BROSSARD - Daniel Brière l'a appris à la dure: ce n'est pas évident de bien gérer les heures qui précèdent le septième match en séries éliminatoires. Dans ce contexte, un hockeyeur cherche parfois à se préparer tellement bien qu'il arrive vidé de toute ses énergies une fois que la rencontre commence.

« C'est important de ne pas jouer ton match avant de le jouer, a déclaré l'attaquant du Canadien, mardi, à le veille du septième match que ses coéquipiers et lui livreront aux Bruins au TD Garden. C'est une des choses que j'ai dû apprendre à mes débuts dans la Ligue nationale. Mes émotions étaient déjà dans le tapis quand j'arrivais à l'aréna pour l'entraînement matinal. Mais il faut savoir se changer les idées pendant l'après-midi. Quand tu es jeune, parfois, tu ne comprends pas toujours ce que ça veut dire. »

Brière a vite appris à adopter la bonne recette, du moins en ce qui le concerne. Il a disputé quatre matchs no 7 jusqu'ici depuis le début de sa carrière, et il a inscrit cinq points (2-3) au total dans ce contexte.

Brian Gionta, qui a quatre points (2-2) en six matchs no 7 depuis ses débuts dans la LNH, a lui aussi vite compris qu'un hockeyeur ne doit pas déroger à sa routine d'avant-match.

« Au fil de la saison et des séries éliminatoires, tu développes une routine. Et tu dois continuer d'y adhérer pour faire en sorte que peu importe l'enjeu, tu te sentes à l'aise quand le match commence, a expliqué le capitaine du Tricolore. J'ai disputé pas mal de matchs sous pression au fil de ma carrière et je vais aborder le match (de mercredi) de la même façon. »

Le résultat de cette rencontre ultime dépendra donc, en partie, du nombre de joueurs de part et d'autre qui réussiront à bien gérer leurs émotions à l'approche de l'affrontement. Si les joueurs du Canadien sont plus nombreux à le faire que les Bruins, ils auront une longueur d'avance.

« Il faut effectivement que les émotions soient à leur sommet au bon moment durant la journée », a commenté Michel Therrien, en reconnaissant que « la ligne est mince » entre les joueurs qui se préparent trop et ceux qui le font bien.

« On se fie à notre groupe de leaders à ce niveau-là, a dit l'entraîneur du CH. Je sais pertinemment qu'on a de bons leaders pour ça. »

Réaliser un copier-coller

Les joueurs doivent éviter d'en faire trop avant le match mais ce raisonnement est également valable quand ils se retrouvent sur la glace, a par ailleurs prévenu Brière.

« Tu essaies de limiter les erreurs, tu ne prends pas de risque, a dit le vétéran attaquant de l'approche à adopter sur la patinoire à l'occasion d'un septième match. Tu dois saisir toutes les ouvertures qui passent, être prêt à toutes les éventualités. Et c'est important de rester en contrôle. »

Marquer le premier but d'un match est une excellente façon de contrôler l'issue d'une rencontre. D'ailleurs, dans cette série, l'équipe qui a inscrit le premier filet a toujours fini par signer la victoire. Mais ce n'est pas un gage automatique de succès, a rappelé Brière.

« Tu ne peux pas t'arrêter là et dire que le premier but gagne le match, parce que ce ne sera pas nécessairement le cas. Il faut être prêt à toutes les éventualités et s'ajuster, a-t-il souligné. Si on ne marque pas le premier but, il faut avoir la mentalité qu'on va aller chercher le prochain but. Et celui d'après. »