé sont également originaires de la Belle Province.

« C’est toujours plaisant de pouvoir se parler dans sa langue maternelle. Quand on va à notre terrain de pratique en autobus, on s’assoit toujours ensemble. On jase et on rigole un peu », a répondu Girard qui voudrait entamer une maîtrise l’hiver prochain.

« On est une belle gang. C’est un peu typique chez les Québécois. On est fort sur la collectivité. C’est quelque chose qu’on est capable d’amener à l’équipe. On n’essaie pas de s’exclure et de seulement se tenir entre Québécois non plus », a avisé Archambault qui se sent à sa place à Hamilton.

Les Tiger-Cats effectueront une deuxième visite à Montréal en 2015, le dimanche 18 octobre prochain.