MONTRÉAL – Un jeu banal, une action que Mark Barberio a effectué des tonnes de fois dans sa carrière. Pourtant, c’est ainsi que le défenseur de 26 ans a subi une commotion cérébrale qui est venue clore sa saison à un bien mauvais moment.

À quelques semaines de devenir joueur autonome avec compensation, Barberio venait de connaître les deux matchs les plus occupés de sa première saison avec le Canadien.

En raison de la blessure subie par P.K. Subban et de l’hécatombe qui frappait le Tricolore, Barberio avait même été jumelé à Andrei Markov sur le premier duo de défenseurs. Le Montréalais avait relevé le défi en beauté, méritant au passage la troisième étoile contre le Wild du Minnesota le 12 mars.

Malheureusement, le ciel est tombé sur la tête de Barberio le 16 mars contre les Sabres à Buffalo. L’expression est un peu forte, mais elle est pertinente pour l’image. En voulant empêcher une sortie de zone des Sabres, il s’est penché pour harponner la rondelle à Zemgus Girgensons, mais sa tête a heurté le bas de son dos de plein fouet.

Barberio a pu compléter la première période, mais, de retour au vestiaire, il a rapidement compris que sa soirée de travail était terminée.

« C’est vraiment durant l’entracte que j’ai commencé à me sentir bizarre. J’avais de la misère à me pencher. Entre les périodes, j’ai l’habitude d’enlever mes patins, et quand je suis venu pour le faire, j’ai ressenti une grosse pression dans ma tête. Je savais que quelque chose clochait, c’était vraiment une malchance », a revécu le gaucher en entrevue au RDS.ca.

Au cours de ses deux premières saisons dans la LNH, Barberio avait disputé 49 et 52 parties avec le Lightning de Tampa Bay. Cette fois, il a été contraint de patienter dans la Ligue américaine pendant trois mois avant d’obtenir le rappel espéré de la part du Canadien.

Mark BarberioGraduellement, il a gagné en confiance au sein du Tricolore jusqu’à l’ascension inattendue dans la brigade défensive qui a été freinée par cette blessure inopportune.

« C’est certain que le timing était mauvais. On m’avait accordé la chance de jouer avec Andrei et ça allait assez bien, j’étais confiant. C’est dommage, mais ce sont des choses qu’on ne contrôle pas », a réagi celui qui n'a pas pu participer au bilan de l'équipe.

Tout de même, avec cette brève démonstration auprès de Markov et sa tenue durant 30 matchs (2 buts, 8 aides), Barberio était en voie de prouver qu’il peut se voir confier un rôle plus important que celui de sixième ou septième défenseur.

« Je pense que oui, mais pas assez sur une période assez longue. Il aurait fallu que je le fasse durant plusieurs matchs donc c’est difficile de dire un oui franc », a évalué Barberio.

À tout le moins, il peut s’encourager avec les échos obtenus de la direction du Canadien.

« Ils étaient contents de mon rendement et ils veulent que je démontre de la constance pour être un bon défenseur dans la LNH. Je dois continuer dans ce sens », a révélé le produit des Screaming Eagles du Cap-Breton et des Wildcats de Moncton.

« Je pense que l’équipe veut me ravoir. Pour les négociations contractuelles, ça se passera plus entre Marc (Bergevin) et mon agent. Dans mon cas, je vais me concentrer sur mon entraînement pour recommencer en force et gagner un poste en 2016-2017 », a-t-il mentionné.

Heureux pour la relève et prêt à se prouver de nouveau

Barberio n’a donc pas pu éviter la guigne qui s’est abattue sur le Canadien cette saison. Il s’est ajouté à la liste des éclopés, mais il peut se réjouir puisque son état évolue dans la bonne direction.

« Ça va de mieux en mieux, j’ai patiné la semaine dernière, mais ça prend du temps avec le protocole de la LNH qu’il faut respecter. J’ai été capable de procéder à une pratique plus intense à la dernière journée de la saison et mon corps a bien réagi », a confié celui qui n’a pas ressenti de symptômes de sa commotion cérébrale depuis une dizaine de jours.

« Je n’ai pas encore reçu le feu vert des médecins, mais j’ai fait le test neuropsychologique mercredi. Ça s’est bien passé, mais j’attends encore l’approbation finale », a enchaîné le choix de sixième ronde en 2008.

Le côté positif, c’est que Barberio peut s’accorder tout le temps nécessaire pour recouvrer la santé. Mark Barberio

« Dans le fond, même si je n’avais pas été blessé, je me serais accordé trois ou quatre semaines de repos. Ils veulent juste que je me repose pour quelques jours et on verra la suite la semaine prochaine », a exposé le patineur qui retournera à St. John’s durant la fin de semaine pour récupérer des effets laissés là-bas.

Pendant qu’il était sur la touche, d’autres défenseurs ont pu être rappelés des IceCaps et il s’en est réjoui.

« Oh oui, j’étais vraiment content pour eux. Je pense à (Darren) Dietz, (Morgan) Ellis, (Joel) Hanley et (Ryan) Johnston à la fin. Au début de la saison, ils ne pensaient pas obtenir un rappel. C’est génial pour leur confiance parce qu’ils n’ont pas juste été rappelés, ils ont montré qu’ils peuvent tenir leur bout », a félicité le défenseur qui a été utilisé à gauche et à droite.

Ayant joué 26 matchs avec St. John’s, Barberio était ravi de voir les promotions temporaires accordées à ces espoirs. Il a toutefois reconnu que ce n’était pas évident pour le Canadien de présenter le rendement espéré. 

« On était privé de plusieurs vétérans surtout en février et en mars. On dirait qu’on était moitié-moitié le Canadien et les IceCaps. C’est difficile de trouver la chimie recherchée quand de nouveaux joueurs arrivent sans cesse », a admis le hockeyeur très terre à terre.

De plus, comme ses coéquipiers, Barberio a écrit le bilan du Tricolore en rouge puisque l’absence de Carey Price s’est avérée très coûteuse.

« Carey n’est pas juste un gardien numéro un, il n’y a pas d’autre gardien comme lui dans la LNH. Sa présence dans la chambre est également importante. Avec lui de retour, on sera sûrement une équipe très différente et plus confiante », a aussi mentionné le défenseur polyvalent.

En octobre, le Canadien pourra entamer sa prochaine saison avec de nouveaux espoirs. Étant donné que P.K. Subban, Andrei Markov, Jeff Petry, Nathan Beaulieu, Alexei Emelin et Greg Pateryn demeurent sous contrat, Barberio risque de devoir tout recommencer, mais ce n’est rien de nouveau pour lui.

« J’ai déjà hâte de recommencer l’entraînement pour revenir en forme », a conclu Barberio avec optimisme.