Les échos de l'entraînement du CH

BROSSARD – Carey Price n’avait vraisemblablement pas le goût de s’adresser aux médias lundi, se contentant de réponses futiles et extrêmement courtes à quelques heures du lancement de la confrontation avec les Rangers de New York, équipe contre laquelle il avait été blessé en finale d’association en 2014.

Même s’il représente la pierre angulaire de l’organisation et le leader incontesté du clan montréalais, Price déteste les obligations médiatiques et il l’a prouvé en tournant le tout au ridicule. Il est resté devant la presse pendant moins de deux minutes sans offrir une seule réponse intéressante.

Bien sûr, ça n’enlèvera rien à son immense talent et ses qualités devant son filet, mais c’était plutôt dommage comme situation. À chaque question, Price a répondu en quelques mots et avec un sourire exprimant sa désinvolture face à cette responsabilité.

Questionné à savoir si c’était bon signe que son club ait remporté les trois matchs face aux Rangers cette saison, Price a offert cette réponse.

« Non, ça ne change rien. »

Quant au lien établi avec les joueurs qui foncent plus que jamais au filet pendant les séries et sa blessure subie par le contact provoqué par Chris Kreider il y a trois ans, il n’a pas été plus volubile.

« Ça ressemble à du hockey de séries », a-t-il dit.

Est-ce que le Canadien ressent un sentiment de vengeance par rapport à cette élimination en demi-finale?

« Non, pas même un petit peu. »

Ceci dit, est-ce qu’il songera brièvement à ce qui est arrivé en 2014?

« Non, c’est un nouveau jour. »

Lorsqu’on lui a demandé son avis sur le principal atout de sa troupe en lui soumettant l’équilibre au sein de la formation et la vitesse, il s’est limité à : « Je suis d’accord ».

Après quelques réponses banales, on aurait pu croire qu’il aurait accepté d’en dire davantage sur la fièvre qui s’installe en séries et la passion des partisans.

« C’est le meilleur moment de l’année pour jouer », a-t-il noté.

Un collègue rapide sur la gâchette lui a alors demandé s’il était un partisan de Marshawn Lynch, l’énigmatique porteur de ballon qui déteste les journalistes et qui est reconnu pour ses réponses d’un mot quand il daigne se présenter devant eux.

« Non », a-t-il rétorqué avec un rire qui confirmait qu’il comprenait l’allusion.

Rendu à ce point, pourquoi ne pas lui parler de la météo et du mercure qui grimpe enfin.

« C’est merveilleux », a conclu Price.

Une protection primordiale

Son entraîneur, Claude Julien, n’avait pas entendu ses commentaires quand ce fut à son tour de s’adresser aux journalistes. Quand on lui a demandé s’il avait perçu que Price était déjà dans sa bulle des séries parce qu’il n’avait pas été très bavard, il a vu le bon côté des choses.

« En autant qu’il arrête les rondelles, ça ne me dérange pas comment il se comporte. Tant mieux s’il est dans sa bulle, c’est un bon signe pour nous », a rétorqué Julien.

« Je veux balancer mes quatre trios »

Après tout, Price a une immense valeur pour Julien et les ambitions de l’organisation. Par contre, l’entraîneur a lancé un message clair à sa troupe.

« C’est un gardien qui peut nous donner la chance de gagner tous les soirs. Quand tu as un gardien de cette trempe, tu as une confiance qui règne au sein de ton équipe. Mais il faut savoir en tirer avantage, si on ne marque pas à l’autre bout, ça ne veut rien dire même s’il arrête toutes les rondelles. On est chanceux d’avoir un gardien de sa qualité, c’est un gros atout pour une équipe qui commence les séries. Maintenant, il faut faire le travail devant lui », a commenté l’entraîneur.

Julien n’était pas derrière le banc du Canadien, le 17 mai 2014, quand Price a été blessé tôt en deuxième période par la glissade de Kreider. Cependant, il réalise à quel point la sécurité de sa pièce maîtresse sera cruciale.

« Ces choses sont toujours discutées avant les séries dans les appels conférences (avec la LNH et les arbitres). De notre côté, on doit faire de notre mieux pour protéger Carey. On sait que durant les matchs, certains joueurs foncent au filet assez rapidement. On va faire de notre mieux pour empêcher ces joueurs de foncer dans son filet. On peut en discuter et le dire, mais ce n’est pas toujours contrôlable selon la situation. C’est important de protéger son gardien, chaque équipe doit porter attention à ça et on va le faire.

« On ne veut pas s’attarder sur le passé, mais on sait que c’est arrivé. On va prendre les précautions nécessaires », a détaillé Julien avec une réponse qui fera plaisir à plusieurs fidèles du Tricolore.