J’habite à Kansas City depuis maintenant six mois. Cela m’a permis de constater une chose : K.C. est une ville avec des partisans extraordinaires.

Au cours des dernières semaines, la ville était complètement déchaînée puisque les Royals ont atteint la Série mondiale dans le baseball majeur, finale qu’ils ont malheureusement perdue en sept matchs. J’ai néanmoins eu la chance d’assister à la sixième partie sur place, mardi dernier, à Kansas City.

Plusieurs rues du centre-ville étaient fermées pour regarder la rencontre. J’avais déjà assisté à une partie de baseball lorsque les défunts Expos jouaient à Montréal. C’était dans les dernières années de l’histoire de l’équipe alors que les billets coûtaient approximativement cinq dollars et qu’il y avait peu de spectateurs au Stade olympique.

Disons que c’était très différent lorsque je suis allé voir les Royals. Le stade était plein à craquer et le tailgate avant la partie était impressionnant!

Tranquillement, les Chiefs recommencent à prendre toute l’attention sportive à Kansas City surtout que nous traversons une très bonne période, ayant remporté nos trois derniers matchs. Nos partisans sont vraiment incroyables.

Le Arrowhead Stadium, domicile des Chiefs de Kansas CItyJ’ai eu la chance de voyager avec l’équipe cette saison et de voir d’autres stades. J’ai aussi assisté à trois ou quatre matchs de la NFL en tant que spectateur au cours des dernières années.

Je considère – et de loin même – que les fans de Kansas City sont les meilleurs. Ce sont les plus assidus, les plus bruyants et ceux qui font les plus gros tailgates. Jouer à domicile s’avère un grand avantage pour nous. L’équipe adverse ne peut pas utiliser de cadence. Elle a plus de chance de commettre de faux départs en raison du bruit au Arrowhead Stadium.

En tant qu’équipe professionnelle, nous tentons de redonner à la communauté. Aujourd’hui, je vais jouer au football avec des jeunes de l’organisation First Downs for Down Syndrome, qui vient en aide aux enfants atteints du syndrome de trisomie 13. C’est l’organisme que nous avons décidé d’appuyer sur la ligne offensive cette année. Dès qu’on a une chance de s’impliquer, j’essaie d’y aller.

Généralement, les mardis, il y a toujours moyen de faire un petit quelque chose pour aider la communauté puisque nous sommes en congé. Plusieurs joueurs sur l’équipe sont en couple et ont des enfants. Je peux donc comprendre que leur journée de congé est investie dans leur relation et leur famille.

Dans mon cas, je suis seul ici. Je ne m’ennuie pas du tout, mais je pense que c’est un bon moyen de s’impliquer dans la communauté et de rencontrer des gens. J’essaie de faire un peu de bien autour de moi.

Bien que je vive seul, j’ai la chance de recevoir beaucoup de visites du Québec. Jusqu’à maintenant, des amis et de la famille sont venus me voir lorsque nous disputions une partie à domicile. C’est touchant de voir le support des gens.

Ils viennent pour la fin de semaine et arrivent généralement le vendredi pour repartir le lundi. J’ai ma journée pour faire le vide le mardi puisque nous sommes en congé et ensuite la semaine de travail recommence le mercredi. Ça fait du bien au moral.

Très content pour David Foucault

Encore une fois cette semaine, je ne pense pas être en uniforme alors que nous affronterons les Bills à Buffalo. Tant et aussi longtemps que l’équipe gagne et qu’il n’y a pas de blessé, je ne crois pas qu’il y aura beaucoup de mouvement dans l’alignement.

Je suis très content pour le bloqueur québécois David Foucault qui a eu la chance d’effectuer son premier départ dans la NFL avec les Panthers de la Caroline, jeudi dernier, lui qui est une recrue comme moi. J’ai pu regarder la rencontre le lendemain matin puisque nous avons accès à tous les matchs. Je lui ai envoyé un message pour le féliciter!

Ce qui est intéressant lorsqu’on analyse la performance de David est de voir que son entraîneur Ron Rivera lui a donné toutes les chances de bien performer. Presque toutes les passes du premier quart étaient des feintes de course suivies d’une passe. Il y avait aussi des jeux de passe où David recevait l’aide de l’ailier rapproché ou du porteur de ballon qui donnaient le premier coup à l’ailier défensif. Il a vraiment essayé de donner le plus d’aide possible à David pour réussir et je crois que cela l’a mis en confiance.

Après cela, ce sont des professionnels dans la NFL, alors quand ils réussissent à déceler une faiblesse, ils l’exploitent à fond. Alors je crois que c’est ce qui est arrivé en deuxième moitié de match pour David. Néanmoins, c’est encourageant que son entraîneur ait confiance en lui et qu’il l’envoie sur le terrain.  

Je n’ai pas encore eu cette chance de jouer, mais l’opportunité que David a eue me fait réaliser que tu ne sais jamais lorsqu’il y aura des blessures et que tu auras à embarquer sur le terrain. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

Je suis toujours partagé entre le fait de me dire que je suis chanceux de pouvoir me développer sans la pression de jouer. Je crois que cela me permet de travailler ma technique et de m’améliorer plus rapidement. De m’assurer que lorsque je vais enfin jouer, je vais produire de bonnes séquences vidéo qui sont notre CV dans la NFL.

D’autres jours, je me dis que j’aimerais vraiment jouer et l’envie de voir de l’action me travaille beaucoup. Je pense que j’apprécie où je suis en ce moment. J’essaie d’être prêt à jouer le plus rapidement possible.  

Questions des internautes

Comme j’avais mentionné auparavant, je répondrai à quelques questions de nos lecteurs à chacune de mes chroniques.

Q : Qu'elle est la meilleure défensive que vous avez affrontée jusqu'ici?

R : Je vais répondre celle des Broncos de Denver, que nous avons affrontés lors de la deuxième semaine. Ils ont énormément de profondeur à toutes les positions. Au début d’une campagne, la ligne offensive est toujours un peu en retard lorsqu’on la compare aux autres positions parce que c’est beaucoup plus complexe et que c’est un travail d’équipe. Il faut s’habituer à jouer avec nos coéquipiers. Pour toutes ces raisons, je crois que les Broncos ont été notre plus gros test depuis le début de la saison.

Q : La ligne à l’attaque, êtes-vous naturellement plus proche des porteurs de ballon que du reste du groupe pour discuter stratégie sur des jeux au sol?

R : Je crois que nous sommes plus proches des quarts-arrières puisque nous travaillons étroitement avec eux pour faire tous les appels de protection de passe. Le quart-arrière, c’est lui qui va identifier le secondeur qui évolue au centre de la défensive. Cela dépend de plusieurs facteurs comme si l’équipe utilise deux maraudeurs ou combien de joueurs sont placés sur la ligne défensive, etc. Le quart va donc identifier celui que nous jugeons être le secondeur intérieur. En fonction de cela, selon la protection utilisée, tout va découler de ça. Le bon appel du quart au début va nous permettre de faire la bonne protection par la suite. Donc, nous sommes proches d’eux. Chaque semaine, nous faisons un souper avec tous les quarts-arrières et tous les joueurs de la ligne offensive. Nous sommes aussi proches des ailiers rapprochés. Sur la moitié des jeux, ils sont impliqués dans les blocs de courses ou de protection de passe. Mais nous sommes aussi proches des porteurs de ballon. J’ose croire qu’un bon demi à l’attaque en doit beaucoup à sa ligne offensive.

Je vous invite donc à laisser vos questions dans la boîte de commentaires et je tâcherai de répondre à quelques-unes d’entre elles lors de ma prochaine chronique!

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne