On a eu droit à une finale respectable malgré les décisions encore une fois plus que douteuses des dirigeants de la United States Golf Association, organisme responsable du deuxième tournoi majeur de la saison au golf professionnel.

Malgré les très nombreuses mises en garde servies aux dirigeants de la USGA à la suite d’une série de catastrophes survenues lors de championnats américains au cours des dernières années, ils ont évité le pire de justesse en revenant sur leurs positions en allégeant les conditions de jeu lors de la finale disputée au club de Shinnecock Hills Golf Club où ils avaient commis une monstrueuse erreur en 2004 lors du dernier passage du US Open à ce parcours.

Dimanche en finale, ce sont les joueurs qui ont donné le spectacle (enfin), particulièrement l’Anglais Fleetwood et l’éventuel vainqueur Books Koepka. Le premier en égalant le pointage record pour une ronde lors de l’omnium américain avec un 63 et le second en inscrivant une deuxième victoire de suite à ce championnat, une première depuis Curtis Strange en 1989.

Dans des conditions difficiles, ils ont été en mesure de produire un spectacle de qualité, digne de l’importance d’un tournoi majeur.

C’est bien loin de la comédie qu’on nous a servie en troisième ronde en prétendant vouloir présenter le meilleur test de golf de la saison. En tentant d’offrir les conditions les plus difficiles qui soient, on a oublié d’établir un équilibre pour l’ensemble des participants au tournoi. Un écart de trois coups entre les départs en matinée et ceux effectués en après-midi a démontré qu’on a privilégié les intentions des organisateurs plutôt que les véritables acteurs du championnat : les joueurs.

Une triste réalité qui est devenue la norme chez les gens de la USGA qui ont multiplié les gaffes à tous les égards depuis une dizaine d’années, sinon davantage. Triste parce qu’en principe, les dirigeants de la même organisation estiment qu’ils sont les seuls à savoir comment diriger les destinées du golf sur l’ensemble de la planète à tous les points de vue.

Comment peut-on encore faire confiance à ces personnes alors qu’elles ont refusé de disqualifier le joueur vedette Phil Mickelson qui a outrageusement  triché et enfreint les règles les plus élémentaires du golf lors de la troisième ronde?

Mieux encore, il a admis avoir volontairement agi de la sorte. Les règles ne devraient-elles pas être les mêmes pour tous ? Si le championnat avait été en cause à cause du geste de Mickelson, peut-on mesurer les conséquences d’une telle décision ?

Le golf, jusqu’à samedi était reconnu comme un sport où les gentils hommes (on excusera ici l’utilisation du genre masculin) avouaient eux-mêmes avoir enfreint les règles, un sport où le mot « tricher » était banni. Personne, même Woods ou Nicklaus ou Palmer, ne devrait s’estimer plus important que son sport. Et c’est aussi le cas de Mickelson, donneur de leçon à l’occasion.

Si Mickelson a commis une erreur monumentale en agissant de la sorte et en reconnaissant implicitement avoir commis cette faute et surtout s’en félicitant de s’en être sorti à si bon compte,  les responsables de la USGA qui l’ont innocenté sont encore plus coupables que lui.

Les dirigeants de la USGA ont à peine reconnu leurs erreurs, encore une fois; et Mickelson a triché sans être disqualifié.

Koepka a été poli envers tout ce beau monde lors de la présentation du trophée. Il y a au moins une personne qui peut ressortir de ce club de golf sans rougir.

Qu’est-ce que la United States Golf Association  va trouver comme moyen pour bousiller cet omnium l’an prochain à Pebble Beach tout en prétendant demeurer l’âme et la conscience de tous les golfeurs ?