Des cols bleus en or
Canadiens mercredi, 7 mai 2014. 13:48 mercredi, 7 mai 2014. 14:13La scène était révélatrice. Ce n’était pas les Price, Subban, Pacioretty, Gionta et compagnie qui ont véhiculé le message du Canadien au lendemain de son important triomphe face aux Bruins de Boston. C’était plutôt une bande de joueurs de soutien qui répondaient aux questions avec le sourire accroché au visage.
En une fraction de seconde, la salle s’était remplie d’un énorme contingent de journalistes qui cherchaient à comprendre comment le Canadien est parvenu à prendre les commandes dans sa série face aux redoutables Bruins.
La clé du succès repose justement sur ces joueurs qui ajoutent leur contribution à celles des vedettes du groupe. De toute évidence, les Dale Weise, Mike Weaver, Michaël Bournival et leurs semblables vivent une période exaltante et ils espèrent continuer sur leur lancée.
Depuis leur acquisition respective, Weise et Weaver se sont intégrés comme des poissons dans l’eau et ils apprécient tous les points positifs d’évoluer dans un marché passionné comme celui de Montréal.
« Il contribue beaucoup avec notre équipe et il semble très heureux avec notre organisation et certains joueurs deviennent très à l’aise avec quelques équipes. Il ne faut pas négliger la passion de nos partisans dans ce contexte », a constaté son entraîneur.
À ce sujet, Weise racontait une anecdote selon laquelle un partisan du Canadien était surexcité de l’avoir croisé et de pouvoir le toucher récemment alors qu’il n’avait jamais été reconnu une seule fois en trois ans avec les Canucks de Vancouver.
« Je voulais entrer dans un ascenseur et ce partisan était si content de me voir qu’il ne me laissait pas passer en me tenant par l’épaule. Son ami a essayé de le calmer et il s’est même excusé de son émoi, mais j’aime tellement la passion des amateurs du Canadien », a conté Weise avec plaisir.
Le rapide patineur, qui a compté un superbe but en échappée mardi soir, en a surpris plusieurs en racontant que sa vitesse était sa faiblesse à ses débuts au niveau junior. Daniel Brière était si heureux de l’avoir repéré qu’il a sauté de joie quand son compagnon de trio a compté.
« Je souhaitais seulement qu’il enfile l’aiguille. J’avais cru sentir qu’il avait filé vers l’avant après le tir bloqué sans savoir exactement où il se trouvait, mais c’est aussi relié à la chimie entre nous. On semble bien jouer ensemble et ça se traduit ainsi », a avoué Brière.
Si Weise a de la difficulté à arrêter de sourire tellement il savoure les moments actuels, Weaver semble dégager un sang-froid redoutable. Mais ce ne sont que des apparences, a pris le temps de spécifier Weaver qui s’habitue graduellement à être en demande par les médias.
« Je suis tout sauf calme et relaxe en fait », a-t-il commenté. « C’est simplement que je n’ai pas la pression de marquer des buts ou faire les arrêts. Mon travail consiste plutôt à bloquer des lancers et tirer mon épingle du jeu en défense. Ça nécessite un peu de courage, mais c’est tout », a révélé celui qui vit, à 36 ans, le deuxième tour éliminatoire pour la première fois de sa carrière.
Lorsque Marc Bergevin a mis la main sur ces deux « plombiers », la réaction était mitigée et parfois indifférente parmi les amateurs, mais le directeur général a prouvé qu’il avait vu juste.
« Quand tu approches du dernier droit de la saison et des séries, tu dois te préparer pour toutes les éventualités. Marc et son entourage ont accompli un travail remarquable en ajoutant de la profondeur. Ensuite, Dale et Mike ont su s’intégrer si rapidement au sein de notre groupe très uni », a souligné Michel Therrien.
« À Montréal, les gens connaissent le hockey et remarquent les détails effectués par les joueurs sur la patinoire. Je suis bien tombé, car je cadre bien dans la philosophie de l’équipe et je me concentre à jouer simplement », a reconnu Weaver.
Therrien et Brière évitent les pièges
Au lendemain de cette victoire permettant de mener 2-1 dans la confrontation, les joueurs du Canadien ont procédé à un entraînement optionnel à leur complexe de Brossard. Tomas Plekanec, Rene Bourque, Thomas Vanek, Alexei Emelin, Andrei Markov et Josh Gorges ont opté pour une journée de congé pour se remettre de la grande dose d’adrénaline vécue devant leurs partisans du Centre Bell.
L’objectif de la séance n’était pas de déployer un haut niveau d’intensité, mais plutôt de se délier les muscles et discuter de certains aspects à surveiller pour la suite de la confrontation.
Par exemple, David Desharnais s’est longuement entretenu avec Gerard Gallant. Grâce à son avance, le Tricolore n’essaiera pas de modifier sa recette, mais il pourrait tout de même vouloir peaufiner de petits éléments. Le match numéro trois a justement permis de régler un problème qui chicotait Therrien et ses adjoints.
« On voulait améliorer notre rendement à cinq contre cinq et nous sommes parvenus à le faire », a-t-il expliqué à propos du déplacement de Vanek sur le trio de Plekanec. « Les séries, ça représente un immense défi et j’apprécie l’engagement de tous nos joueurs, ils se préparent de façon exceptionnelle. »
Le quatrième match pourrait permettre de mettre en scène quelques modifications alors que Montréal tentera d’améliorer son avance dans la série.
« Nous réalisons tous qu’il s’agit d’un match extrêmement important qui s’en vient. Mais, au moins, nous savons que nous pouvons aussi gagner à Boston avec un gardien comme Carey qui inspire l’équipe », a dit Brière.
Difficile de déterminer si les commentaires de Dougie Hamilton et Torey Krug ont joué un rôle dans la résurgence du Canadien dans cette série, mais Therrien n’est pas tombé dans le piège de parler d’un avantage psychologique de sa troupe face aux Bruins.
« Je n’irais pas jusque-là. On continue de se concentrer seulement pour le prochain match et le défi qui s’en vient surtout que ça devient de plus en plus difficile en séries. Ce sont des parties corsées, des guerres de tranchées », a conclu le pilote qui gère ses effectifs à merveille présentement.
Brière s’est avéré tout aussi diplomate quand il a été questionné sur les succès du CH face à Tuukka Rask.
« Je ne peux pas dire que nous avons trouvé une brèche dans la muraille de Rask, c’est plutôt que nous avons été opportunistes dans nos occasions de marquer. Nous avons mieux joué en groupe dans le dernier match et c’était agréable de voir notre progression », a-t-il lancé avec une référence.