Un des duels que les partisans ont bien hâte de voir en fin de semaine est celui entre les Bears de Chicago et les Packers de Green Bay dimanche (RDS, 20 h 30). Non seulement parce que c’est une belle rivalité, mais parce que l’ancien entraîneur des Alouettes Marc Trestman sera en action. 

On a surtout hâte de voir si les Bears vont rebondir à la suite de leur congé. Lors du match précédent, les Bears s’étaient fait démolir 51-23 par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Ce n’est pas un secret, le ton a monté dans le vestiaire après cette dégelée et on se demande comment les joueurs réagiront désormais sur le terrain. Chose certaine, ça ne va pas bien à Chicago (5-3), qui affronte en plus son ennemi juré. Les partisans de l'équipe seraient probablement capables de vivre avec une saison de 2 victoires et 14 défaites si les deux victoires étaient empochées aux dépens des Packers. La rivalité est à ce point intense.

Aaron RodgersÀ la fin septembre, les Packers ont gagné 38 à 17 dans la ville des vents. Ça avait été un véritable pique-nique pour Aaron Rodgers. Il n’y avait pas de pression sur lui et il avait lancé pour plus de 300 verges et quatre passes de touché. Je ne suis même pas certain qu’il ait sali son uniforme, comme dans un entraînement sans contact.

Ce qui est dommage, c’est que les Bears avaient connu un bon départ et qu’ils faisaient exactement ce qu’ils se devaient, c’est-à-dire contrôler le ballon et courir. Matt Forte avait d’ailleurs connu son meilleur match de l’année avec une récolte de 125 verges au sol, alors que les Bears en avaient combiné 272. Sauf que le problème contre une attaque comme celle des Packers, c’est qu’il ne faut pas se mettre les pieds dans les plats. Les Bears ont commis trop de revirements. Déjà que Rodgers est capable de marquer à répétition, nul besoin de lui donner un coup de main en plus. Chaque possession que tu perds risque de lui profiter.

Ç’a donc été chaudement disputé tout au long de la première demie, sauf à la fin où il y a eu du cafouillage, ce qui a ouvert la porte à l’adversaire pour prendre un touché d’avance, puis il y a eu un autre cafouillage en deuxième. Les Bears n’avaient ensuite plus assez de possessions pour revenir dans le match. Les Packers ont été opportunistes, et dans une situation de football de rattrapage, c’était peine perdue pour leurs rivaux.

Ce qu’on a appris à tout le moins pour le match à venir, c’est qu’il ne faut pas créer une confrontation entre Jay Cutler et Aaron Rodgers, car les Bears n’auront pas l’avantage à ce jeu. Ce n’est pas une bonne recette. Historiquement, Cutler a un dossier global de 1-9 contre les Packers, incluant une fiche de 0-3 à l’étranger. Rodgers, lui, est 11-2 en carrière.

Trestman pourrait peut-être puiser dans ses archives de l’année dernière, quand les Bears l’ont emporté 27-20 à Green Bay. Le hic, c’est que Josh McCown était derrière le centre et que Rodgers avait quitté le terrain tôt dans la rencontre après s’être blessé. Il est cependant possible de reproduire la recette qui leur avait valu du succès : miser sur le jeu au sol (Forte avait amassé 125 verges au sol, 54 par la voie des airs et un touché au sol) et conserver son temps de possession. On avait ainsi réussi à garder le pointage serré et Brandon Marshall avait connu un match de plus de 100 verges. Il faudra que Trestman donne la chance au jeu au sol de faire la différence tout en gardant Rodgers sur les lignes de côté. Il faudra aussi que Cutler protège le ballon davantage. Même si la défensive doit aussi faire sa part car elle n’est pas très efficace non plus, il faut préciser que Cutler a été directement responsable de 12 des 15 revirements des siens jusqu'à maintenant. La mission, pour résumer, est de garder le match serré, de faire de Matt Forte l’élément central de l’attaque et d'éviter une compétition entre quarts-arrières.

49ers de San Francisco c. Saints de La Nouvelle-Orléans (RDS, 13 h)

L’autre partie qui sera intéressante à suivre a été le choix du partisan.

Ce que j’ai hâte de voir, c’est la façon dont les Niners vont sortir après avoir perdu leurs deux derniers matchs. Leur situation est quand même surprenante, ils semblent avoir perdu leur identité. Je me demande si Jim Harbaugh s’est dit qu’il était temps de se réinventer quand il a constaté que les succès mérités lors du calendrier régulier n’ont pu être répliqués au Super Bowl. Il y a plus de jeu de passes avec Colin Kaepernick au détriment de Frank Gore et du jeu au sol. À preuve, il n'a récolté que 70 verges par la course en moyenne à ses trois dernières rencontres. Ce n’est pourtant pas ça les Niners. On laisse l’attaque entre les mains de Kaepernick et on fait trop de passes. La ligne à l’attaque a été conçue pour bloquer au sol et non pas pour faire de la protection de passe. Résultat : 14 sacs du quart dans les deux derniers matchs, dont 8 la semaine dernière face aux Rams. Pour mettre ça en perspective, ils en avaient alloué 13 dans les six premiers matchs. Tout ça avec un quart-arrière pourtant très mobile. Imaginez si ce n’était pas le cas, ce serait encore pire.

