Ayant déjà un veston vert et 11 victoires à son palmarès, qu’est-ce que Zach Johnson pouvait bien désirer de plus? Si vous avez répondu un Claret Jug, vous tombez dans le mille. À 39 ans, l’Américain  natif de l’Iowa peut dire mission accomplie et pourrait même se reposer sur ses lauriers. Ce serait mal le connaître car j’ai comme l’impression que cette victoire à St. Andrews va le motiver plus que jamais.

La 144e édition de l’Omnium britannique a pris fin lundi, après une prolongation de quatre trous qui a permis à Johnson de vivre l’un des plus beaux jours de sa vie. Ce gars-là mérite tout notre respect car il a trimé dur pour en arriver là.

Au début de sa carrière professionnelle en 1998, Johnson n’avait pas beaucoup d’argent mais il avait un avenir prometteur. Quelques amis et quelques mécènes qui croyaient en lui ont alors formé un groupe d’investisseurs et ont amassé des fonds afin de lui permettre de jouer sans tracas et, surtout, sans soucis financiers. Lorsque Zach Johnson a remporté deux victoires sur le circuit Web.com en 2003, on savait déjà qu’on avait fait une bonne affaire. Il a depuis remboursé tout le monde et il maintient des contacts étroits avec tous ceux qui ont cru en lui au tout début.

Johnson est un joueur combatif et démontre beaucoup de sérieux dans tout ce qu’il entreprend. Il a engrangé des gains de plus de 35 millions en bourses depuis le début de sa carrière et c’est loin d’être terminé. Il va bien sûr profiter de la manne à la suite de cette spectaculaire victoire, mais l’homme demeurera inchangé. Johnson a des valeurs profondes et est très croyant. Ce n’est donc pas quelques millions de dollars de plus qui vont changer sa vie. C’est plutôt la vie des gens autour de lui qui risque de changer pour le mieux car Johnson est un être généreux et qui aime aider les plus démunis. S’il pouvait seulement s’abstenir de promouvoir ses croyances religieuses lors d’événements sportifs, ce serait parfait. Pour le reste, on l’apprécie grandement pour ses prouesses et pour l’homme de famille qu’il est.

Oosthuizen rate, Johnson l'emporte

La ronde finale de l’Omnium britannique a été palpitante du début à la fin et on s’est une fois de plus rendu compte qu’il faut tout de même un peu de chance pour l’emporter. Marc  Leishman a tellement bien joué lors des deux dernières rondes qu’il aurait aussi mérité de gagner. Leishman a vécu des moments effroyables ces derniers mois car sa femme a été très malade. Sa survie tient presque du miracle et le grand Australien a avoué qu’il aurait été contraint de mettre fin à sa carrière si elle n’avait pas survécu afin de s’occuper de ses enfants. Louis Oosthuizen aurait très bien pu se sauver avec le titre car son jeu a été impeccable tout au long du tournoi. Il a malheureusement raté des coups roulés sur courtes distances qui auraient pu faire toute la différence lors des quatre trous de prolongation. Et que dire de Jordan Spieth, qui termine à un seul coup du vainqueur. Le jeune Texan avait beaucoup de pression sur les épaules, tentant de remporter trois titres majeurs consécutifs. Il a bien répondu à l’appel même si son jeu n’a pas été aussi constant qu’à l’habitude. Mon choix sentimental, l’Australien Jason Day, a aussi manqué la prolongation par un seul coup. Day cogne à la porte d’un titre majeur depuis quelques saisons et il a encore une fois échoué de très peu. Souhaitons qu’il puisse réaliser son rêve au Championnat de la PGA le mois prochain.

Somme toute, ce fut un beau tournoi, fertile en émotions et en rebondissements. On s’est rendu compte qu’il faut être fait fort pour passer une telle épreuve pendant quatre jours et que dame Chance doit être de son côté pour coiffer tout le monde au fil d’arrivée. Cela fait partie de la beauté du sport professionnel et c’est particulièrement vrai au golf. Les millions de téléspectateurs qui ont suivi ce marathon qui s’est finalement étendu sur cinq jours ont tous apprécié le spectacle et l’esprit de compétition qui règne lorsque l’on se retrouve dans le berceau du golf. On a déjà hâte au prochain grand rendez-vous de ces virtuoses.

Place à l’Omnium du Canada RBC

Le club de golf Glen Abbey, situé à Oakville, en Ontario, sera l’hôte de l’Omnium canadien pour une 27e fois. Propriété de Club Link, le parcours s’étend sur 7273 verges et présente une normale 72.

Plusieurs pages d’histoire de notre Omnium national ont été écrites sur ce parcours qui fut le premier à être entièrement conçu par le célèbre Jack Nicklaus à la fin des années 70. Le commanditaire principal, la banque RBC, est aussi impliqué avec plusieurs joueurs de premier plan, ce qui nous assure de la présence de plusieurs joueurs vedettes. Ainsi, les Jason Day, Jim Furyk, Luke Donald, Ernie Els, Matt Kuchar, Graeme McDowell et Brandt Snedeker nous honoreront de leur présence. On peut aussi compter sur les Bubba Watson, Angel Cabrera, K.J. Choi, J.B. Holmes, Brooks Koepka, Sangmoon Bae et Steve Stricker qui se joindront au champion en titre, le Sud-Africain Tim Clark. Ce dernier avait mis fin à une disette de plus de quatre ans en remportant l’édition 2014 disputée à Montréal, un coup devant Jim Furyk.

Le tournoi se met en branle dès jeudi matin et les quatre rondes seront présentées sur les ondes de RDS. Vous pourrez aussi suivre le déroulement de l’Omnium britannique senior entre midi et 14 h de jeudi à dimanche. Bon golf!