Frank Gore

Dans le Superdome, contre la grosse attaque d’un quart élite tel que DrewBrees, le plan de match n’est pas compliqué : Frank Gore, un peu comme dans le cas de Forte, doit être plus sollicité et l’attaque au sol doit être en contrôle du ballon. Gore a obtenu respectivement 38, 20 et 49 verges à ses trois dernières sorties.

Autre point important, lorsqu’ils arrivent dans la zone payante, ils se doivent de marquer, car c’est un de leurs plus gros problèmes. C’est la pire attaque dans la zone payante du circuit, ils ne sont pas capables de capitaliser. Ce n’est pas à coup de trois points que tu vas battre Brees dans son stade couvert, car lui est capable de marquer à profusion. Surtout qu’en carrière, Brees est 6-1 avec 16 passes de touché et seulement 5 interceptions contre San Francisco. Il a de plus gagné ses 11 dernières parties à domicile avec 34 passes de touché et 6 interceptions. La tendance est décidément en faveur des locaux.

Je ne veux pas être trop dramatique, mais c’est un match hyper important pour SF. Ils ont maintenant une fiche de 4-4 après avoir perdu leurs deux derniers matchs, et s’ils perdent à nouveau, ils vont se retrouver sous la barre de ,500 alors que les Cardinals auront déjà accumulé huit victoires s’ils battent les Rams. Ça veut donc dire qu’avec sept matchs à jouer, ils auront quatre matchs de retard sur le premier rang de la division. Ça va être difficile de remonter la pente et de faire les éliminatoires.

C’est aussi un duel important pour les Saints, car leur fiche de 4-4 est un peu décevante, mais la compétition est plus serrée dans leur division.

Giants de New York c. Seahawks de Seattle (RDS, 20 h)

Il est toujours intéressant de suivre les Seahawks (5-3) car ce sont les champions en titre. Quand ils ont dominé les Packers à la semaine 1, on croyait qu’ils allaient continuer sur la même lancée de 2013, mais depuis, ce sont des montagnes russes et ils ne sont pas très convaincants.

Chez les Giants, la défaite subie contre les Colts était gênante. Le pointage de 40-24 n’indique pas vraiment l’allure de la rencontre, car les Colts ont laissé Eli Manning lancer deux passes de touché dans des circonstances où ça ne voulait plus rien dire de toute façon. Des garbage throws, comme on dit. Ce ne sera pas une mission facile de jouer à Seattle après une courte semaine de préparation. D'ailleurs, à la maison, Seattle a gagné 20 de ses 22 derniers matchs, les deux défaites étant survenues aux mains des Cardinals (2013) et des Cowboys (2014).

Lors de leur rendez-vous en 2013, à New York, les Seahawks avaient gagné 23-0 et avaient intercepté cinq fois Manning. C’est plus difficile cette saison pour ces derniers, qui n’ont provoqué que cinq interceptions jusqu’à maintenant. La défensive est un peu décevante, sera-t-il possible de repartir la machine face à Eli?

Le groupe de receveurs du plus jeune des deux frères Manning est ordinaire. Quand ton gars de confiance est une recrue, en l’occurrence Odell Beckham Jr, ça en dit long. Il va être un excellent receveur, mais ça prouve qu’on n’a pas beaucoup de profondeur et qu’il manque des outils. Ce sera intéressant à voir vis à vis la tertiaire des Seahawks.

À l’inverse, celle des Giants est très amochée sans Prince Amukamara, blessé la semaine dernière contre les Colts. La ligne défensive va devoir faire la différence puisqu’il n’y aura pas autant de pression sur Russell Wilson, qui risque d’avoir beaucoup de latitude pour compléter des passes et courir. Il faudra essayer de le contenir, lui qui a couru 52 fois pour 393 verges jusqu’à présent cette année. De plus, il est allé chercher le premier essai vingt fois. C’est l’équivalent d’un deuxième porteur de ballon dans le champ arrière.

Après la saison 2013, les Seahawks nous laissent sur notre appétit. Surtout qu’ils n’ont pas non plus été dominants dans leurs victoires. Ils ont arraché de justesse un gain de 13-9 contre la Caroline et ont aussi peiné dans un gain de 30-24 contre Oakland, qui n’a pas encore de victoire cette saison. Ça s’est même joué jusqu’à la toute fin du match. Malheureusement, la deuxième moitié de saison ne s’annonce guère plus reposante avec notamment deux autres affrontements contre les Cardinals et d’autres face aux Chiefs et aux Eagles.